Un classique du football national, mais révélateur d’un malaise plus profond.
Il aura suffi d’un match nul, face au Mali, pour faire basculer l’atmosphère autour de l’équipe du Maroc. D’un côté, l’euphorie d’un favori désigné de la Coupe d’Afrique. De l’autre, un doute soudain, presque brutal, qui s’est propagé comme une traînée de poudre. En quelques heures, les tribunes, les cafés, les salons et surtout les réseaux sociaux se sont transformés en bancs d’entraîneurs improvisés.
Sur le papier, rien d’alarmant. Un nul n’est pas une défaite, et le Mali n’est ni un faire-valoir ni une équipe naïve. Sérieuse, disciplinée, compacte, elle a joué son match. Pourtant, ce résultat a sonné comme un signal d’alarme. Non pas à cause du score, mais à cause du contenu. Un jeu terne, sans relief, sans idées claires, qui contraste violemment avec les ambitions affichées. Quand on se présente comme favori, on accepte aussi d’être jugé avec sévérité.
Le premier reproche revient comme un refrain : un jeu paralysé par l’enjeu. Les Lions de l’Atlas ont semblé crispés, prisonniers de la pression. Peu de transversales, un milieu de terrain statique, incapable d’assurer des transitions rapides, trop de passes latérales ou vers l’arrière. À force de vouloir sécuriser, l’équipe a fini par s’éteindre. La verticalité, indispensable pour déséquilibrer un bloc adverse, a cruellement manqué. Résultat : très peu de tirs, presque aucune tentative lointaine, et des coups de pied arrêtés mal exploités.
Plus inquiétant encore, certaines images ont marqué les esprits. Des joueurs qui s’énervent, qui se parlent mal, qui donnent le sentiment de ne pas communiquer. L’altercation entre Mazraoui et Aguerd a cristallisé ces tensions. Ce genre de scène n’est jamais anodin dans un tournoi où le mental est souvent plus décisif que la tactique. Elle alimente l’idée d’un groupe qui doute, qui perd ses repères, et qui peine à trouver un leader naturel sur le terrain.
La question du leadership revient avec insistance. Qui tient la barre quand le jeu se dérègle ? Qui calme, qui organise, qui impose un tempo ? Beaucoup espèrent que le retour d’Achraf Hakimi apportera de la sérénité, mais peut-on tout miser sur un seul homme ? À ce niveau, une équipe candidate au titre doit afficher plusieurs relais, plusieurs voix fortes. Or, certains cadres paraissent méconnaissables par rapport à leurs performances en club, comme si le poids du maillot les empêchait de s’exprimer.
Les comparaisons n’arrangent rien. Quand on observe la puissance physique du Sénégal, l’impact et l’intensité de la RDC, ou encore la maîtrise tactique et l’expérience de l’Égypte, les lacunes marocaines sautent aux yeux. Le Maroc a du talent, mais le talent ne suffit pas toujours. La CAN est une compétition d’usure, de duels, de détails. Et ces détails commencent à inquiéter.
Les choix du sélectionneur sont évidemment au cœur du débat. Walid Regragui est aujourd’hui sommé de « revoir sa copie ». Trois changements d’un coup, sans modification profonde du système, ont donné l’impression d’un bricolage plus que d’une vraie réponse tactique. Le jeu des Lions semble devenu trop lisible pour des adversaires qui ont manifestement bien analysé l’équipe. Ounahi, cantonné presque systématiquement sur la droite, n’incarne pas le meneur de jeu créatif dont le Maroc semble avoir besoin pour casser les lignes.
Mais au-delà des options tactiques, c’est la gestion humaine qui est scrutée. Le sélectionneur subit, avec certains joueurs, un véritable lynchage médiatique, surtout sur les réseaux sociaux. Or, l’histoire du football regorge d’exemples montrant qu’un groupe fragilisé de l’intérieur est un groupe condamné. Regragui devra protéger son vestiaire, resserrer les rangs et éviter que la pression populaire ne se transforme en poison.
Car le football est cruel. Il ne pardonne ni l’excès de confiance ni l’autosatisfaction. Un détail suffit parfois à faire voler en éclats toutes les certitudes. Le Maroc l’a appris à ses dépens par le passé. Aujourd’hui, le « nouveau standing » du football national rend toute élimination prématurée potentiellement explosive. Ce serait un petit séisme symbolique, un retour brutal à la réalité.
Pour espérer aller au bout, il faudra autre chose qu’un jeu brouillon et approximatif. Il faudra un plan B, peut-être même un plan C. Il faudra surtout un mental d’acier, une confiance collective et une solidarité sans faille. La CAN ne se gagne pas uniquement avec des statistiques ou des statuts de favoris, mais avec une équipe capable de se réinventer sous pression.
