L'ODJ Média

CAN 2021 : Une édition pas comme les autres


Rédigé par le Dimanche 9 Janvier 2022

Le premier grand tournoi de football de 2022 débute dimanche, avec la Coupe d’Afrique des nations. Une édition qui a été confrontée à de nombreux obstacles, dont la crise du coronavirus, l’opposition de nombreux clubs à libérer leurs joueurs ou encore le retard du Cameroun à homologuer ses stades.



CAN 2021 : Une édition pas comme les autres
Initialement prévu pour débuter en juin 2021, mais ensuite avancé à janvier de l’année dernière pour éviter la saison des pluies au Cameroun, le tournoi a été reporté à 2022 en raison de la pandémie de coronavirus.

Le Cameroun devait d’abord accueillir le tournoi d’un mois en 2019, mais il a été remplacé par l’Égypte en raison de retards de préparation et de problèmes de sécurité. Il a ensuite remporté l’édition 2021, repoussée d’un an en raison de la pandémie de coronavirus.

L’incertitude a été accrue par les désaccords signalés entre les membres du comité exécutif de la Confédération africaine de football (CAF), ainsi que par l’opposition des clubs européens qui ont menacé de retenir leurs joueurs africains à destination du tournoi en raison de la pandémie.

Des inquiétudes ont également été exprimées quant à l’état de préparation du Cameroun en termes d’organisation et d’achèvement des infrastructures.

Mais le 22 décembre, à la suite d’une rencontre « fructueuse » entre le président de la CAF Patrice Motsepe et le président camerounais Paul Biya, l’instance de football a déclaré qu’elle allait de l’avant avec « les préparatifs d’une organisation réussie » du tournoi.

Mais les nuages ​​​​qui planaient sur la préparation de la CAN ont laissé la légende du football et actuel président de la fédération de football du pays, Samuel Eto’o, furieux.
« Si l’Euro se déroulait en pleine pandémie, avec des stades pleins dans plusieurs villes d’Europe et qu’il n’y avait pas de problème, pourquoi l’Afcon ne se jouerait-elle pas au Cameroun ? » avait-il déclaré le mois dernier.

La pandémie de coronavirus a causé plus de perturbations avant la Coupe d’Afrique des nations, le Sénégal retardant son départ pour le tournoi au Cameroun et le Burkina Faso devrait manquer des joueurs lors du match d’ouverture de dimanche.

Le Sénégal, parmi les favoris du tournoi, a reporté ses projets de voyage après la suspicion de cas positifs dans sa délégation. Issoufou Dayo, Dramane Nikiema et Kylian Nikiema seront autorisés à voyager après avoir rendu des tests négatifs et manqueront presque certainement le match de dimanche, ont déclaré des responsables.

Le Cap-Vert, qui, comme le Sénégal, est basé à domicile pour son entraînement avant le tournoi, a déclaré que l’entraîneur Bubista avait été testé positif pour Covid-19 et avait été placé en isolement avant leur départ prévu jeudi.

Leurs préparatifs ont été touchés par 21 tests positifs parmi les joueurs et le personnel, bien qu’un communiqué de la fédération de football indique que cinq joueurs s’entraînaient à nouveau, trois étaient isolés et huit autres étaient positifs, mais sans aucun symptôme.

La Tunisie a annoncé que son capitaine Youssef Msakni et son attaquant Seifeddine Jaziri avaient été testés positifs, et un match amical entre les Ivoiriens et le Mali à Djeddah est interrompu en raison de cas positifs dans le camp ivoirien, selon les médias. Le Malawi est parti mercredi pour le Cameroun, mais a également laissé trois joueurs isolés.

Le défenseur Mark Fodya, le milieu de terrain Charles Petro et l’attaquant Richard Mbulu sont restés en Arabie saoudite et seront retestés jeudi. S’ils sont négatifs, ils doivent voyager vendredi, selon un communiqué de l’association de football.
La Côte d’Ivoire a été contrainte d’annuler un deuxième match d’échauffement sur sa base d’entraînement en Arabie saoudite.

