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Ce virus qui agace !


le Vendredi 11 Décembre 2020



Ce virus qui agace !

Une pensée toute faite ?

 

« Plus de peur que de mal ». Si tant est que l’on puisse contenir en une phrase « bateau » la pensée  de nombre de Docteurs ès médecine, quant à la panique générée par  la Covid-19. Sur le devant de la scène, nous repérons le polémiste, et contrariant Docteur Raoult. L’infectiologue « par hasard » ,comme il aime à le rappeler, car, à le croire, ne rêvait-il que de bateaux ?… Le marin, reconverti, et dans une interview récente, se refuse aux accès de la déraison, et se tient aux chiffres. Des chiffres, qui, comparés à ceux enregistrés par la grippe espagnole, et compte tenu des courbes démographiques, restent faibles. Enfin, osons espérer que la grippe précitée demeure un mauvais exemple !  Toutefois, l’originaire de Marseille précise : « Ce n’est qu’à la fin qu’on fait les comptes ! ». Le spécialiste français âgé de 68 ans est critiqué pour son traitement à l’hydroxychloroquine, qui selon certains, a prouvé son efficacité in-vitro, mais pas in-vivo. Dans un langage moins docte, on dirait que les laboratoires sont à des lieues de la réalité. Face à cette accusation, Leitmotiv des Journalistes, redondante voire agaçante, Mr. Raoult coupe court et rétorque que ses contradicteurs, ont fait fi de tout test clinique et se réjouissent de la seule parole qui revient dans une bouche, pour le moins,  impulsive. Une bouche profane et  qui  ne reposerait sur aucune base expérimentale. Et de rajouter : « Grâce à ce traitement, j’ai pu soigner 6000 de mes patients ».

 

 Vers une démocratisation des soins ?

 

C’est à raison que nous évoquons le traitement contesté .  Car l’hydroxychloroquine débarque sous peu aux étalages de nos  pharmacies marocaines. Enfin, soyons plus précis et disons que cette molécule à la déclinaison monstre, ne fait que signer son retour à nos pharmacies. Car l’Etat marocain, en début de crise, avait réquisitionné toute la provision nécessaire pour les hôpitaux publics. Le PLAQUENIL, qui coûte 51 Dirhams, sera bientôt disponible. L’on parle aussi d’un générique plus accessible  qui viendrait  substituer ce dernier.  Mais en disposer requiert que l’on atteste de notre positivité au virus. Donc, c’est sans compter avec le test PCR qui avoisinerait les 700 dirhams, et dont le résultat est rendu dans les 24 à 72 h. Un temps relativement long, compte tenu de la propagation vertigineuse  du Covid-19. Notons, que pour ce faire, un protocole est dûment signé par le sujet  afin que le résultat soit irrémédiablement transmis au ministère de la santé. Et que selon que la personne est symptomatique ou asymptomatique, une hospitalisation serait jugée utile. Dans le cas échéant, la personne se soigne chez elle, dans une pièce à part, isolée de ses proches. Ceci dit, si la quarantaine, a de sitôt pris place dans nos éléments de combat, ce n’est, selon Le Ténor de la microbiologie Raoult, que pour une raison historique. A l’heure qu’il est,  La période d’isolation requise passe de 40 à 14 jours. Certains milieux autorisés évoquent une possible rétraction de moitié, soit 7 jours. Tout porte à croire que l’on connait mieux le virus… Rappelons, que le Maroc procède à 25000 tests par jour. Des tests qu’on croyait de chez nous, mais quelle était notre déception quand on nous apprit  que nous n’étions bons que pour ces petites boites qui garderaient notre salive au chaud. Des boitiers nécessaires certes, mais les tests nous viendraient de France.  On parle bien ici des tests salivaires, des tests rapides, mais dont l’efficacité reste contestée par certains. Rappelons que pour le cas des tests PCR qui ont précédé, en l’occurrence,  les PCR par voie nasale, on était à 30% de marge d’erreur. Il s’avère que parfois, la charge virale prélevée est négligeable pour être détectée ou que le test soit défaillant.

