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Affaire Brahim Ghali : Les dessous de l’opération ratée par Alger et Madrid


le Mardi 25 Mai 2021



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Affaire Brahim Ghali : Les dessous de l’opération ratée par Alger et Madrid
Comment est-ce que Madrid et Alger ont négocié l’hospitalisation de Brahim Ghali ?

L’opération a été menée par l’ambassadeur espagnol à Alger, Fernando Morán Calvo-Sotelo, selon le site Okdiario. Ce diplomate est le fils de l'ancien ministre des Affaires étrangères sous le gouvernement de Felipe González. Il est présenté par les médias comme «une personne de confiance du gouvernement Sanchez».

Brahim Ghali a été accueilli sur une base militaire pour échapper aux contrôles. Pour le faire passer inaperçu, le gouvernement de Pedro Sánchez lui a choisi un hôpital de la Rioja (San Pedro), une localité dirigée par les socialistes. L’hôpital a enregistré Ghali sous un faux nom.

Tout a été coordonné par l’ambassadeur espagnol à Alger, avec Pedro Sánchez et Arancha González Laya, la cheffe de la diplomatie espagnole. Pour cette dernière, l'ambassade d'Espagne en Algérie était ainsi un lieu « discret ». A ce titre, il a servi à négocier les conditions de l'arrivée du chef du front Polisario Brahim Ghali en Espagne, selon le média espagnol Okdiario.

Ces officiels ont voulu agir dans le secret, à tel point qu’ils ont fait accueillir cet homme recherché par la justice de leur propre pays sans même tenir au courant Margarita Robles, ministre de la Défense.

Ils n’ont également pas tenu compte du refus du ministre de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, qui s’était opposé à l’accueil en Espagne du chef des séparatistes, car il savait qu’un tel acte allait être une source de problèmes et de tensions avec le Maroc, selon le média ibérique.

Sánchez et González Laya ont « ignoré les alertes et ont continué à aider Ghali ».

La tentative d’assurer un séjour incognito à Brahim Ghali en Espagne a été ratée, et le Maroc a appris sa présence dans ce pays malgré la minutieuse opération menée par le ministère des Affaires étrangères et l’Ambassade d’Espagne à Alger.

La cheffe de la diplomatie espagnole affirme que Brahim Ghali «retournera dans son pays, une fois rétabli ». Pourtant, cet homme est poursuivi en Espagne pour divers crimes, dont des crimes de guerre, génocide, torture et viol. L’évacuer du pays sans procès sera pour la diplomatie marocaine un « point de non-retour », c’est ce qu’a déclaré le ministère des Affaires étrangères, Nasser Bourita, cité par l’agence MAP.
 




Mardi 25 Mai 2021