Par Mustapha Sehimi
Suite à la décision du roi, le gouvernement a pour mission de préparer un projet de code électoral, qui doit être prêt d’ici la fin de l’année. Un an avant le prochain scrutin législatif, comment se prépare cet agenda?
Le 2 août, le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, a rencontré les dirigeants des partis et les a invités à lui soumettre leurs propositions pour la fin du mois. Le ministre dispose maintenant de ces documents, et il lui revient de les évaluer pour identifier les points d’accord et les divergences. D’autres réunions sont prévues pour tenter de parvenir à un texte commun, espérons-le, consensuel.
Un consensus est évidemment souhaitable, à condition que les partis parviennent à surmonter leurs divergences. Quoi qu’il en soit, le dossier sera inscrit à l’ordre du jour de la prochaine session parlementaire, qui s’ouvrira officiellement le vendredi 10 octobre, comme le prévoit la Constitution (article 65).
Si les partis cherchent avant tout à optimiser leur influence électorale, il est plus pertinent de se concentrer en premier lieu sur la question fondamentale de la participation des électeurs.
En se basant sur les projections du recensement de 2014, le nombre d’électeurs potentiels en septembre 2026 s’élèverait à environ 27 millions de personnes, contre 24 millions en 2021 (selon le HCP). Alors que le taux de participation a fluctué (45,4 % en 2011, 42,3 % en 2016 et 50,3 % en 2021), la dernière augmentation ne témoigne pas forcément d’un regain d’intérêt civique. Ce chiffre élevé de 2021 s’explique principalement par la tenue simultanée de trois élections (locales, régionales et législatives). Ce ne sera plus le cas pour le prochain scrutin, qui ne concernera que la Chambre des représentants.
Une des propositions en discussion, visant à renforcer la participation citoyenne, est l’inscription automatique des jeunes électeurs. Cette mesure chercherait à augmenter le nombre de primo-votants.
Cependant, les chiffres révèlent un désintérêt persistant: selon une étude du centre TIZI de février 2025, les jeunes représentaient 30 % des inscrits en 2011, puis 25 % en 2016 et 27 % en 2021. Actuellement, seulement 3,4 millions d’entre eux sont inscrits sur les listes électorales, qui totalisent 18 millions de personnes en janvier 2025. Cela signifie que deux tiers des jeunes ne sont pas inscrits.
La question de fond demeure: leur inscription automatique suffira-t-elle à les motiver à voter? La vraie problématique est de savoir comment inciter les électeurs potentiels à se rendre aux urnes. Cela soulève la question de la capacité des 34 partis politiques existants à mobiliser les citoyens en répondant à leurs attentes et à leurs aspirations.
D’autres sujets restent à aborder. D’abord, comment renforcer la transparence et la fiabilité des élections? Le ministère de l’Intérieur s’est engagé à prendre les mesures nécessaires, car il est le seul à avoir les moyens logistiques et humains pour le faire. Certains partis jugent cela insuffisant et proposent la création d’une institution électorale indépendante, dont la composition et les attributions restent à définir. Le financement des campagnes électorales est également un point d’accord unanime: tous les partis demandent de lutter contre l’utilisation de l’«argent sale». Reste à définir les modalités de cette politique.
La réforme du Code électoral se penche aussi sur la représentation des jeunes, des femmes et des Marocains résidant à l’étranger (MRE).
La question de la jeunesse amène la réintroduction de la liste de candidats de moins de quarante ans, une formule déjà expérimentée en 2016 mais qui s’était soldée par un échec en raison du clientélisme et du népotisme. Pour les femmes, l’idée d’une augmentation de leur quota de 90 sièges, actuellement attribué sur les listes régionales, est en discussion.
Enfin, la représentation de la communauté des MRE, qui compte plus de 5,6 millions de personnes, doit être définie. La question est de déterminer le nombre de sièges et les circonscriptions qui leur seraient dédiés. Certains suggèrent d’augmenter le nombre de membres de la Chambre des représentants (actuellement 395) d’une centaine de sièges, mais cette proposition risque d’être impopulaire.
