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Casablanca sous les eaux… Omari, Bakkoury et Ahmidouch s’en lavent les mains !




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Casablanca sous les eaux… Omari, Bakkoury et Ahmidouch s’en lavent les mains !

Casa submergée ! Casa covidée ! Casa ostracisée ! Mais Casa (attend encore d’être) libérée ! Libérée de quoi, de qui ? Libérée de la mauvaise gestion et des mauvais gestionnaires… Il suffit qu’il pleuve plus que d’habitude pour que les voies soient inondées, que des immeubles d’habitations soient submergés par les eaux pluviales, que le tram soit défiguré, que des maisons menaçant ruine tombent en ruines et tuent…
 

En début de semaine donc, quand les précipitations ont commencé, les habituels encombrements ont surgi sur nos voies. Lydec a été la première à publier un communiqué disant, globalement, qu’elle allait faire ce qu’elle devait, avec les moyens qui lui étaient procurés. On peut reprocher bien des choses à l’entreprise qui a cet extraordinaire défaut de chercher son profit, mais on ne peut lui imputer la responsabilité d’un déluge. On voit bien, après tout, de pleines contrées et des villes bien plus importantes dans des pays bien plus civilisés sombrer sous les eaux, avec de gigantesques coupures de courant.
 

Le problème n’est donc pas là…
 

Le problème est dans la réaction des autorités publiques de la ville, administratives ou élues. Une population aux prises avec les éléments doit pouvoir compter sur ses responsables et être rassurée par leur présence et la pertinence de leurs décisions. Au lieu de cela, nous avons eu droit à des responsables qui se sont tous jetés dans les abris, pensant y travailler et remplir leur rôle en publiant en cascade des communiqués, en convoquant des réunions dites d’urgence et en assurant tel un Coué détraqué que la gestion est assurée !


Saïd Ahmidouch, le wali et plus haute autorité administrative de la Région et donc de la ville, est aussi furtif qu’un virus, mais fort heureusement inoffensif… et il est colérique. Reprenant à son compte la politique de la « colère », il a héroïquement montré une grande irritation contre la gestion communale et ses SDL, mais a disparu ensuite, laissant la capitale économique du royaume, déjà sérieusement secouée par les mesures anti-Covid, boire la tasse jusqu’à la boue.


Abdelaziz Omari est maire cette ville désormais amère, mais il est plus souvent avec ses pairs PJD à Rabat que dans les murs de Casablanca. Face à ces précipitations, il semble manquer de son Hamas (enthousiasme) habituel pour assumer ses responsabilités ! Et avec son insoutenable condescendance, il est allé pérorer sur le plateau de 2M sur la responsabilité de… Lydec, qu’il a désignée à la vindicte populaire. « C’est pas moi, c’est l’autre, tous les autres, mais pas moi ! », tel est le credo du premier édile qui, mardi, a convoqué en urgence pour vendredi une réunion d’un comité théodule appelé Commission des Equipements publics et de deux ou trois autres machins.


Que pensez-vous qu’il y arriva ? Ce fut Lydec qui trinqua, pendant que l’âme damnée du maire, son adjoint Haikar, chantait les louanges de la « Présidence » de Casablanca, et faisait piteusement de la politique politicienne d’aussi mauvais aloi que « la Présidence ». Et des heures durant, la Commission palabra, ergota, décida de ne rien décider et proclama, comme la wilaya, que tout le monde est sur le pont… toisant en sécurité et les pieds secs la ville et ses habitants désemparés.


Y a-t-il un président de Région ? Oui, et il répond au nom de Mustapha Bakkoury, quand il répond ! A sa décharge et au nom du cumul de mandats, il gère le soleil comme disait de lui Abdelilah Benkirane, et comme chacun sait, le soleil et la pluie sont incompatibles… Alors de Mustapha Bakkoury, point.


Omari est PJD et Bakkoury est PAM, les respectivement premiers et seconds partis du royaume. Pauvre royaume géré par des gens à l’esprit aussi carré qu’un îlot d'immeubles de Sidi Moumen au bord de l’effondrement !


Pendant ce temps-là, entre le virus, le confinement, l’isolement et la grosse déprime, les Casablancais s’en remettent à Dieu et à ses anges, et attendent une saine colère royale qui, sans elle, rien ne bouge. Bouger ? Pour quoi faire quand les canalisations sont bouchées et que les quartiers sont submergés ? Et bien aller sur le terrain, assurer une présence, se montrer aux populations, soutenir ceux dans le besoin, rassurer les anxieux…  Mouiller la chemise, quoi… et quoi de plus normal que se mouiller quand il pleut des hallebardes ?


Les Casablancaises et les Casablancais sont décidément des gens honorables qui ploient sous la pluie, mais ne rompent ni ne rampent. Puissent-ils se remémorer tout cela dans leur isoloir en 2021, s’ils s’y rendent !


publié par Aziz Boucetta sur panorapost.com
 



Lundi 11 Janvier 2021