L'ODJ Média

A l’impossible nul n’est tenu

Ce qui est impossible à réaliser ne peut être exigé de personne.




Par El Montacir Bensaid.

A l’impossible nul n’est tenu
Monsieur le Chef de gouvernement, Messieurs les futurs ministres :

Le PJD , avec ses tâtonnements, son manque de vision et ses errements est enfin parti, donc  vous avez le champ libre pour faire des réformes, changer le mode de gouvernance, relancer l’économie.

Avant de nous sortir les contraintes du moment comme la pandémie, la crise économique mondiale, les problèmes de mobilité et d’approvisionnement …Je voudrais juste que vous me fassiez la politesse de réfléchir aux petites et modestes revendications que je vous soumets :

Messieurs les ministres, descendez de votre piédestal, recevez les citoyens ! Vous n’êtes pas plus occupés que les ministres européens, écoutez-nous ! Vous êtes là parce que nous existons et non pas l’inverse. On ne crée pas un gouvernement et puis on lui trouve un peuple. Le peuple décide de se faire représenter et guider et les élus sont à son service.

_Arrêtez de prendre vos ascenseurs de vos parkings en sous-sol à vos bureaux au dernier étage, passez de temps en temps voir ce que font vos fonctionnaires, qui est là, pourquoi il y a des gens qui attendent, pourquoi il n’y a personne…Ça énerve certains mais ça valorise d’autres.

Changez les circuits administratifs, allégez –les, moins de paperasse à l’ère du numérique, facilitez les autorisations de construire, d’ouvrir un commerce, d’exploiter une unité de production, en un mot donnez vos instructions, chacun au niveau de son ministère de nous laisser travailler, de nous encourager à créer des opportunités de travail, d’embaucher, de gagner décemment notre vie pour payer nos impôts, des impôts justes et équitables, pas ceux qui nous minent et nous ruinent.

Il faut créer, au niveau de chaque ministre, une cellule de recours, pas un standard impersonnel qui ne répond d’ailleurs jamais, non, une personne qui puisse vous transmettre nos plaintes et nos doléances sans distinction. Nous voulons couper l’herbe sous les pieds des corrompus, des saboteurs qui prolifèrent dans vos services, qui tuent l’économie et l’esprit d’initiative. Ce sont des ennemis de notre nation tout autant que des déserteurs ou des traîtres, parce qu’ils contribuent à ériger des obstacles infranchissables, qu’ils découragent les investisseurs, font progresser le chômage et empêchent l’état que vous représentez à recouvrer ses taxes et impôts.

Le Maroc s’est doté d’outils informatiques, il digitalise à tout va et se propose de rendre nos démarches plus simples et plus fluides en nous permettant de les faire on line mais les architectures de ces applications sont techniques et obscures, les citoyens ne savent pas les utiliser et surtout que de l’autre côté du « On line »il y a parfois un employé obtus que personne ne contrôle et qui nous mène la vie dure puisqu’il est anonyme.

Monsieur le Chef du gouvernement, Messieurs les ministres, croyez-nous, nos plus grandes frustrations sont l’injustice, le manque de recours, les invraisemblables légalisations et autres documents qu’on nous demande pour chaque démarche, les décisions arbitraires sans explications de vos départements, le manque de réactivité de ces mêmes départements et les divers dysfonctionnements.
 
Je ne suis pas là pour donner des leçons, qui suis-je pour le faire ? Mais sachant ce qui vous attend, en terme de défis et de stratégies à mettre en place, je voudrais juste vous faire remarquer  que tout ce que j’ai mentionné, ne demande ni argent ni investissement ni politique sophistiquée. Cela demande des hommes, de la volonté, de l’honnêteté, de l’engagement, votre engagement Monsieur le Chef du gouvernement et vous Messieurs les ministres.

Vous héritez d’une situation difficile voire dramatique mais rien ne peut vous excuser si vous ne nous rendez pas justice, si vous ne nous ouvrez pas vos portes, si vous continuez à encourager notre jeunesse formée et éduquée à choisir l’exil plutôt que de se battre avec un système qui l’étouffe et nos aînés, fatigués par des décennies de mauvaise gouvernance à aller finir leurs jours dans des contrées plus accueillantes.
 
El Montacir Bensaid.
 


Mercredi 22 Septembre 2021