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A qui profite le crime ?




Par Aziz Boucetta

A qui profite le crime ?

Tout le monde connaît cette célèbre expression attribuée au juge et consul de Rome Lucius Cassius qui avait coutume de demander lors des procès qu’il dirigeait : « A qui cela profite-t-il ? ». La question est passée à la postérité, aménagée et enrichie : « A qui profite le crime ? » Et de fait, à qui profite ce double meurtre des routiers marocains au Mali, où il convoyait des chargements de produits alimentaires ?
 

Samedi 11 septembre, un commando lourdement armé attaque un convoi de camions venant du Maroc et traversant le Mali pour livrer sa cargaison à Bamako. Deux chauffeurs routiers marocains sont tués et un troisième blessé et pris en charge dans un hôpital de la capitale malienne (photo). La cargaison n’a pas été touchée et rien n’a été volé, contrairement aux pratiques des bandes et groupes qui essaiment dans la zone, sans entrer dans les détails socio-politiques de cette région très instable.
 

Alors, à qui profite ce crime ? Qui a intérêt à effrayer les routiers marocains qui travaillent dans cette région ? Quel est ce pays, ou groupe ou organisation, qui projetterait d’entraver la marche du Maroc vers son flanc sud ? Qui le Maroc compte-t-il comme ennemis dans la région ?...
 

Le royaume, on le sait, n’a pas d’ennemi (au singulier ou au pluriel), à l’exception de l’Algérie qui a clairement manifesté son hostilité, voire son aversion, du Maroc, depuis longtemps, et surtout ces derniers mois. Son président aime ne pas aimer le Maroc et son militaire en chef aime à multiplier les moulinets et à démultiplier sa force de frappe contre ce pays qu’il a plusieurs fois désigné comme son ennemi de l’ouest, avant qu’Alger ne rompe spectaculairement ses relations avec le Maroc.
 

Une enquête est donc ouverte sur ce double meurtre, et on peut faire confiance aux services marocains, dont l’expertise et l’efficacité ne sont plus à prouver. On ne peut donc encore accuser personne, bien que de forts soupçons pèsent sur les Algériens et se fondent sur l’hostilité ouverte affichée par Alger à l’encontre du Maroc.
 

Depuis la tuerie d’In Amenas en 2013 (40 personnes tuées, dont 10 Japonais) des enregistrements audio non démentis montrent la collusion entre l’armée algérienne et certaines bandes terroristes évoluant dans la région. Et en remontant plus loin, de forts soupçons pèsent également sur cette même armée dans la décennie noire qui a endeuillé notre voisin à la fin du siècle dernier.
 

Le déferlement de haine contenu dans la revue « el Djeich » de juillet dernier – faisant remonter la « trahison de la monarchie marocains » à Abdelkader, voire même à Jugurtha !! –  dévoile cette étrange, quasiment psychotique, animosité des généraux algériens contre le royaume et l’incursion de leur armée près de Figuig en mars dernier montre l’escalade militaire, lente et sûre, que les militaires alimentent et entretiennent à l’encontre du royaume. En plus des accusations dans les incendies de Kabylie, des insultes de jour en jour plus grossières, de l’annulation du contrat pour le transfert gazier vers l’Espagne…
 

Si l’enquête établit la responsabilité des services algériens, il appartiendrait alors au Maroc de saisir les instances internationales et demander une réaction du Conseil de sécurité des Nations Unies contre le pouvoir algérien (même en prévision du veto russe), un pouvoir aux abois tant sur le plan social que politique, acculé aussi bien sur le terrain économique que financier, ayant interdit le hirak et emprisonné nombre de ses personnages emblématiques.
 

Le roi Hassan II avait dit, un jour, que « la question n’est pas de savoir si le Sahara est marocain ou non, car il l’est, mais de faire savoir quel genre de voisin nous avons ». Les Tunisiens le savent et se taisent, les Français ne l’ignorent pas, se font quotidiennement insulter mais ne disent rien, et les Espagnols le confirment de jour en jour, en gardant le silence.
 

Quelqu’un devra bien dire tout cela un jour, et l’ONU devra bien s’en saisir, aussi, un jour… l'Algérie officielle est un danger pour son propre peuple et son environnement.
 

Rédigé par Aziz Boucetta sur https://panorapost.com



Jeudi 16 Septembre 2021