Pour une alternative c’en est une, L’organisation mondiale de la santé (OMS), à la date du 29 Septembre 2020, a prôné les qualités d’un test rapide appelé « Antigénique », lequel test permet en un temps record de détecter la présence du virus. Un test que l’on peut se procurer dans une pharmacie, et qui vient contrer les retards accusés par les tests précités. Car, plus les résultats tardent à venir, plus les cas contacts peuvent se multiplier, du fait du non isolement de l’individu positif. Le test contient un écouvillon pour procéder au prélèvement soit au niveau des narines soit au niveau de la gorge. Ensuite, la charge prélevée est mise en contact avec un réactif placée dans une encoche. Pour le résultat, comptez entre 10 et 30 minutes !

Toutefois, il est à rappeler que le prélèvement se doit être réalisé  par un personnel de la santé, ce qui pourrait rallonger le temps requis pour le résultat du test. Cette fois comptez  6 à 7 heures !

Le Maroc tire le signal d’alarme

Le Maroc a franchi la barre des 2000 morts. Le Maroc, parti sur une bonne lancée, est  aujourd’hui dans l’embarras. Après un confinement de 80 jours, et un lâché-prise non contrôlé, le nombre des infections grimpe en flèche.  Rappelons qu’à l’heure qu’il est,  le Maroc fait partie des 40 pays les plus touchés par la COVID-19. Dans une sortie  médiatique, Le ministre de l’économie, des Finances, et de l’administration du Royaume du Maroc, Mohamed Benchaâboun, ne cache pas son inquiétude. Ce dernier nous apprend que le Maroc perd 10000 emplois par jour. Aussi, parle-t-on de 20000 entreprises ayant mis  clé sous tapis. C’est dire que l’économie du pays bat de l’aile. Les fonds Covid-19 ne sont pas synonyme de solutions pérennes. Des fonds pourvus pour amortir le choc, faire tourner la machine, plus explicitement, endosser les charges des entreprises, les maintenir au beau fixe. Car, parler de plus-value en temps de récession est de l’ordre de l’utopie. En définitive, Une manne étatique, car l’on apprend, à titre d’exemple, que les 6 MMDS  puisés dans  l’altruisme  des grandes figures du pays, seraient déductibles de leurs impôts. Grand bien leur fasse ! Mais l’heure est pour une solution durable. Aussi apprend-on, de la bouche du ministre susmentionné,  que le milliard d’euro levé par le Maroc auprès du marché financier international, servirait plutôt qu’à une relance économique, à la substitution d’un crédit du même ordre, déjà existant , avec un taux d’intérêt moindre. 1,7% contre 4,8%. Ceci dit, on ne peut que réitérer avec plus d’appui la nécessité d’une solution durable !

Le virus a une vie, comme vous !

D’aucuns estiment que la coercition menée par le gouvernement,  visible de  par des confinements à la dure ne ferme pas la porte au virus. Pour ne citer que la capitale économique, Casablanca. Un médecin de chez nous, contacté par nos soins, s’écrie « Le virus a une vie, comme vous ! ». L’on doit dire qu’il serait judicieux de « vivre avec » . Que les propos alarmistes tiennent du délire. Car si l’on se fie à la raideur des  chiffres, l’on s’aperçoit que les personnes qui succombent au virus auraient un âge moyen de 69 ans . Que les personnes qui souffrent  de complications auraient en moyenne 59 ans. Des chiffres qui ne s’inventent pas,  ceux-là proviennent de notre Ministre de la Santé. Rappelons que dans la majeure partie des cas, les patients dont l’objet de comorbidités. En d’autres termes, de maladies aggravantes telles que les maladies cardiovasculaires, l’hypertension, le diabète…Des scientifiques, ont récemment découvert que certains  seraient mieux lotis que d’autres. En ce sens qu’ils seraient pourvus d’une immunité naturelle face au virus. Les évolutionnistes n’ont pas raté le coche, pour en placer une. Le fameux  « Qui ne s’adapte pas périt ! ». Que certains seraient plus disposés à survivre que d’autres et que la nature fait son tri. D’autres plus philosophes ne tarissent pas sur  le fameux « élevage-sélection » de Nietzsche.

