Plutôt qu’un déploiement national immédiat, les opérateurs concentreront l’allumage initial dans les six villes hôtes de la CAN 2025 – Rabat, Casablanca, Tanger, Fès, Marrakech et Agadir. Ce ciblage vise à éprouver les performances réseau sous forte pression événementielle, tout en capitalisant sur la visibilité médiatique pour éduquer le consommateur et stimuler l’adoption. La montée en charge se fera ensuite par vagues successives, dans le cadre du plan Digital Morocco 2030 qui ambitionne une couverture 5G de 45 % de la population fin 2026 et 85 % à l’horizon 2030.

Face à une Tunisie pionnière (lancement février 2025, débits supérieurs à 300 Mbps) et une Égypte entrée dans la danse en juin (plus de 100 Mbps), le Maroc cherche à combiner prudence d’ingénierie et rattrapage concurrentiel. Des quartiers pilotes à Rabat auraient déjà bénéficié de préactivations techniques au deuxième trimestre 2025, signe que l’infrastructure radio est en phase d’optimisation.

Pour Karim Yaici, analyste Moyen-Orient et Afrique chez Ookla, la forte pénétration d’appareils prêts « réduira la friction d’adoption et accélérera l’usage data dès la première année ». L’attribution récente des fréquences ouvre une nouvelle séquence d’investissement et de différenciation tarifaire, sur fond de promesses industrielles (usines connectées, logistique temps réel) et de services immersifs grand public. La 5G devient ainsi un levier central de compétitivité numérique que le Royaume veut activer pleinement. Reste à confirmer le calendrier précis d’ouverture commerciale et les premiers forfaits destinés aux entreprises et au public.