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Ballotée entre Rabat et Alger, la France fait-elle dans les demi-mesures ?


le Jeudi 8 Avril 2021



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Ballotée entre Rabat et Alger, la France fait-elle dans les demi-mesures ?
France ! Quand diras-tu " oui " ?

un brin de scepticisme sitôt  tempéré par les soins d'une vison-bonne-augure  a éventé la toile bleue suite à l'annonce par voie de communiqué du parti " présidentiel " de la naissance  d'un comité affilié au parti " En marche"  dans la ville de Dakhla, d'un autre à Agadir.

Une antenne avalisée par le siège de Paris, ayant pour vocation de  consolider les  liens du parti avec " les français sur place".  Une démarche qui, dans la foulée, a sitôt fait d'enjamber son cadre " littéral" pour donner prise à moult lectures, et comme tout un "attise les braises de sa propre poêle", certains à cheval sur les lectures en filigrane ont démêlé entre les lignes de ce " pas en avant" une symbolique immédiate, on ne peut plus absolu, qui augurerait d'une France  rangée sous peu  dans le camp d'un "oui" ferme qui viendrait compter dans ce lot qui penche pour la pleine souveraineté du Maroc sur ses provinces du Sud.

Un lot dont le nombre que multiplie la qualité va en s'augmentant. Clin d'oeil au pays de l'oncle de Sam, aux vingt-trois consulats inaugurés à Dakhla, avec comme dernier venu: le Sénégal. Les adeptes de cette lecture étayent leur "justesse dans le propos", leur optimisme mesuré, par une conjoncture de taille:  Les états-unis auraient resserré l'étau autour des indécis, ou de ceux, qui seraient cantonnés, selon l'expression de certains députés, dans une " zone grise". 

Cet "En même temps" mis à mal ? 

Des praticiens du fameux " en même temps ", de ceux qui s'ingénient à ménager la chèvre et le chou, et par-là, ferait dans les demi-mesures. Pour ceux-là, la France serait dans une impasse, car la position de l'oncle Sam l'aurait poussé dans ses retranchements, et qu'elle se devait, pour soigner son aura diplomatique, avancer ses pions dans le sens du vent.

Aussi, affinent-ils leur propos en alléguant  que ce pas "politique" et "institutionnel", de surplus, émanant du parti aux manettes,  ne peut que déblayer ce chemin, jusque-là, parsemé de confusions,   pour une reconnaissance pleine et univoque de la souveraineté marocaine sur les provinces du Sud.

Que des voix notoires s'élèvent dans l'enceinte de l'Assemblée nationale pour s'aligner sur les visées louables promues par le plan d'autonomie décliné par le Maroc. Que les signaux convergeraient sous peu vers une levée sans réplique de ce conflit artificiel, dopé, hypertrophié,  dans une durée démesurée de plus de quatre décennies.

De cette sempiternelle mauvaise foi algérienne !

Que ce conflit aurait du être tué dans l'oeuf, qu'il a nourri de ces tentacules disproportionnées qui agiraient comme " instabilité " et "insécurité" dans les entrailles de la zone désignée. Qu'il est temps d'élaguer ce processus de paix  de toute rhétorique, de toute sophistique, de mettre à nu de ceux qui tirent les ficelles, qui oeuvrent d'arrache-pied à  fomenter de ces basses manoeuvres visant à faire perdurer un conflit conçu comme exutoire à leurs tensions  internes.

De ces inconditionnels du principe de diversion,  qui se défaussent, vautrés dans leur incapacité de désamorcer leur bombe interne, sur un conflit monté de toute pièces jusqu'être caricatural. De ceux, sans-gêne, couverts de honte et d'un secret de polichinelle; échappé aux piètres rouages de leur machine-ennemie, qui grince de tout bord pour mettre en ligne de mire un pays voisin.

De ceux qui évoquent, par le truchement de leur voie officielle, et étrangère, les dits "parties réelles" du conflit sempiternel, qui se  devraient mettre à table, en omettant, secondés par le concours battant de leur mauvaise foi, qu'ils font, de l'avis de nombre d'acteurs internationaux,  partie " voyante "de ce conflit qui n'a pas lieu d'être.

Qu'ils auraient vu, et mal leur en a pris, dans cette main tendue par le Maroc en 2018 dans l'expression de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, une forme, un contenu douteux, chose qui dénote d'un esprit pernicieux qui raffole de perpétuer une scission arrangée par leurs mauvais soins.



Ce n'est pas demain la veille !

De beaucoup se lassent de ce mauvais montage effritée dont la tuyauterie mise à nue devient la risée du monde. Car dire que l'Algérie n'est pas le variable de l'équation, est erreur grossière. 

une équation à variable unique qui se nourrit de magouilles, c'est que  le Maroc, lui, se résout à une valeur fixe : intégrité.

Et c'est à l'aune de cette équation simplette que certains ont jugé insuffisante la démarche d' " en marche", qui en font, à la fois taquins et circonspects, un oxymore en mettant ailleurs, là où se font les contraires, ce préfixe, qui, pour eux, ne serait pas à sa place.

Ceux-ci déplient leur bagage intellectuel, et historique, vous schématisent les liens alambiqués tissés par la France et l'Algérie à travers le temps, évoquent, dans la foulée, avec une prédilection pour l'actualité, cette repentance mémorielle consacrée par le Président Macron lors de sa visite en Algérie.

Qu' y aller " Franco" risque de brouiller à jamais les relations bilatérales, qu'un président à même de prendre sur lui de telles retombées se devrait avoir bon dos, qu'être manichéen, ce n'est pas être diplomate, qu'une solution à moindre coût serait de ménager et l'un et l'autre.

D'autres, plus incisifs, vous disent que cette brouille serait orchestrée ailleurs, qu'elle servirait des intérêts cachés, qu'elle ne serait pas du seul ressort algérien, que l'équation est plus échevelée qu'elle ne laisserait voir, que tous ces éléments réunis feraient dire à certains que les effets d'annonces et les demi-mesures ont une peau dure et efficace, et que ce n'est pas demain la veille que la France dira "oui". 

Hicham Aboumerrouane 




Jeudi 8 Avril 2021