Espérons que ce nul face au Mali agira comme un détonateur plutôt que comme un prélude à la désillusion. Le doute est là, la critique aussi. Reste à savoir si les Lions sauront transformer cette tempête en moteur. En football, comme souvent, la réponse viendra du terrain. Et elle devra être rapide.
Sur le papier, rien d’alarmant. Un nul n’est pas une défaite, et le Mali n’est ni un faire-valoir ni une équipe naïve. Sérieuse, disciplinée, compacte, elle a joué son match. Pourtant, ce résultat a sonné comme un signal d’alarme. Non pas à cause du score, mais à cause du contenu. Un jeu terne, sans relief, sans idées claires, qui contraste violemment avec les ambitions affichées. Quand on se présente comme favori, on accepte aussi d’être jugé avec sévérité.
Le premier reproche revient comme un refrain : un jeu paralysé par l’enjeu. Les Lions de l’Atlas ont semblé crispés, prisonniers de la pression. Peu de transversales, un milieu de terrain statique, incapable d’assurer des transitions rapides, trop de passes latérales ou vers l’arrière. À force de vouloir sécuriser, l’équipe a fini par s’éteindre. La verticalité, indispensable pour déséquilibrer un bloc adverse, a cruellement manqué. Résultat : très peu de tirs, presque aucune tentative lointaine, et des coups de pied arrêtés mal exploités.
Plus inquiétant encore, certaines images ont marqué les esprits. Des joueurs qui s’énervent, qui se parlent mal, qui donnent le sentiment de ne pas communiquer. L’altercation entre Mazraoui et Aguerd a cristallisé ces tensions. Ce genre de scène n’est jamais anodin dans un tournoi où le mental est souvent plus décisif que la tactique. Elle alimente l’idée d’un groupe qui doute, qui perd ses repères, et qui peine à trouver un leader naturel sur le terrain.
La question du leadership revient avec insistance. Qui tient la barre quand le jeu se dérègle ? Qui calme, qui organise, qui impose un tempo ? Beaucoup espèrent que le retour d’Achraf Hakimi apportera de la sérénité, mais peut-on tout miser sur un seul homme ? À ce niveau, une équipe candidate au titre doit afficher plusieurs relais, plusieurs voix fortes. Or, certains cadres paraissent méconnaissables par rapport à leurs performances en club, comme si le poids du maillot les empêchait de s’exprimer.
Les comparaisons n’arrangent rien. Quand on observe la puissance physique du Sénégal, l’impact et l’intensité de la RDC, ou encore la maîtrise tactique et l’expérience de l’Égypte, les lacunes marocaines sautent aux yeux. Le Maroc a du talent, mais le talent ne suffit pas toujours. La CAN est une compétition d’usure, de duels, de détails. Et ces détails commencent à inquiéter.
Les choix du sélectionneur sont évidemment au cœur du débat. Walid Regragui est aujourd’hui sommé de « revoir sa copie ». Trois changements d’un coup, sans modification profonde du système, ont donné l’impression d’un bricolage plus que d’une vraie réponse tactique. Le jeu des Lions semble devenu trop lisible pour des adversaires qui ont manifestement bien analysé l’équipe. Ounahi, cantonné presque systématiquement sur la droite, n’incarne pas le meneur de jeu créatif dont le Maroc semble avoir besoin pour casser les lignes.
Mais au-delà des options tactiques, c’est la gestion humaine qui est scrutée. Le sélectionneur subit, avec certains joueurs, un véritable lynchage médiatique, surtout sur les réseaux sociaux. Or, l’histoire du football regorge d’exemples montrant qu’un groupe fragilisé de l’intérieur est un groupe condamné. Regragui devra protéger son vestiaire, resserrer les rangs et éviter que la pression populaire ne se transforme en poison.
Car le football est cruel. Il ne pardonne ni l’excès de confiance ni l’autosatisfaction. Un détail suffit parfois à faire voler en éclats toutes les certitudes. Le Maroc l’a appris à ses dépens par le passé. Aujourd’hui, le « nouveau standing » du football national rend toute élimination prématurée potentiellement explosive. Ce serait un petit séisme symbolique, un retour brutal à la réalité.
Pour espérer aller au bout, il faudra autre chose qu’un jeu brouillon et approximatif. Il faudra un plan B, peut-être même un plan C. Il faudra surtout un mental d’acier, une confiance collective et une solidarité sans faille. La CAN ne se gagne pas uniquement avec des statistiques ou des statuts de favoris, mais avec une équipe capable de se réinventer sous pression.
Espérons que ce nul face au Mali agira comme un détonateur plutôt que comme un prélude à la désillusion. Le doute est là, la critique aussi. Reste à savoir si les Lions sauront transformer cette tempête en moteur. En football, comme souvent, la réponse viendra du terrain. Et elle devra être rapide.