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AIScapade – Et si l’IA africaine commençait enfin à se parler elle-même ?


Rédigé par La Rédaction le Jeudi 17 Avril 2025

Pas besoin de faire le tour du monde pour chercher l’avenir. Il pourrait bien démarrer dans un bureau marocain, chez Arrabet Holding, où une équipe discrète mais visionnaire vient de lancer AIScapade, une IA entraînée localement, hébergée en environnement on-premise, pensée par et pour l’Afrique. Ici, pas de surenchère de giga-modèles ou de data centers refroidis à l’azote liquide. On joue à une autre échelle, plus adaptée, plus sobre, mais surtout plus stratégique.



AIScapade – Et si l’IA africaine commençait enfin à se parler elle-même ?

AIScapade ne rêve pas de battre ChatGPT. Elle rêve de pertinence. De compréhension du contexte local. D’analyses financières capables de détecter la fraude dans une banque de Tanger, ou de scripts conversationnels qui reconnaissent les codes sociaux de Dakar ou de Niamey. Mohamed Benboubker, fondateur d’Arrabet, résume l’ambition : « Nous ne voulons pas être une colonie digitale. »

Cette IA-là n’est pas une révolution technologique. C’est une insurrection culturelle. Elle dit : on peut faire autrement. On peut maîtriser ses données, ses infrastructures, ses priorités. C’est une tentative rare de réconcilier innovation et souveraineté sans tomber dans le techno-nationalisme creux.

Mais l’enjeu n’est pas que technique. Il est politique. Dans un monde numérique dominé par des modèles centralisés, coûteux et biaisés, AIScapade tente de prouver qu’on peut résister. Qu’on peut parler au monde sans adopter forcément son accent.

 

👹 L’avocat du diable : Souveraineté… ou rêve d’enfant sous stéroïdes ?

Et si AIScapade, malgré toutes ses bonnes intentions, n’était qu’un joli gadget de salon, destiné à flatter l’ego d’un continent frustré ? Une IA souveraine, c’est beau. Mais est-ce scalable ? Est-ce maintenable ? Est-ce compétitif ? Sans un écosystème industriel complet – de la puce à la gouvernance des données –, cette IA ne risque-t-elle pas de rester un projet vitrine, bien présenté mais fragile ? Le risque est de créer des “IA locales” qui deviennent des copies cheap des géants, moins performantes, moins sécurisées, et au final… moins utilisées. Vouloir contrôler ses données, oui. Mais encore faut-il que ces données aient un volume, une qualité, une architecture à la hauteur. Sinon, la souveraineté devient un slogan. Et le slogan, un piège.*

Veezen – Intelligence artificielle – Émotions – Surveillance – Bien-être – Burn-out – Management – Dialogue – Analyse comportementale – Risques psychosociaux




Jeudi 17 Avril 2025