Cette réforme vise à garantir un vote plus équitable et à mieux refléter la réalité sociologique et territoriale du pays.
Le 2 août, le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, a rencontré les dirigeants des partis et les a invités à lui soumettre leurs propositions pour la fin du mois. Le ministre dispose maintenant de ces documents, et il lui revient de les évaluer pour identifier les points d’accord et les divergences. D’autres réunions sont prévues pour tenter de parvenir à un texte commun, espérons-le, consensuel.
Un consensus est évidemment souhaitable, à condition que les partis parviennent à surmonter leurs divergences. Quoi qu’il en soit, le dossier sera inscrit à l’ordre du jour de la prochaine session parlementaire, qui s’ouvrira officiellement le vendredi 10 octobre, comme le prévoit la Constitution (article 65).
Si les partis cherchent avant tout à optimiser leur influence électorale, il est plus pertinent de se concentrer en premier lieu sur la question fondamentale de la participation des électeurs.
En se basant sur les projections du recensement de 2014, le nombre d’électeurs potentiels en septembre 2026 s’élèverait à environ 27 millions de personnes, contre 24 millions en 2021 (selon le HCP). Alors que le taux de participation a fluctué (45,4 % en 2011, 42,3 % en 2016 et 50,3 % en 2021), la dernière augmentation ne témoigne pas forcément d’un regain d’intérêt civique. Ce chiffre élevé de 2021 s’explique principalement par la tenue simultanée de trois élections (locales, régionales et législatives). Ce ne sera plus le cas pour le prochain scrutin, qui ne concernera que la Chambre des représentants.
Une des propositions en discussion, visant à renforcer la participation citoyenne, est l’inscription automatique des jeunes électeurs. Cette mesure chercherait à augmenter le nombre de primo-votants.
Cependant, les chiffres révèlent un désintérêt persistant: selon une étude du centre TIZI de février 2025, les jeunes représentaient 30 % des inscrits en 2011, puis 25 % en 2016 et 27 % en 2021. Actuellement, seulement 3,4 millions d’entre eux sont inscrits sur les listes électorales, qui totalisent 18 millions de personnes en janvier 2025. Cela signifie que deux tiers des jeunes ne sont pas inscrits.
La question de fond demeure: leur inscription automatique suffira-t-elle à les motiver à voter? La vraie problématique est de savoir comment inciter les électeurs potentiels à se rendre aux urnes. Cela soulève la question de la capacité des 34 partis politiques existants à mobiliser les citoyens en répondant à leurs attentes et à leurs aspirations.
D’autres sujets restent à aborder. D’abord, comment renforcer la transparence et la fiabilité des élections? Le ministère de l’Intérieur s’est engagé à prendre les mesures nécessaires, car il est le seul à avoir les moyens logistiques et humains pour le faire. Certains partis jugent cela insuffisant et proposent la création d’une institution électorale indépendante, dont la composition et les attributions restent à définir. Le financement des campagnes électorales est également un point d’accord unanime: tous les partis demandent de lutter contre l’utilisation de l’«argent sale». Reste à définir les modalités de cette politique.
La réforme du Code électoral se penche aussi sur la représentation des jeunes, des femmes et des Marocains résidant à l’étranger (MRE).
La question de la jeunesse amène la réintroduction de la liste de candidats de moins de quarante ans, une formule déjà expérimentée en 2016 mais qui s’était soldée par un échec en raison du clientélisme et du népotisme. Pour les femmes, l’idée d’une augmentation de leur quota de 90 sièges, actuellement attribué sur les listes régionales, est en discussion.
Enfin, la représentation de la communauté des MRE, qui compte plus de 5,6 millions de personnes, doit être définie. La question est de déterminer le nombre de sièges et les circonscriptions qui leur seraient dédiés. Certains suggèrent d’augmenter le nombre de membres de la Chambre des représentants (actuellement 395) d’une centaine de sièges, mais cette proposition risque d’être impopulaire.
Cette réforme vise à garantir un vote plus équitable et à mieux refléter la réalité sociologique et territoriale du pays.