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Ce que nous dit de nous notre équipe nationale


Au-delà des rires et des chants, de l’épopée en elle-même et du simple foot, les victoires qu’enchaînent notre sélection nationale nous apprennent quelque chose de fondamental, qui peut se retrouver, ou non, chez tous les peuples du monde : les vertus de la confiance en soi, cette confiance qui peut déplacer des montagnes, dit-on… ou les gravir.



Par Aziz Boucetta

Ce que nous dit de nous notre équipe nationale
Cette confiance qui nous manque singulièrement, souvent, trop souvent… regrettablement dans un pays de grandeur où tant de petitesse(s) subsistent encore.

Le Maroc a eu bien des fois l’occasion de faire, et quand il a fait, il a été au-dessus du lot, a impressionné le monde. Nous ne sommes pas les seuls, mais comme les autres, lorsque nous surpassons nos peurs, que nous nous fassions confiance, que nous nous regardions pour ce que nous sommes et en ce que nous sommes, sans prêter foi au regard ou aux sentiments a priori des autres, nous nous surpassons en dépassant tout le monde…

Observons aujourd’hui ce qui se produit… Rien de spécial, juste quelques matches remportés, comme d’autres nations. Du foot, simplement… mais la manière dont cela a été fait, le charisme assuré des auteurs et acteurs de ces victoires, la bonhomie contagieuse, la créativité rieuse et le bonheur sans faille de tout un peuple se fêtant et fêtant les siens a fait le tour du monde et atteint le monde entier.

Comme pour l’Algérie ou le Sénégal hier, quand de telles prouesses sont rendues possibles par des coachs et techniciens nationaux, cela se remarque… on ne peut plus le dénier, avec tout le respect et la reconnaissance pour les anciens sélectionneurs étrangers.

Lorsqu’un pays entreprend une action, une stratégie, quelque chose de grand et qu’il y réussisse, seul ou avec l’assistance d’autres, et qu’il le fasse savoir, en le fêtant ou non, le monde le suit par la parole, par la réaction ou par le respect. Lorsque le Maroc a entrepris de telles choses, dans le passé ou dans le présent, avec assurance et persistance, cela lui avait valu l’admiration...du monde… 


 

Et les exemples ne manquent pas, depuis le soulèvement général des Marocains suite à l’exil de Mohammed V en 1953 à la Marche verte en 1975 puis, plus récemment, les réalisations assurées par le Maroc et les Marocains, seuls, en confiance, en assurance et en intelligence, comme Tanger-Med qui tient la porte de Gibraltar ou le BCIJ qui s’exporte, la brusque accélération industrielle de la dernière décennie ou encore le NMD (s’il est suivi, bien évidemment…).

Observons ce qu’est en train de réaliser le groupe OCP, entre Marocains, pour le Maroc et les Marocains, en industries diverses ou en formations transverses, et nous comprendrons que comme dans le foot, les compétences seules ne suffisent pas, l’enthousiasme isolé ne sert à rien, mais les deux, combinés à la confiance, permettent des « miracles ».

A l’inverse, quand les égoïsmes l’emportent, quand les cupidités nous portent, quand la fermeté nous manque et que nous persistions à nous regarder dans les yeux de l’Autre et à en attendre le satisfecit (qui vient rarement)… cela ne peut conduire qu’à des déconvenues successives qui déteignent à leur tour sur la confiance que ce peuple peut avoir en lui-même, tirant tout l’attelage vers le bas.

La leçon que nous devrions tirer de ce Mondial, qui est déjà un énorme succès pour le Maroc, est que nous devons construire cette confiance collective sans laquelle rien d’important n’est faisable, mais avec laquelle tout devient possible… et que cette confiance collective ne peut émaner que d’un effort national, fondé sur le local, ses compétences et une bonne gouvernance. Et de l’amour et de la considération, comme le dit si bien Walid Regragui en parlant de ses poulains.

Cette nation, ce peuple, depuis des siècles, ont été capables de grandes réalisations et ont fait montre de grandeur, mais tant de petitesses demeurent, de travers persistent, d’égoïsmes sévissent, qu’il est très important d’éradiquer pour que la confiance revienne et que les résultats – comme ceux de ce Mondial – ne soient plus une exception.

Rédigé par Aziz Boucetta sur PanoraPost



Vendredi 9 Décembre 2022