Une réforme fiscale coûteuse mais nécessaire pour les classes moyennes marocaines
La réforme de l’IR vise principalement à réduire la pression fiscale sur les classes moyennes et les travailleurs salariés, qui représentent une part importante des contribuables au Maroc. Elle s’inscrit dans une volonté de rendre le système fiscal plus équitable et d’améliorer les conditions de vie des ménages, particulièrement dans un contexte économique marqué par l’inflation et la hausse du coût de la vie.
Selon les premières informations, cette réforme devrait inclure une révision des tranches d’imposition, une réduction des taux applicables pour certaines catégories de revenus, ainsi que des mesures spécifiques pour soutenir les professions libérales et les petites entreprises. Ces ajustements fiscaux devraient également permettre de stimuler la consommation intérieure, moteur essentiel de la croissance économique.
Avec un coût global de 8,6 MMDH, cette réforme représente un effort budgétaire significatif pour le gouvernement. Cependant, cet investissement est perçu comme nécessaire pour répondre aux attentes sociales croissantes et pour renforcer la confiance des citoyens envers l’administration fiscale.
Mustapha Baitas a souligné que cette réforme est le fruit d’une concertation approfondie entre le gouvernement, les syndicats et les partenaires économiques. Elle reflète également les engagements pris dans le cadre de la Loi de Finances 2025, qui met l’accent sur la justice sociale et fiscale.
Malgré ses objectifs louables, la réforme de l’IR soulève plusieurs questions. Tout d’abord, son financement : comment le gouvernement compte-t-il compenser ce manque à gagner fiscal ? Si une partie peut être couverte par une augmentation des recettes fiscales grâce à une meilleure conformité des contribuables, d’autres mesures pourraient être nécessaires, comme la rationalisation des dépenses publiques ou l’élargissement de l’assiette fiscale.
Ensuite, l’impact sur les finances publiques à moyen et long terme reste une préoccupation majeure. Dans un contexte où le Maroc doit également faire face à d’autres priorités budgétaires, telles que le financement des réformes sociales (santé, éducation, protection sociale), le gouvernement devra trouver un équilibre entre ses ambitions fiscales et la soutenabilité de ses finances.
Malgré ces défis, la réforme de l’IR a été bien accueillie par les syndicats et les organisations professionnelles. Ces dernières années, les revendications pour une réduction de la pression fiscale sur les classes moyennes se sont multipliées, notamment en raison de la stagnation des salaires et de la hausse des prix. Cette réforme est donc perçue comme une avancée importante vers une meilleure justice fiscale.
Elle pourrait également avoir des effets positifs sur la compétitivité du Maroc, en rendant le pays plus attractif pour les talents et les investisseurs. En effet, un système fiscal plus équitable et moins contraignant est souvent un facteur clé pour encourager la mobilité professionnelle et l’investissement privé.
La réforme de l’impôt sur le revenu, avec un coût de 8,6 MMDH, marque une étape importante dans la politique fiscale du Maroc. Si elle promet un allègement de la charge fiscale pour les citoyens et une relance de la consommation, elle pose également des questions sur la soutenabilité des finances publiques. Le succès de cette réforme dépendra de la capacité du gouvernement à mettre en place des mesures compensatoires efficaces et à maintenir un équilibre budgétaire.



