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Céréales: le Maroc parmi les plus grands importateurs selon l’USDA


Rédigé par le Jeudi 4 Décembre 2025



Classé par l’USDA parmi les importateurs significatifs de céréales, le Maroc demeure structurellement dépendant du blé et du maïs étrangers. Une réalité exacerbée par la variabilité pluviométrique et qui impose une stratégie intégrée de sécurité alimentaire, d’irrigation efficiente et de diversification des origines.

Diversification des origines et logistique portuaire

Céréales: le Maroc parmi les plus grands importateurs selon l’USDA
Selon les rapports récents de l’USDA, le Maroc figure parmi les importateurs majeurs de céréales, en particulier de blé tendre, de blé dur et de maïs, avec des volumes fortement corrélés aux campagnes agricoles et à la pluviométrie. Les années de sécheresse, plus fréquentes, réduisent la production locale et élargissent le gap à combler par les importations, pesant sur la balance commerciale et les prix intérieurs.

Le blé est au cœur de la consommation, via la farine et le pain, et sa disponibilité est un enjeu de stabilité sociale. Les autorités, les offices et les opérateurs privés coordonnent des appels d’offres internationaux, en diversifiant les origines: Union européenne, mer Noire (Russie, Ukraine), Amériques. Cette diversification permet d’optimiser les coûts et de mitiger les risques géopolitiques, mais nécessite une logistique portuaire fluide, des capacités de stockage suffisantes, et une chaîne de distribution vigilante pour contenir les hausses.

La transformation locale, minoteries, semouleries, alimentation animale, dépend elle aussi de volumes réguliers et d’une qualité standardisée. Pour réduire la vulnérabilité, plusieurs axes sont prioritaires: amélioration des rendements via des semences adaptées, extension ciblée de l’irrigation efficiente (goutte-à-goutte), appui technique aux agriculteurs, et incitations à la rotation des cultures. À moyen terme, la valorisation des cultures résilientes et l’agriculture de précision peuvent atténuer l’impact de la variabilité climatique.

Les mécanismes de stabilisation (subventions, régulation des prix, constitution de stocks de sécurité) restent cruciaux, mais ils doivent s’inscrire dans une stratégie budgétaire soutenable. Par ailleurs, la transparence des marchés et la publication régulière de données, volumes importés, origines, prix CIF, améliorent la prévisibilité et la confiance des acteurs.

Enfin, la sécurité alimentaire ne se résume pas aux céréales: elle implique la nutrition, l’accès, la qualité sanitaire, et la lutte contre le gaspillage. La résilience passera par un mix d’importations intelligentes, de production locale optimisée et d’investissements dans l’eau et l’innovation. Le classement par l’USDA n’est pas une fatalité; c’est un appel à une stratégie d’ensemble qui concilie urgences conjoncturelles et transformations structurelles.




Mamoune ACHARKI
Journaliste junior passionné par l'écriture, la communication, les relations internationales et la... En savoir plus sur cet auteur
Jeudi 4 Décembre 2025