Augmenter l'aide sociale au Maroc : Une réponse aux inégalités ou une tactique électorale ?
Les derniers développements dans le domaine de l’aide sociale suscitent de vives discussions. Le gouvernement marocain, sous l’impulsion du Chef du gouvernement Aziz Akhannouch, a annoncé une hausse des montants d’aide sociale à partir de fin novembre, sans pour autant toucher au prix du gaz butane, essentiel pour de nombreuses familles marocaines.
Cette aide sociale directe prend la forme d’allocations financières : 250 dirhams pour les trois premiers enfants scolarisés ou âgés de moins de six ans, et 175 dirhams pour chaque enfant non scolarisé. Pour les orphelins de père de moins de six ans et scolarisés, l’aide monte à 375 dirhams par enfant. À noter qu’une famille recevra un minimum de 500 dirhams, quel que soit son composition.
Cette décision s’inscrit dans la logique de la mise en œuvre progressive du Chantier Royal relatif à un système d’aide sociale directe, un projet ambitieux visant à améliorer le niveau de vie des familles marocaines les plus vulnérables. Si cette augmentation des montants est perçue comme un geste d’empathie gouvernementale, il n’en demeure pas moins qu’elle pourrait avoir des arrière-pensées politiques : faut-il y voir une manière de préparer le terrain pour les élections de 2026 ? Et pourquoi n'ont-ils pas été annoncés à l'occasion de la présentation du projet de la loi de finance 2026
Cette aide sociale directe prend la forme d’allocations financières : 250 dirhams pour les trois premiers enfants scolarisés ou âgés de moins de six ans, et 175 dirhams pour chaque enfant non scolarisé. Pour les orphelins de père de moins de six ans et scolarisés, l’aide monte à 375 dirhams par enfant. À noter qu’une famille recevra un minimum de 500 dirhams, quel que soit son composition.
Cette décision s’inscrit dans la logique de la mise en œuvre progressive du Chantier Royal relatif à un système d’aide sociale directe, un projet ambitieux visant à améliorer le niveau de vie des familles marocaines les plus vulnérables. Si cette augmentation des montants est perçue comme un geste d’empathie gouvernementale, il n’en demeure pas moins qu’elle pourrait avoir des arrière-pensées politiques : faut-il y voir une manière de préparer le terrain pour les élections de 2026 ? Et pourquoi n'ont-ils pas été annoncés à l'occasion de la présentation du projet de la loi de finance 2026
L’État social : Vers une généralisation de la protection sociale
Le gouvernement n’a de cesse de souligner que cette décision découle d’une vision royale claire et affirmée. Depuis 25 ans, le modèle d'État social a été promu par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui a initié des réformes sociales majeures, dont le programme de généralisation de la protection sociale. Ce programme, lancé il y a plusieurs années, est aujourd’hui un pilier du système de solidarité au Maroc. En témoignent les 4 millions de familles déjà couvertes, avec plus de 12 millions de bénéficiaires, dont 5 millions d’enfants protégés contre les risques liés à l’enfance et 1,5 million de personnes âgées de plus de 60 ans. Le gouvernement assure que ces efforts sont destinés à renforcer l’État social et à promouvoir la solidarité institutionnelle.
Mais la question que beaucoup se posent demeure : ces mesures sont-elles une réponse normale aux besoins urgents des Marocains, ou un levier utilisé pour augmenter la popularité du gouvernement dans une année électorale ? Si la généralisation de la protection sociale est louable, reste à savoir si cette politique se transforme en une véritable réponse aux inégalités sociales et aux disparités régionales.
Mais la question que beaucoup se posent demeure : ces mesures sont-elles une réponse normale aux besoins urgents des Marocains, ou un levier utilisé pour augmenter la popularité du gouvernement dans une année électorale ? Si la généralisation de la protection sociale est louable, reste à savoir si cette politique se transforme en une véritable réponse aux inégalités sociales et aux disparités régionales.
Chèques électoraux : une dérive inacceptable ?
