Les faits se sont déroulés dimanche en début de soirée. À 18 h 47, heure locale, les services d’urgence reçoivent plusieurs appels signalant des coups de feu sur la plage de Bondi, l’un des lieux les plus fréquentés d’Australie, surtout le week-end. Au même moment, environ 1 000 personnes participaient à une célébration de Hanouka, fête juive des lumières.
 

Deux hommes, vêtus de noir, ont ouvert le feu à au moins 40 reprises, pendant une dizaine de minutes, semant la panique parmi les familles, les enfants et les promeneurs. Les tirs ont cessé lorsque la police est intervenue et a neutralisé les assaillants, dans des circonstances encore en cours d’investigation.

Les assaillants et la piste terroriste

Les auteurs de l’attaque sont un père et son fils, identifiés comme Sajid Akram, 50 ans, et Naveed Akram, 24 ans. Selon la police de Nouvelle-Galles-du-Sud, ils ont utilisé des armes à longue portée, légalement détenues par le père, titulaire d’un permis pour six armes à feu.
 

Le père a été abattu par les forces de l’ordre. Son fils, grièvement blessé, est hospitalisé dans un état critique. Les enquêteurs ont également découvert un engin explosif artisanal dans un véhicule lié au père. L’attaque a été immédiatement qualifiée d’acte terroriste par les autorités australiennes. Le Premier ministre Anthony Albanese a dénoncé un acte « purement maléfique, antisémite et terroriste ». Selon la chaîne publique ABC, le fils avait déjà été surveillé en 2019 pour des liens présumés avec le groupe jihadiste État islamique (EI). Des drapeaux de l’EI auraient été retrouvés dans le véhicule des assaillants. 

Le bilan humain est particulièrement dramatique. Les victimes, âgées de 10 à 87 ans, ont été tuées sur place ou succombé à leurs blessures à l’hôpital. Une fillette de 10 ans est décédée après son admission en urgence. Parmi les victimes figure Dan Elkayam, ingénieur informatique français de 27 ans, installé en Australie depuis un an. Originaire du Bourget, en région parisienne, il travaillait à Sydney. Les organisations juives locales ont également confirmé la mort d’un rabbin britannique de 41 ans, Eli Schlanger, et celle d’Alex Kleytman, survivant de l’Holocauste, tué en protégeant son épouse. Au total, 42 personnes ont été blessées, dont cinq dans un état critique. Deux policiers figurent parmi les blessés après un échange de tirs avec les assaillants.

Héros improvisés et solidarité

Au milieu du chaos, des gestes de courage ont émergé. Une vidéo devenue virale montre Ahmed al Ahmed, 43 ans, s’avancer vers l’un des tireurs, le maîtriser et lui arracher son arme. L’homme, vendeur de fruits près de Sydney, a été salué comme un héros par de nombreux dirigeants, en Australie et à l’étranger. Des sauveteurs en mer, hors service, sont également intervenus pour secourir des enfants et prodiguer les premiers soins. Une femme enceinte, réfugiée dans un club de surf, a même été évacuée vers l’hôpital pour y accoucher.

Une onde de choc mondiale

L’attentat a provoqué une émotion internationale. En France, le Parquet national antiterroriste a ouvert une enquête parallèle. Emmanuel Macron a exprimé la solidarité de la République, tandis que les autorités françaises ont renforcé la sécurité autour des lieux de culte juifs. Alors que l’Australie n’avait pas connu une telle tuerie depuis près de trente ans, une question s’impose désormais : comment un pays considéré comme sûr a-t-il pu être frappé avec une telle violence ? Les réponses seront scrutées dans les jours à venir.