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Bank Al Maghrib exclut à court terme l’émission d’une monnaie digitale

Le cours du bitcoin à un nouveau record : 54.790 dollars


Rédigé par le Dimanche 21 Février 2021

Dopé par l'engouement de certaines grandes firmes, le marché des bitcoins bouge et enregistre une nouvelle flambée, et ce, en dépit des inquiétudes des régulateurs qui ne cessent de le décrier.



Bank Al Maghrib exclut à court terme l’émission d’une monnaie digitale
Les adeptes de cette cryptomonnaie la perçoivent en tant que moyen de paiement, unité de compte et réserve de valeur, leur permettant de procéder à des échanges et de se prémunir contre les actions des banques centrales.
Ses détracteurs, les institutions monétaires, les banques centrales, notamment, se refusent toujours de la considérer en tant que monnaie à part entière et évoquent, à cet effet, la volatilité de son marché qui, non seulement, est décentralisé, mais ne repose sur aucun actif.

Le marché dépasse les 1.000 milliards de dollars

Aux dernières nouvelles, une récente envolée du bitcoin avait porté son cours vendredi dernier à un nouveau record, soit 54.790 dollars. Ce qui, aux dernières estimations, porte la valeur des 18,6 millions de bitcoins créés depuis le lancement de cette cryptomonnaie, en 2009, à plus de 1.000 milliards de dollars.
Et ce, au moment, en ces temps de coronavirus, la politique monétaire conduite par les banques centrales, un peu partout dans le monde, consiste à maintenir des taux directeurs à des niveaux très bas voir négatifs.


Qu’en est-il du Maroc ?

Comme déjà relaté dans l’un de nos précédents papiers, le Maroc interdit les cryptomonnaies et à ce sujet,la position officielle des autorités monétaires est assez explicite : le Maroc n’a pas encore à ce jour de législation dédiée à la cryptomonnaie autorisant l’utilisation du bitcoin. Et le ministère de l’Economie et des Finances, Bank AlMaghrib et l’Autorité Marocaine du Marché des Capitaux mettent en garde le public quant à l’utilisation de cet instrument comme moyen de paiement. 
De son coté, l’Office des Changes informe le grand public que les transactions effectuées via les monnaies virtuelles constituent une infraction à la réglementation des changes, passible à des sanctions et amendes prévues par les textes en vigueur.
Pour les tribunaux marocains, les transactions en bitcoins sont qualifiées en tant qu’infraction au Code pénal qui, au vu de son article 339 : “La fabrication, l'émission, la distribution, la vente ou l'introduction sur le territoire du Royaume de signes monétaires ayant pour objet de suppléer ou de remplacer les monnaies ayant cours légal, est punie de l'emprisonnement d'un à cinq ans et d'une amende de 500 à 20.000 dirhams.”

 

D’éventuelles perspectives en vue

Toujours est-il que les autorités monétaires marocaines qui, comptent saisir l’apport de la Fintech dans le cadre de la mise en œuvre de leur stratégie d’inclusion financière, commencent à manifester de l’intérêt pour les crypoto-actifs.
En témoigne, à cet effet, la mise en place par la Banque Centrale d’un Comité institutionnel dédié à la thématique de la CBDC (les Monnaies Digitales de Banque Centrale).
A en juger par une dépêche Map, ce Comité serait chargé identifier et analyser les apports, les bénéfices, ainsi que les risques d’une CBDC pour l’économie nationale ; examiner en profondeur toutes les conséquences de la CBDC sur la politique monétaire, la structure de l’intermédiation bancaire, la stabilité financière et le cadre juridique.

Est-ce à dire que la cryptomonnaie est pour demain ou après demain ?

Aucunement.
A en juger par des propos attribués par la même dépêche à la Banque centrale, "dans le contexte actuel, et compte tenu des différentes réformes engagées par Bank Al Maghrib pour la promotion des moyens de paiement électroniques et la réduction du cash et dont les retombées ne peuvent être évaluées qu’à moyen terme, il serait prématuré d’envisager à court terme l’émission d’une monnaie digitale".
Ceci étant, la Monnaie Digitale de Banque Centrale ou la monnaie virtuelle devrait encore attendre, attendre le temps d'etre matérialisée.
Par Noureddine BATIJE
 
 
 




Noureddine Batije
Noureddine BATIJE est un journaliste spécialiste en investigation journalistique et traitement de... En savoir plus sur cet auteur
Dimanche 21 Février 2021