Certains clubs européens se sont plaints de la libération de leurs joueurs à mi-saison pour le tournoi. Ils ont continué à mettre des bâtons dans les roues de la CAF, à commencer par le Forum des ligues mondiales (WLF) a écrit à l’instance dirigeante mondiale du football, la FIFA et la Confédération africaine de football (CAF), pour leur dire qu’ils ne libéreraient pas de joueurs pour la Coupe d’Afrique des nations 2022 avant début janvier.

Une décision qui avait déclenché la colère de nombreux sélectionneurs à commencer par Vahid Halilhodzic qui n’a pas mâché ses mots pour dénoncer le comportement de ces clubs.

Les clubs font tout pour que les joueurs ne viennent pas, certains les ont menacés, leur ont dit qu’ils pouvaient perdre leur place, être transférés. "De mon côté, si le joueur ne vient pas, c’est que son attachement à la sélection n’est pas assez présent », avait-il fustigé, bien que les menaces des clubs n’aient pas été appliquées.

Face à l’incertitude des grands cadors du vieux continent, la CAF s’est montrée rassurante sur le protocole sanitaire répondant ainsi à l’Association des clubs européens, l’ECA, qui avait plaidé pour l’annulation de la CAN, en exigeant de ne pas laisser les joueurs prendre part à cette compétition suite à la propagation rapide du coronavirus et ses variants, la CAF se veut rassurante quant à la mise en place du protocole sanitaire.

L’ECA avait également fait part de ses inquiétudes quant au danger que les joueurs ne soient pas disponibles pendant des périodes encore plus longues en raison du potentiel de restrictions de voyage ou d’introduction d’une quarantaine obligatoire.

Cependant, l’instance africaine s’est dite prête à faire rigoureusement respecter le protocole dans le but de libérer les joueurs africains évoluant en Europe pour la compétition.
« Nous voulons que nos joueurs africains évoluent en Europe, qu’ils y réussissent et qu’ils jouent dans le monde entier », avait déclaré le président de la CAF Patrice Motsepe dans les colonnes de L’Équipe.

Il s’est également permis de rappeler aux clubs que la compétition était dans le calendrier FIFA et qu’il n’était pas possible de retenir les joueurs.
« C’est très important, car on ne peut pas toujours permettre le fait que l’Afrique passe en dernier et soit à la remorque », avait-il conclu.
 

Il y a quelques jours, le gouvernement camerounais et la Confédération africaine de football (CAF) ont fait savoir que les supporters devront être entièrement vaccinés contre le Covid-19 et présenter un test négatif pour assister aux matchs.

Un communiqué, publié à l’issue d’une rencontre entre les ministres camerounais de la Santé, Manaouda Malachie, des Sports, Narcisse Mouelle Kombi, le secrétaire général de la CAF, Véron Mosengo-Omba, et la première vice-présidente de la fédération camerounaise de football, la FECAFOOT, Céline Eko Mendomo, précise que les supporters ne pourront accéder aux stades que s’ils sont entièrement vaccinés et présentent un test PCR négatif de moins de 72 heures ou un TDR antigénique négatif de moins de 24 heures.
« Les autorités sanitaires compétentes prendront toutes les mesures nécessaires pour faciliter la vaccination et la réalisation des tests Covid sur l’ensemble des sites de la compétition », avaient-ils déclaré.

Plus encore, la participation des spectateurs à la Coupe d’Afrique des Nations sera plafonnée à 80 % pour les matchs du pays hôte, le Cameroun et à 60 % pour les autres matchs. Le tournoi débutera, ce dimanche, avec le Cameroun face au Burkina Faso, au stade Olembe de Yaoundé, d’une capacité de 60 000 places.


Lodj avec Hespress
 




Salma Labtar
Journaliste sportive et militante féministe, lauréate de l'ISIC En savoir plus sur cet auteur
Dimanche 9 Janvier 2022