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Aéroports, gares et ports : les défis d’un Maroc connecté au monde


Rédigé par La Rédaction le Mardi 21 Janvier 2025

Un plan colossal pour relier 43 villes marocaines d’ici 2040
L’industrie ferroviaire locale au cœur d’une stratégie d’indépendance économique
Aéroports et ports : les défis d’un Maroc connecté au monde



Une stratégie ferroviaire ambitieuse : des promesses à la réalité

Aéroports, gares et ports : les défis d’un Maroc connecté au monde
Le Maroc projette d’investir une somme colossale de 96 milliards de dirhams (MMDH) dans le développement de son infrastructure ferroviaire d’ici 2030, selon le ministre du Transport et de la Logistique, Abdessamad Kayouh. Si ces projets reflètent une ambition louable, des interrogations subsistent quant à leur concrétisation et leurs retombées réelles.

Sur ces investissements, 53 milliards de dirhams seront consacrés à l’extension de la ligne ferroviaire à grande vitesse (LGV) entre Kénitra et Marrakech, tandis que 29 milliards financeront l’acquisition de 18 trains à grande vitesse et 150 trains multiservices. Par ailleurs, 14 milliards seront investis dans la réhabilitation de 40 gares et la modernisation du réseau existant. Ces efforts s’inscrivent dans un plan plus global visant à relier 43 villes contre 23 actuellement, couvrant ainsi 87 % de la population marocaine à l’horizon 2040.

Malgré ces projections, des défis cruciaux demeurent : comment garantir la viabilité financière de ces projets dans un contexte économique marqué par des contraintes budgétaires ? De plus, les résultats attendus en matière de mobilité et d’équité spatiale pourront-ils répondre aux attentes des citoyens, notamment dans les régions enclavées ?

Parmi les projets phares, la liaison ferroviaire avec le Port Nador West Med, qui représente 4,3 milliards de dirhams, est perçue comme un levier pour dynamiser l’économie régionale. Cependant, avec seulement 17 % des travaux achevés, le rythme d’exécution interroge sur la capacité à respecter les délais annoncés.

Le ministre a également mis en avant la nécessité de développer un écosystème industriel ferroviaire local. Ce projet vise à fabriquer des trains au Maroc, renforcer les compétences locales, et explorer des opportunités d’exportation vers les marchés africains et européens. Cette vision industrielle est prometteuse, mais peut-elle vraiment réduire la dépendance aux importations tout en assurant une compétitivité internationale ?

Le secteur aérien bénéficie également d’une enveloppe de 42 milliards de dirhams, visant à moderniser les principaux aéroports et augmenter leur capacité d’accueil. À titre d’exemple, l’aéroport de Casablanca devrait atteindre une capacité de 44 millions de passagers par an. Cependant, la question de l’accessibilité des zones éloignées reste problématique, malgré les promesses d’ouverture de nouvelles lignes intérieures.

En parallèle, une étude stratégique sur une flotte maritime nationale a été lancée pour répondre aux défis de souveraineté et renforcer l’intégration économique régionale. Cette initiative pourrait permettre au Maroc de consolider son rôle de hub logistique, mais des efforts conséquents seront nécessaires pour attirer des investisseurs compétitifs.

Les membres de la commission parlementaire ont salué ces initiatives, tout en insistant sur des réformes législatives et organisationnelles pour maximiser leur impact. Ils ont également plaidé pour une meilleure interconnexion ferroviaire des régions marginalisées afin de garantir une justice spatiale effective.

Toutefois, la réussite de ces projets dépendra de leur financement, de leur exécution dans les délais, et de leur capacité à répondre aux besoins croissants de mobilité des Marocains. Le Maroc pourra-t-il transformer ces ambitions en résultats concrets ? L’avenir du transport national en dépend.


 

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Mardi 21 Janvier 2025