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À ce niveau de la connaissance, peut-on prétendre à la perfection ?




Rédigé par Ali Bouallou

À ce niveau de la connaissance, peut-on prétendre à la perfection ?
Dans une vie, une démarche initiatique est plus qu’essentielle. Elle permet de découvrir de nouvelles pistes de réflexion et d’ouvrir des voies à l’élévation intellectuelle et spirituelle. 

Cela se matérialise en général par la victoire ultime sur ses passions et ses excès en tous genres.

La démarche initiatique apprend qu’il ne faut surtout pas se forger d’idoles humaines et qu’il faut découvrir l’idée derrière tous les symboles et toutes les manifestations se trouvant sur terre. 

Elle permet d’apprendre à écouter et respecter toutes les opinions quels que soient leurs origines et à admettre que la vérité absolue est inaccessible à l’esprit humain. 

Une fois initiés, nous apprenons que nous ne sommes rien par rapport à l’immensité de l’Univers, que nous sommes faibles devant la loi universelle qui régit tout substratum et ses attributs. 

Nous apprenons également que nous nous devons d’être à la hauteur du devoir qui est le nôtre avec conscience et en toute circonstance. 

Toute démarche initiatique renvoie en définitive à la nature du lien entre l’esprit et la matière. Ce diptyque exprime l’immanence et la transcendance participant au développement spirituel et philosophique de l’individu.

La transcendance évoque l’idée d’un lien avec le principe créateur, la divinité.

L’immanence évoque plutôt la notion de la connaissance de soi pour accéder à ce qui est connu dans plusieurs traditions spirituelles comme la connaissance suprême, c.à.d. le plus haut niveau de compréhension de la physique et de la métaphysique.

L’homme est à l’image de son créateur, et c’est en soi qu’il faut chercher une vérité à la fois immanente et transcendantale. 

La formule antique « connais-toi toi-même et tu connaitras l’univers et les dieux » nous le rappelle ainsi que la phrase de la table d’émeraude, célèbre texte alchimique d’Hermès Trismégiste, « ce qui est en bas est comme ce qui est en haut, et ce qui est en haut est comme ce qui est en bas ».

L’être « parfait » n’existe pas ou ne peut pas exister. Et pour cause, quelque soit son niveau de connaissance, l’être humain n’est pas en mesure de maitriser totalement la dualité métaphysique esprit-matière.

Que choisir donc pour son cheminement initiatique, la vision dualiste ou la vision moniste ? 
Je rappelle que la vision dualiste oppose le monde sensible au monde des idées alors que pour le monisme l’esprit et la matière constituent une seule et même réalité.

Pour ma part et pour répondre à la question objet cet article : « à ce niveau de la Connaissance, pouvons-nous prétendre à la Perfection ? », il me semble que nous sommes encore dans une vision pleinement dualiste et donc loin de la perfection absolue.

Nous percevons le monde sensible c.à.d. le monde terrestre par nos sens. Nous admettons que c’est un monde de changement, de devenir et de perfectibilité, un monde de copies des idées comme dirait Platon.  

 Le monde intelligible est plutôt le monde des idées suprêmes, de formes parfaites et immuables, accessibles par la raison. 

L’être humain est manifestement entre la raison et la perfectibilité. 

La raison aide à formuler des jugements et à faire la différence entre le vrai et le faux, le bien et le mal. Elle s'oppose à la sensibilité, à la foi aveuglante, ainsi qu'à la folie et aux passions.
La perfectibilité permet le progrès humain, le développement des sciences, des arts, et des sociétés en général. 

Ainsi, la destinée de l’être humain est d’être en constante évolution, capable d'acquérir de nouvelles facultés et de progresser intellectuellement et moralement vers toutes les formes de la Connaissance, scientifique, pratique, culturelle et spirituelle.  


Dimanche 13 Juillet 2025