Depuis le 7 novembre, les trois opérateurs Maroc Telecom, Orange Maroc et Inwi ont activé la 5G à grande échelle. Selon des données officielles obtenues cette semaine, plus de 6.000 stations 5G sont déjà opérationnelles à travers le pays. Et ce n’est que le début. L’objectif annoncé est clair : atteindre 8.200 stations avant la fin de l’année. Une montée en puissance en à peine trois mois et demi qui, selon les sources citées, constitue une performance inédite au niveau mondial. Rien que ça.
 

Dans les faits, le Maroc a basculé dans l’ultra haut débit mobile sans transition. Smartphones, tablettes, routeurs domestiques… près de 7 millions d’appareils ont déjà basculé automatiquement sur le nouveau réseau. Une adoption éclair, portée par un parc de terminaux compatible bien plus large que prévu.
 

Les opérateurs n’ont pas traîné non plus. On compte aujourd’hui 100 offres 5G sur le marché, dont plusieurs packages conçus spécialement pour le streaming, le gaming, ou les usages gourmands en data. Les prix évoluent aussi : 50 dirhams donnaient accès à 5 Go de data il y a quelques semaines. Aujourd’hui, ce même billet permet de consommer 11 Go. Une hausse de 120 %, sans toucher à la facture. Les formules postpayées suivent la même logique, avec au minimum 20 % de data en plus, tout en gardant les mêmes tarifs.
 

Au-delà du confort des utilisateurs, l’enjeu est stratégique. Le Maroc s’équipe avant d’accueillir des événements majeurs comme la CAN 2025. Les supporters, les médias, les touristes, les équipes techniques : tout le monde dépendra d’un réseau fluide, stable et rapide. La 5G n’est pas seulement un luxe technologique, c’est un outil de souveraineté numérique.
 

Techniquement, le réseau nouvelle génération permet d’atteindre plus de 2 gigabits par seconde. Pour l’instant, la couverture vise les grandes villes. Mais l’extension vers les zones secondaires est déjà en route. Si ton smartphone est compatible et ta SIM à jour, tu bascules directement sur la 5G. Rien à faire, juste profiter.
 

Ce déploiement inédit s’inscrit dans une logique plus large. Depuis la réunion du Conseil d’administration de l’ANRT en juillet, puis la validation par le chef du gouvernement, les licences ont été attribuées avec des engagements stricts. Les opérateurs doivent investir, couvrir et garantir la qualité. À l’horizon 2035, les coûts cumulés de la 5G devraient frôler les 80 milliards de dirhams.
 

Pour l’instant, les choses filent à vitesse grand V. Reste à surveiller la couverture dans les zones rurales, la stabilité du réseau en période de forte affluence, et la capacité du marché à absorber autant de data, aussi vite. Le Maroc a pris le train de la 5G. Pas pour suivre. Pour jouer dans la cour des grands.