Dans ce contexte, certains acteurs politiques et une partie de l’opinion publique s'inquiètent de ce qu’ils considèrent comme une dérive potentielle : l’utilisation des aides sociales comme outil de manipulation électorale. La pratique des « chèques électoraux » serait ainsi une façon d’attirer les voix des plus démunis en leur promettant une aide immédiate en échange de leur soutien politique. Si cela venait à se confirmer, une telle démarche risquerait de discréditer l’ensemble du système politique marocain, en l’assimilant à un marchandage entre l’État et les citoyens.
Les critiques sont nombreuses, dénonçant cette approche clientéliste qui ne ferait qu’alimenter une culture de dépendance et de subordination à l’égard de l’État. En parallèle, d'autres soutiennent que ces aides sont nécessaires pour répondre à des besoins sociaux réels et urgents. À l’instar de ce débat, il est également crucial de se demander si le système d’aide sociale actuelle est suffisamment structuré et pérenne pour garantir un impact durable sur les conditions de vie des Marocains les plus vulnérables.
Les critiques sont nombreuses, dénonçant cette approche clientéliste qui ne ferait qu’alimenter une culture de dépendance et de subordination à l’égard de l’État. En parallèle, d'autres soutiennent que ces aides sont nécessaires pour répondre à des besoins sociaux réels et urgents. À l’instar de ce débat, il est également crucial de se demander si le système d’aide sociale actuelle est suffisamment structuré et pérenne pour garantir un impact durable sur les conditions de vie des Marocains les plus vulnérables.
Une réforme sociale ou une tactique électorale ?
Les choix qui seront faits d'ici les élections de 2026 détermineront sans doute l’avenir de la politique sociale au Maroc. Les chèques électoraux pourraient-ils devenir un instrument politique récurrent ou s'agit-il d'une simple exception, une réponse ponctuelle à une situation de crise ? La question est légitime et devrait nourrir les débats politiques dans les mois à venir.
L’enjeu est de taille : il s'agit de comprendre si le Maroc pourra réellement bâtir une politique sociale durable, dépassant les logiques électorales, pour garantir à chaque citoyen un niveau de vie décent et un accès équitable aux services essentiels. Le gouvernement doit être transparent dans ses actions et démontrer que l’augmentation des aides sociales n’est pas une manœuvre politicienne mais bien un choix stratégique pour la justice sociale. Dans le cas contraire, ces mesures risquent de se retourner contre lui, alimentant le cynisme et la désillusion des citoyens envers le processus démocratique.
Mais quoi que puisse dire l'opposition, on n'arrête pas la construction de l'état social simplement parce qu'on est à la veille d'élection législative.
L’enjeu est de taille : il s'agit de comprendre si le Maroc pourra réellement bâtir une politique sociale durable, dépassant les logiques électorales, pour garantir à chaque citoyen un niveau de vie décent et un accès équitable aux services essentiels. Le gouvernement doit être transparent dans ses actions et démontrer que l’augmentation des aides sociales n’est pas une manœuvre politicienne mais bien un choix stratégique pour la justice sociale. Dans le cas contraire, ces mesures risquent de se retourner contre lui, alimentant le cynisme et la désillusion des citoyens envers le processus démocratique.
Réforme sociale ou stratégie électorale : quel avenir pour le Maroc en 2026 ?
La campagne électorale de 2026 s’annonce déjà sous le signe de l’aide sociale, et avec elle, la tentation des chèques électoraux. À l’heure où les inégalités sociales et économiques restent profondes au Maroc, il est primordial de se demander si l’aide apportée aux citoyens est véritablement une réponse aux besoins fondamentaux, ou simplement une politique à court terme.
Une réflexion s’impose : au-delà des promesses, comment construire une solidarité véritablement inclusive et durable qui dépasse les logiques électorales ? Le Maroc a besoin de plus que des solutions ponctuelles, il a besoin d’une politique sociale ambitieuse et pérenne.
Une réflexion s’impose : au-delà des promesses, comment construire une solidarité véritablement inclusive et durable qui dépasse les logiques électorales ? Le Maroc a besoin de plus que des solutions ponctuelles, il a besoin d’une politique sociale ambitieuse et pérenne.