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CAN : Le syndrome des gradins vides


Rédigé par le Lundi 17 Janvier 2022



La CAN, la grande messe du football africain, bat son plein au Cameroun. Mais après une semaine de compétition, un constat : les stades ne sont pas remplis. Plusieurs obstacles ont douché ..
La CAN, la grande messe du football africain, bat son plein au Cameroun. Mais après une semaine de compétition, un constat : les stades ne sont pas remplis. Plusieurs obstacles ont douché ..
 « Les élèves et fonctionnaires du Cameroun ont leurs après-midi libérés, à partir de lundi 17 janvier et jusqu’à la fin de la Coupe d’Afrique des Nations, pour aller voir les matches ». C’est la quintessence du décret du Premier ministre publié, samedi dernier.
Cette mesure a été décidée par le Premier ministre Joseph Dion Ngute « sur très hautes instructions du président de la République Paul Biya », précise le texte. Elle a pour objectif de « permettre aux Camerounais de prendre une part active à cet évènement continental d’envergure », ajoute le décret.
Le football, qu’il soit pratiqué en championnat national, continental ou mondial, est devenu un spectacle populaire se déroulant dans des stades de grande capacité et déchaînant les passions. Progressivement, le public s’est affirmé comme un élément à part entière du spectacle. Son engagement partisan, son soutien bruyant se sont institutionnalisés : il est désormais considéré comme le « douzième homme » de l’équipe évoluant « à domicile ».
A l’exception du match d’ouverture avec le pays hôte, les stades de la Coupe d’Afrique des Nations 2022 sont désertés par le public camerounais, depuis dimanche. Une situation liée à plusieurs facteurs, comme un coût d’entrée trop élevé, les récupérations politiques, l’éloignement des stades, les contraintes vaccinales contre le Covid-19, la coïncidence des heures des activités scolaires, académiques et professionnelles avec celles des matchs.
L’ambiance exceptionnelle qui a accompagné le match d’ouverture de la CAN 2022, dimanche au stade Olembe de Yaoundé, semble être retombée très vite. Dimanche soir à 19h, le stade où venait de se dérouler le duel entre le Cameroun et le Burkina Faso (2-1) a sonné creux pour le deuxième match du jour. L’enceinte était pourtant pleine et chauffée à blanc par la victoire des Lions indomptables. Mais à peine une heure plus tard, pour le second match dans le même stade entre l’Ethiopie et le Cap Vert, les lieux s’étaient vidés et guère plus de 20% des places étaient occupées.
Au Cameroun, vaste pays d’Afrique centrale de 27 millions d’habitants, seulement 6% de la population âgée de plus de 18 ans est officiellement vaccinée, et les deux conditions draconiennes imposées par la Confédération Africaine de football (CAF) pourraient dissuader les supporters de venir massivement au stade, dans un pays où l’on refuse volontiers ostensiblement de porter le masque.
Pour Emile Hiack, encadreur sportif, « le football doit se jouer devant des spectateurs et ceux-ci recherchent un spectacle de qualité, sans se soucier de l’équipe qui le lui offre. Je voulais aller supporter les Lions indomptables. On attend ce moment depuis 50 ans. Si la vaccination est obligatoire, je n’irais pas au stade malheureusement… Alors, pour ma part, le décret présidentiel, seul, ne peut pas motiver les populations à aller dans les stades ».
« Il faut y ajouter la levée des contraintes vaccinales, la fermeture des « fans-zones », qui ne sont autres que des lieux de rassemblements, d’animations diverses et de plaisir avec des écrans géants, le recrutement des fans clubs, l’implication des établissements scolaires primaires, secondaires, 




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Lundi 17 Janvier 2022