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1er Mai : les femmes travailleuses en première ligne de la lutte syndicale au Maroc


Rédigé par le Vendredi 2 Mai 2025

Le 1er mai demeure une date symbolique, un moment clé où les voix syndicales s’élèvent pour dénoncer les conditions de travail des salariés. Cette journée prend une résonance particulière pour la défense des droits des femmes travailleuses, confrontées à une réalité marquée par les inégalités, la précarité et le manque de reconnaissance.



1er Mai : les femmes travailleuses en première ligne de la lutte syndicale au Maroc

À l’occasion de cette Journée internationale des travailleuses et travailleurs, la Commission centrale du travail des femmes, relevant de l’Union Nationale du Travail au Maroc (UNTM), a porté haut la voix des syndicalistes marocaines. Dans un contexte socio-économique tendu, où le pouvoir d’achat s’effrite et le chômage progresse, la mobilisation féminine met en lumière l'urgence d’une réponse politique forte.

La Commission a dénoncé un recul des acquis sociaux, une pauvreté galopante et une précarité devenue structurelle. Face à l'absence de réformes concrètes, notamment du Code du travail, elle tire la sonnette d’alarme : les droits fondamentaux des femmes travailleuses ne sont ni garantis ni respectés.

Souvent en première ligne, les femmes marocaines endossent une lourde responsabilité familiale, particulièrement celles qui assument seules l’entretien de leur foyer. Elles subissent licenciements abusifs, exploitation et harcèlement dans des secteurs peu régulés comme l’agriculture, l’industrie ou le travail informel. L’inaction gouvernementale face à ces abus est vivement critiquée.

La Commission a également réaffirmé la nécessité de garantir l’autonomisation économique des femmes. Elle déplore le manque d’infrastructures, comme les crèches, qui rend difficile la conciliation entre vie professionnelle et vie familiale. L’inégalité salariale, elle aussi, reste un obstacle majeur. « Comment construire un avenir plus juste sans conditions de travail décentes et sans équité salariale ? », ont lancé les militantes.

Les cas d’abus, notamment dans certaines usines à Tanger, illustrent la gravité de la situation. Des travailleuses, dans les secteurs du câblage, du nettoyage ou encore dans les champs agricoles, font face à une exploitation sans relâche, souvent dans l’impunité la plus totale.

Enfin, la Commission ne s’est pas contentée de dresser un constat. Elle a insisté sur l’urgence d’une réforme du Code de la famille qui prenne en compte les réalités des femmes marocaines, en s’ancrant dans la culture et les besoins sociaux du pays, loin des réformes déconnectées du terrain.


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Salma Labtar
Journaliste sportive et militante féministe, lauréate de l'ISIC. Dompteuse de mots, je jongle avec... En savoir plus sur cet auteur
Vendredi 2 Mai 2025