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CESE : trois avis adoptés, cap sur 2026 pour les réformes au Maroc


Rédigé par le Mardi 30 Décembre 2025



Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) annonce l’adoption de trois avis jugés stratégiques et ouvre la préparation de ses travaux pour 2026. Derrière ces documents, l’institution entend consolider une approche transversale des réformes au Maroc, entre compétitivité, cohésion sociale et transition écologique.

Un rôle consultatif qui pèse dans le débat public

CESE : trois avis adoptés, cap sur 2026 pour les réformes au Maroc
Le CESE vient de franchir une nouvelle étape dans son cycle de production d’analyses et de recommandations, en validant trois avis et en amorçant les orientations de ses travaux pour 2026. Dans l’architecture institutionnelle marocaine, le Conseil occupe une place singulière : il ne légifère pas et ne gouverne pas, mais il éclaire le débat public à travers des avis consultatifs fondés sur l’expertise, l’écoute des parties prenantes et une lecture croisée des enjeux économiques, sociaux et environnementaux.

L’adoption simultanée de trois avis traduit une volonté d’accélération et, surtout, de cohérence. Les réformes ne se jouent plus en silos : une mesure économique a des effets sociaux, une politique sociale engage des arbitrages budgétaires, et la transition écologique bouscule les modèles productifs. En adoptant des avis dits “stratégiques”, le CESE cherche généralement à proposer des trajectoires, des priorités et des conditions de réussite, plutôt qu’une simple liste de mesures techniques. C’est aussi une manière de répondre à une demande croissante de lisibilité : quelles réformes, dans quel ordre, et avec quels mécanismes d’évaluation ?

La préparation des travaux 2026 s’inscrit dans une temporalité où plusieurs chantiers structurels montent en puissance : qualité de l’emploi, montée en compétences, attractivité des territoires, résilience hydrique et énergétique, inclusion, réduction des inégalités, modernisation des services publics. Même lorsque le Conseil ne tranche pas, il met en tension des questions que l’exécutif, le législateur et les acteurs économiques doivent affronter : financement, ciblage, gouvernance, indicateurs d’impact, articulation entre court terme et long terme.

Le défi, comme souvent, n’est pas la production du diagnostic mais sa traduction. L’influence d’un avis se mesure à sa capacité à irriguer les politiques publiques, à inspirer des réformes, ou à fournir un cadre de discussion partagé. La méthode compte alors autant que le contenu : concertation, transparence, publication des hypothèses et, surtout, suivi des recommandations dans le temps. Sur ce point, le CESE est attendu : l’opinion publique et les acteurs sociaux veulent savoir ce qui est repris, ce qui est écarté, et pourquoi.

L’assemblée Générale du Conseil a adopté à l’unanimité trois projets d’avis :

Le premier projet d’avis porte sur le thème : « les comportements civiques dans les lieux et espaces publics ». À travers cet avis, le Conseil examine un ensemble de comportements individuels et collectifs auxquels il convient de remédier afin de construire un espace public sûr, organisé et propice au vivre-ensemble, tout en consacrant les valeurs de la citoyenneté active et ce, dans la perspective de contribuer à l’élaboration d’une vision globale érigeant le comportement civique en levier de développement durable.

Le deuxième projet d’avis a trait à la : « la biodiversité au Maroc : enjeux, menaces et opportunités pour un développement durable ». Cet avis vise à analyser les mutations liées à la biodiversité au Maroc, à mettre en évidence les interactions entre les systèmes écologiques et les dynamiques socio-économiques ainsi que les enjeux qu’elles posent pour le développement durable du pays. Le Conseil entend, à travers cet avis, formuler des recommandations opérationnelles à même de valoriser ce capital essentiel et de renforcer la résilience des territoires et des populations face aux répercussions des activités humaines et aux changements climatiques.

Le troisième projet d’avis sur la coopération intercommunale analyse les modalités de ce mécanisme. Il met en lumière son rôle stratégique pour l’organisation et la gestion des projets communs, consolider la solidarité entre les collectivités territoriales, améliorer l’exercice des compétences des instances élues, la qualité des services publics et l’impact des programmes et plans de développement territorial sur la population locale.




Mamoune ACHARKI
Journaliste junior passionné par l'écriture, la communication, les relations internationales et la... En savoir plus sur cet auteur
Mardi 30 Décembre 2025