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Ces jeunes bacheliers qui font (ou devraient faire) la fierté du Maroc !




Par Aziz Boucetta

Ces jeunes bacheliers qui font (ou devraient faire) la fierté du Maroc !

Ils/elles s’appellent Amina, Doha, Saïd, Imane, Akram, Marwa et ils, plutôt elles, viennent de Safi, Souss Massa, al Hoceima, Laâyoune, Settat et d’ailleurs… Ces jeunes gens talentueux sont les nouveaux bacheliers du Maroc, cuvée 2021, et ils ont obtenu leur sésame avec des moyennes stratosphériques, taquinant la perfection. La plupart trouvent la grande école de leur choix ou l’université de leur rêve, et peuvent y aller. D’autres non… Qu’en faire ?
 

Face à l’excellent taux de réussite des Marocaines et des Marocains au bac, le ministre Saaïd Amzazi avait du mal à cacher sa joie… alors il l’a laissée éclater. On peut s’associer à lui car voir ce Maroc nouveau, ce Maroc des jeunes aller de l’avant et produire des talents dans une école publique sans gloire est une chose plaisante, et rassurante quant à notre avenir.
 

Revenons à nos jeunes génies en herbe… Que deviendront-ils ? Pourront-ils s’inscrire dans les établissements de leur choix pour suivre la formation de leur choix ? En auront-ils les moyens ? Et si c’est à l’étranger, obtiendront-ils les visas ? Et une fois partis, une fois diplômés, reviendront -ils au pays ? Le groupe OCP, à travers son lycée d’excellence, a répondu à toutes ces questions, en prenant totalement, intégralement et complètement fait et cause pour ses jeunes talentueux, leur ouvrant les portes des meilleurs écoles françaises d’ingénieurs, en attendant d’aller ailleurs.
 

Pourquoi alors ne pas reproduire ce schéma, et l’institutionnaliser ? On se souvient que voici quelques années, des jeunes et tous nouveaux bacheliers avaient envisagé d’observer un sit-in devant le ministère de l’Education pour protester contre les moyennes très élevées exigées pour se présenter à des concours pour grandes écoles ou facultés de médecine… Ils avaient eu des moyennes de 15, 16 ou17/20 et n’avaient pas réussi leur concours. Fallait-il les abandonner pour autant ? Faut-il leur tourner le dos et les laisser livrés à leur sort ?
 

Combien sont-ils, ces jeunes élèves, ces jeunes bacheliers, qui, chaque année, ne peuvent réaliser leur rêve d’aller aux Etats-Unis, au Canada, en France ou ailleurs pour y poursuivre les études et accéder aux métiers auxquels ils ont droit, dont ils ont la capacité et qu’ils pourraient même révolutionner ? Pourquoi avons-nous autant de jeunes talents qui émergent dans le monde, alors qu’ils ont été formés et éduqués au Maroc ?
 

L’Etat ne devrait-il pas en charge les 20, 50, 100 meilleurs bacheliers, aux fins de leur assurer les formations qu’ils souhaitent : frais, formalités administratives, retours une ou deux fois par an pour rendre visite à leurs familles ? Ces jeunes en seraient reconnaissants à leur pays et, une fois leurs formations achevées, y retourneraient et lui témoigneraient de leur gratitude.
 

Et pourquoi les grandes entreprises nationales, hors OCP qui le fait déjà, n’emboîteraient-ils pas le pas à l’Etat en s’inscrivant également dans cette logique ? Banques, assurances, grandes entreprises privées ou publiques… qui réalisent des bénéfices se comptant en centaines de millions de DH, voire en milliards, en ont les moyens. Il faut juste la volonté, et peut-être une décision !
 

M. Amzazi, qui a montré sa passion à diriger son ministère, qui s’est révélé un bon ministre de « temps de guerre », en l’occurrence en temps de pandémie, pourrait songer à cela et lancer une réflexion avec les parties prenantes : parents d’élèves, pédagogues, professeurs, élèves… et pourvoyeurs de fonds, publics et privés. Un simple décret suffirait, peut-être une loi au besoin. Ces jeunes ont rempli leur part du "contrat", à l'Etat et aux grandes entreprises de faire leur part du travail...
 

Ils s’appellent Aïda, Brahim, Soukaina ou Amina, Karim ou Hatim, Laila ou Abdelmoula… ils ont obtenu leur bac avec des moyennes au firmament mais dont les familles sont dans le dénuement. Il ne faut pas les laisser dépérir car tout le monde perdrait. Il faut les aider à mûrir leurs talents et leurs compétences car tout le monde y gagnerait !
 

Rédigé par Aziz Boucetta sur https://panorapost.com



Mercredi 23 Juin 2021