C'est évidemment la question sociale qui de nouveau va se reposer en 2026.
L'on a encore en mémoire le chiffre d'un million de postes d'emploi annoncé par le Chef du gouvernement, voici quatre ans, ainsi qu'un taux de croissance annuel de l'ordre de 5 %.
Au titre de la décharge de cet exécutif, il vaut de signaler de fortes contraintes, pas prévisibles, les unes liées à la pandémie Covid -19 et à la guerre Russie Ukraine et d'autres internes comme la sécheresse depuis 2019.
Le social: préoccupant...
Il est en particulier exacerbé en affectant pratiquement 36 % des jeunes (15 à 24 ans) et 19% des diplômés. Il faut y ajouter les actifs occupés mais en situation de sous-emploi qui a grimpé à 10,6 % frappant 1.150.000 personnes.
Il faut y ajouter la hausse des seuils de pauvreté et de vulnérabilité depuis 2020 pour les raisons imprévisibles citées plus hauts.
La détérioration du pouvoir d'achat pousse dans ce sens. De quoi tarauder le gouvernement qui se trouve de nouveau confronté à la nécessité de politiques publiques appropriées.
Climat préélectoral
La contestation sociale a été forte, portée non pas les syndicats dits "représentatifs "mais, entre autres, par un mouvement "Génération Z "en septembre dernier.
Des revendications sur la santé et l'éducation prises en compte et agrégées par le Souverain dans son discours d'ouverture de la session parlementaire d'automne ouverte officiellement le 10 octobre dernier.
Dans la précipitation, le gouvernement a dû revoir le projet de loi de finances pour 2026 et le réarticuler sur la base des nouvelles priorités décidées par le Roi. Des mesures significatives ont été ainsi adoptées.
La plus emblématique d'entre elles a trait à la dotation de 140 milliards de DH en faveur des secteurs de la santé et de l'éducation, respectivement 42 milliards de DH et 97 milliards de DH, soit plus de 15 % d'augmentation par rapport à 2015.
Dans cette même ligne, il faut noter que le social totalise 300 milliards de DH soit 54 % du budget de l'État, hors les dépenses de la dette : 41 pour la protection sociale, un compte spécial de 21 pour le développement territorial intégré, 29 pour l'aide sociale directe, 6 pour l'emploi, 600 millions de DH pour les centres ruraux, etc.
La machine économique va-t-elle reprendre dans des conditions encourageantes en 2026 ? Les prévisions actuelles sont positives avec un taux de croissance de 4,2 %, dans le palier de celui de 4,5 % pour 2025.
Il est également retenu un déficit budgétaire de 3,7 % et un taux d'inflation de 1 % environ. Après bien des lenteurs, la question sociale est priorisée: elle va être au cœur de la vie politique en 2026.
Le climat préélectoral va prévaloir dès la fin de la CAN ; le débat national va se reposer en des termes compétitifs tant au sein des trois partis de la majorité actuelle (RNI, PAM, PI) qu'à travers les interpellations de ceux de l'opposition et des contestations dans les réseaux sociaux.
A n'en pas douter, l'année 2026 sera particulière à bien des égards:
Celui du scrutin législatif de septembre relatif à l'élection des 395 membres de la Chambre des représentants; celui aussi des voyants en rouge de l'emploi et du chômage; celui encore d'un cabinet en fin de mandat sur la sellette avec ses promesses de programme de 2021; celui enfin de sa difficulté à se positionner comme le plus qualifié pour poursuivre les réformes durant la prochaine législature 2026 -2031.
Aura-t-il un nouveau crédit de confiance auprès des électeurs ? La question est ouverte sur toutes les possibilités.
PAR MUSTAPHA SEHIMI/QUID.MA