Le bout du tunnel ?

Enfin, Passons à des choses plus concrètes. Le Maroc a signé deux accords distincts et avec La Russie et avec la Chine. L’un pour se procurer  le vaccin « SPUTNIK V », à la date du 19 Septembre, l’autre pour participer à la phase 3 du test du vaccin de Sinopharm, groupe pharmaceutique chinois, daté 20 Août. Qui dit  phase 3 dit échantillon plus large, aux alentours de 30000.  Pour rappel, Les russes ont dû lever le pied  le 6 Septembre pour reprendre plus loin. Cause en est l’apparition d’une inflammation de la moelle épinière chez l’un des volontaires. Un effet secondaire, sans doute. D’aucuns voient d’un mauvais œil cette course en avant pour un vaccin cocotte-minute. Les États-Unis, pour ne pas les nommer, y voient une pratique peu rigoureuse… Notons qu’en début de pandémie, les bruits courraient qu’il fallut une dizaine d’années pour mettre au point un vaccin efficace. Mais la Russie n’est pas à son coup d’essai.  Celle-ci a déjà produit un vaccin en un temps record. C’était en 1960. Un vaccin contre la poliomyélite. Une maladie très contagieuse, qui s’attaque au système nerveux,  qui entraine une paralysie générale en quelques heures seulement. La fille du président Poutine se serait portée volontaire pour tester le Spoutnik.

 

Un patriotisme exemplaire !

 

A volontaire, Volontaire et cent. Du côté marocain, le nôtre, et pour tester le vaccin chinois, 600 volontaires ont répondu présent. Des membres des forces armées royales (FAR) , de la DGSNT ( Direction Générale de la Sécurité Nationale et de la Surveillance du Territoire), de la DGED ( Direction Générale des Études et de la Documentation).  A leur tête, on retrouve le patron de la gendarmerie royale  Mohamed HARAMOU, Abdellatif HAMOUCHI patron de La DGSNT et Mohamed Yassine MANSOURI, patron de la DGED. Des patrons qui ont su faire montre, d’un patriotisme exemplaire.

 

Pour plus de flexibilité…

Tout porterait à croire que le durcissement dont fait l’exercice le gouvernement Marocain, ne connaitrait de relâche tant  l’immunisation de ces citoyens n’est pas accomplie.  Certains disent étouffer, appellent de leurs vœux une atmosphère plus détendue. «  Ces décisions manichéennes de notre gouvernement me cabrent ! »  s’écrie un directeur d’école, contacté par nos soins. «  Ce n’est pas ou blanc ou noir » répète-t-il au moins deux fois. Allusion est faite aux fermetures sans réserve dont ont fait preuve certains établissements scolaires, ou  d’autres professionnels. «  Parfois, suffit-il d’un cas ou deux pour fermer boutique » rajoute le directeur qui  préfère garder l’anonymat. Mais disons que l’on fait mieux ailleurs ! À l’exemple de l’établissement André Malraux, qui a enregistré le 28 Septembre 2020 deux cas de contaminations au COVID-19. Sauf qu’à défaut de fermer ses portes, et d’opter pour le distanciel pour l’ensemble de ses élèves, l’établissement en question isole les deux cas précités, ainsi que les cas contacts. Certains applaudissent, et préconisent une modération dans nos décisions, surtout  en ces temps de crise. D’autres renchérissent et rajoutent que si on se laissait aller à ses extrémismes qui prêchent le cloisonnement à tout bout de champ, notre facture sociale, serait plus importante que celle sanitaire. Son voisin l’arrête au beau milieu de sa tirade pour lui signifier que la chose est déjà faite.  Notre interlocuteur, coupé par un excès de ferveur, justifié peut-être,  faisait allusion à la ville de Casablanca qu’il dit compter 4 millions d’habitants et qu’on ferme  pour 5000 cas…

 

Hicham Aboumerrouane

 





Vendredi 11 Décembre 2020