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CNEWS : Séparatisme et Intégration


le Vendredi 11 Décembre 2020



CNEWS : Séparatisme et Intégration

Encore une fois, peut-on vérifier la validité des tournures de l’esprit de celui qui se disait être une dynamite.

De celui qui croyait que le désordre était un prérequis de l’ordre.

Nietzsche, ou le philosophe de l’an 2000. C’est sur le plateau de Cnews, que le chaos a supplanté le tempo de la bienséance. Un chaos daté du 6 Octobre, envenimé par un vocable ressuscité à regret  : Le séparatisme. 

Les avis battaient à plein régime,  se tordaient, s’entremangeaient. Dans un brouhaha indistinct, on a pu se fendre de mots mal digérés, gros de manœuvres et de sens :

L’irréductible laïcité, l’éternelle intégration, et quelques brouilleurs de pistes à l’exemple de l’islamisme, ou son faux-jumeau l’islam.

Pascal Praud, devant ces prestations oratoires, ces joutes par-delà le verbe, ces égos qui ne jurent que par leur indiscipline, finit par piquer un mot au vif, le laisser choir au milieu de cette table de discorde.

Et c’est Dame intégration qu’il fallut sacrifier sur l’autel des différences.

Une intégration qui, dit-on, ne répond pas  à la sauce étrangère, ou musulmane.  Qu’il ne serait pas  aisé d’intégrer un musulman à la société laïcarde. Praud, le doigt levé, comme pour consacrer ce court-circuit de la pensée, et ainsi, donner naissance à une étoile dansante, suspend tout le  chaos à sa bouche, puis dit   :

« Ce n’est  pas elle qui le dit, C’est Feu SM Hassan II ».  

Elle, une journaliste qui répond au nom de Claire Chartier.  

Sans  doute faisait-il allusion, à l’échange qu’avait eu Feu Sa majesté avec le journaliste Alain Duhamel lors de l’émission « Heure de vérité » en 1999.  Feu Sa Majesté, qui  s’était déclarée  contre l’intégration.  

Oui mais laquelle ? Il sied, ici, de faire une distinction de taille.

Car, il serait de mauvaise foi, que de forcer la partialité, et que de soumettre l’entité aux véhémences de l’une des composantes .

L’intégration, dont il fut sujet, était plutôt de l’ordre du détournement de l’identité.

Nous nous en voulons pour preuve, par recoupage interposé, que  tel fut le sens donné par Sa majesté lors d’un entretien accordé à la journaliste  Anne Sinclair, sur l’émission sept sur sept.

Un sens réaffirmé par Sa Majesté lors de « l’heure de vérité » sauf qu’il fallut garder l’oreille tendue jusqu’à la fin. Dans l’ordre des choses, Sa Majesté, avait abordé « Ce diable qui nous est sorti de cette boite » comme il aimait à le répéter, en précisant que  pour lui, il n’y avait pas de marocain né au Maroc, élevé au 
Maroc, et un Marocain né en France, élevé en France, et que les deux étaient et électeurs et éligible. 

Et de renforcer ce lien qui lie le souverain à ses sujets, en évoquant la marche verte «  Surtout quand j’ai dit aux marocains marchez… »

Un moment de grande émotion, qui dénote la fluidité de cette mécanique. Une mécanique de cœurs réglés au pas. Un lien indéfectible, paternaliste, qui ne souffrirait nulle encoche. Le sang n’est-il pas jaloux ?

Comme le disait si bien SM Hassan II quand il parlait aux siens. De cette identité fidèle à cette marche pacifiste, ancrée dans ses terres. Une fibre que Sa majesté avait dit vouloir retrouver dans ces générations qui se succèdent.

En revanche, l’identité n’exclurait nullement le respect du droit républicain français ,  de vivre en bonne intelligence, d’être intégré dans le raisonnement français comme le disait si bien Sa Majesté : «  Vous avez devant vous un intégré cent pour cent » et de dire plus loin «  Nous sommes parfaitement intégrés, mais tout en restant nous-même ».

 

 

Hicham Aboumerrouane





Vendredi 11 Décembre 2020