Longtemps perçue comme une pathologie qu’il fallait « ménager » à tout prix, l’arthrose impose aujourd’hui un changement de regard. « L’inactivité aggrave la raideur et la douleur », rappellent les experts de la SFR. À l’inverse, une activité physique régulière et adaptée permet de stabiliser la maladie, de renforcer les muscles autour des articulations et de rendre la douleur plus supportable au quotidien.
Selon les recommandations, l’exercice physique peut parfois se révéler aussi efficace que les traitements médicamenteux, notamment les antalgiques ou les anti-inflammatoires, tout en limitant leur recours et leurs effets secondaires. Il ne s’agit pas de forcer sur les articulations, mais de privilégier des mouvements doux, progressifs et ciblés, guidés si possible par un professionnel de santé ou un kinésithérapeute.
Chaque localisation de l’arthrose appelle des exercices spécifiques. Pour les mains, des mouvements de flexion, d’extension ou de renforcement musculaire permettent de conserver la mobilité et de réduire les douleurs fonctionnelles. Pour les genoux et les hanches, le renforcement des muscles des cuisses et des fessiers joue un rôle essentiel dans la stabilisation de l’articulation. Le dos et le cou bénéficient quant à eux d’exercices d’étirement et d’assouplissement visant à réduire les tensions et améliorer la posture.
Au-delà de l’activité physique, d’autres leviers complémentaires sont mis en avant par les spécialistes. Les massages peuvent soulager les douleurs locales et détendre les muscles. Une alimentation équilibrée contribue à maintenir un poids stable, un facteur déterminant puisque le surpoids accentue la contrainte sur les articulations, notamment celles des membres inférieurs. Certains aliments aux propriétés anti-inflammatoires, comme les poissons gras, les fruits et légumes ou les huiles végétales, sont également encouragés.
Par ailleurs, le recours ponctuel à des aides mécaniques – attelles pour les mains, cannes pour la marche ou semelles adaptées – peut réduire la charge exercée sur l’articulation douloureuse et faciliter les gestes du quotidien. Ces dispositifs ne doivent toutefois pas conduire à une immobilisation prolongée, contre-productive à long terme.
En filigrane, les nouvelles recommandations de la Société française de rhumatologie insistent sur une prise en charge globale et personnalisée de l’arthrose. L’objectif n’est pas d’éradiquer une maladie encore incurable, mais d’en limiter l’impact fonctionnel, de préserver l’autonomie et d’améliorer le bien-être des patients. Un message clair se dégage : face à l’arthrose, rester actif est déjà un véritable traitement.