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1 300 caméras traquent les incivilités à Casablanca


Rédigé par le Jeudi 16 Octobre 2025

Casablanca installe plus de 1 300 caméras pour détecter et sanctionner les infractions liées à la propreté: un virage vers une gestion urbaine fondée sur la donnée, où l’hygiène publique, la réactivité des services et le respect des libertés doivent coexister.



Entre protection des données et intérêt général

1 300 caméras traquent les incivilités à Casablanca
La plus grande ville du Maroc renforce sa stratégie de propreté: plus de 1 300 caméras sont déployées pour détecter les incivilités urbaines, de l’abandon sauvage de déchets aux dépôts illicites de gravats, en passant par le non-respect des horaires de sortie des poubelles. Objectif affiché: améliorer l’hygiène publique, fluidifier l’intervention des services, et responsabiliser les usagers comme les opérateurs. La démarche s’inscrit dans une tendance mondiale de “ville intelligente”, où la donnée vidéo, enrichie d’algorithmes de détection, devient un levier de pilotage.

Concrètement, le dispositif doit permettre de repérer des comportements ciblés et de déclencher des alertes vers des équipes assermentées. À la clé, des constats plus rapides, des amendes mieux documentées et une traçabilité accrue des infractions. Les caméras, réparties sur des points sensibles identifiés par l’historique des dépôts et des plaintes, servent aussi à évaluer l’efficacité des mesures correctives: renforcement de bennes, adaptation des horaires de collecte, et sensibilisation des quartiers les plus concernés.

Le succès du système repose toutefois sur plusieurs conditions. D’abord, l’interopérabilité: la vidéo doit dialoguer avec les plateformes de gestion des déchets, les systèmes de géolocalisation des flottes et les CRM citoyens. Ensuite, la proportionnalité: définir précisément les cas d’usage, limiter les durées de conservation, et encadrer l’accès aux images. Enfin, la transparence: communiquer sur les zones surveillées, les finalités, les voies de recours et les statistiques d’infractions, afin d’instaurer une acceptabilité sociale durable.

Sur le plan juridique, la ville doit conjuguer efficacité et respect des libertés. Les traitements vidéo impliquent des obligations de protection des données: registre des traitements, analyses d’impact, sécurité des flux, et contrats rigoureux avec les prestataires. L’expérience internationale montre que l’adhésion citoyenne progresse lorsque la finalité est claire et les résultats tangibles: propreté accrue des axes, réduction des points noirs, diminution des coûts de nettoyage curatif.

Au-delà de la sanction, le dispositif se veut catalyseur d’un changement de comportements. L’association entre contrôle et pédagogie : campagnes d’information, rappel des règles, facilitation des dépôts autorisés , est déterminante. La donnée vidéo peut également nourrir des tableaux de bord publics : temps de réaction, taux de récidive, évolution des dépôts sauvages par zone. Cette gouvernance par la preuve renforce la redevabilité des services et encourage une co-responsabilité entre municipalité, opérateurs et citoyens.

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Mamoune ACHARKI
Journaliste junior passionné par l'écriture, la communication, les relations internationales et la... En savoir plus sur cet auteur
Jeudi 16 Octobre 2025