Acte chirurgical fréquent, la césarienne reste entourée de silence et de nombreuses incompréhensions. Malgré ses dangers et ses répercussions, elle est souvent banalisée, laissant les femmes confrontées à des défis médicaux et psychologiques sous-estimés. 

Pour beaucoup, cette intervention dépasse le cadre médical, évoquant peur, sentiment d’échec ou encore dépression post-partum, une des principales causes liées à cet acte. Ces expériences, souvent invisibilisées, ont été mises en lumière par une enquête menée par Audrey Bouyer, elle-même marquée par une césarienne vécue comme traumatisante. Déterminée à briser le silence, elle a recueilli 1078 témoignages de femmes, révélant un vécu souvent difficile et mal pris en charge.

Urgente dans 76 % des cas, la césarienne est une chirurgie majeure dont le protocole postopératoire fait souvent défaut. L’enquête révèle que 60 % des femmes se sentent mal informées sur les suites opératoires, tandis qu’un tiers n’ont pas été prévenues avant l’incision. Ces carences augmentent le sentiment d’isolement et de perte de contrôle chez les patientes.

Outre les douleurs physiques persistantes, la césarienne entraîne également des séquelles psychologiques : 85 % des femmes interrogées évoquent un sentiment d’échec ou un traumatisme marquant, et 24 % souffrent de stress post-traumatique.

Les attentes des femmes sont claires : un suivi postopératoire standardisé, davantage d’informations et un accompagnement psychologique adapté. Si des initiatives comme le PRADO (Programme d’accompagnement au retour à domicile) existent, elles demeurent insuffisantes pour répondre aux besoins de rétablissement global.

Pour répondre à ces lacunes, l’initiative WoundedWomen propose des solutions concrètes, allant d’une lingerie protectrice à une application digitale pour un suivi personnalisé, en passant par un livre blanc et un podcast dédié. Ces efforts visent à transformer le vécu des femmes césarisées et à briser les tabous autour de cet acte.

La césarienne, bien qu’essentielle pour sauver des vies, nécessite une prise en charge à la hauteur de son impact. En offrant écoute, information et accompagnement, il est possible de mieux soutenir les femmes dans cette expérience souvent méconnue et sous-estimée.