Selon le ministère de la Justice, « tout défaut de réponse ou non-respect des exigences dans les délais impartis pourrait donner lieu à des amendes, tant pour les institutions que pour leurs dirigeants ». Il s’agit de la mesure la plus concrète prise à ce jour dans le bras de fer engagé avec la direction de l’AFA, après plusieurs semaines de tensions publiques et de critiques mutuelles.
Les états financiers concernés portent sur plus de 111 millions de dollars pour l’AFA et 340 millions de dollars pour la Super-Ligue. Les autorités réclament également des documents relatifs à des « dépenses et investissements liés à des activités non prévues par les statuts » de l’AFA.
Le président de l’AFA, Claudio « Chiqui » Tapia, et son trésorier, Pablo Toviggino, sont au cœur du conflit, notamment suite à l’attribution controversée d’un titre au club de Rosario Central, qui a ravivé les différends avec le gouvernement sur l’introduction des sociétés sportives anonymes (SAD) dans le football argentin.
Les demandes portent sur sept exercices consécutifs, de 2017 à 2023, avec des irrégularités relevées pour chaque année :
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2017-2018 : comptes sans justification détaillée ;
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2019 : absence de signatures sur les états financiers, irrégularité majeure ;
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2020-2021 : documentation exigée pour des fonds exceptionnels mobilisés durant la pandémie de COVID-19 ;
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2022 : absence du rapport annuel et de l’inventaire analytique des actifs et passifs ;
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2023 : plus de 7,5 milliards de pesos (≈5 millions de dollars) inscrits dans le compte « Divers », jugés disproportionnés, et charges globales dépassant 58 milliards de pesos (≈38,6 millions de dollars).
Le ministère souligne que l’AFA n’a pas répondu de manière satisfaisante à sept demandes successives, essentielles pour évaluer la transparence comptable de l’institution.
Le gouvernement rappelle que, même en tant que personnes morales privées, l’AFA et la Super-Ligue sont soumises aux mêmes obligations de transparence et de contrôle que toute autre entité, « sans exception ».