Par Adnane Benchakroun
Il y a des saisons qui ne trompent pas. Le printemps fait éclore les bourgeons. L’été fait fondre les glaces et... le dernier septembre d'un mandant législatif, au Maroc, fait naître une épidémie bien connue des initiés : la chasse aux signaux faibles. Et pas n’importe lesquels. Des signaux politiques, bien sûr. Presque invisibles, mais qui font frémir les salons feutrés de Rabat et de Casablanca. C’est un ballet subtil, une danse des hypothèses qui commence bien avant les campagnes officielles.
Ici, on ne lit pas l’avenir dans le marc de café, mais dans les agendas ministériels et dans la cote supposée des responsables politiques. Toute information est catégorisée comme sanction ou gratification. On écoute les youtubeurs ou cas que certaines informations leur seraient arrivées par erreur ou pas. Je n'oserai pas confirmer que certaines dames auraient activé leur abonnement chez certaines voyantes, mais la rumeur court comme d'habitude.
Mais la vérité est ailleurs…
Ici, on ne lit pas l’avenir dans le marc de café, mais dans les agendas ministériels et dans la cote supposée des responsables politiques. Toute information est catégorisée comme sanction ou gratification. On écoute les youtubeurs ou cas que certaines informations leur seraient arrivées par erreur ou pas. Je n'oserai pas confirmer que certaines dames auraient activé leur abonnement chez certaines voyantes, mais la rumeur court comme d'habitude.
Mais la vérité est ailleurs…
Les politiques sont en vacances, mais l’effervescence, elle, ne dort jamais. Entre deux merguez grillées et un cocktail sans alcool à Skhirat, les spin doctors, conseillers et autres « faiseurs d’avenir » sortent leurs lunettes d’analystes pour scruter les moindres gestes du pouvoir. Une absence dans une réunion ? Un sourire de travers ?
Une nomination discrète dans une commission, la création d'une association ou fondation ? Hop, tout devient matière à débat. Une rumeur vaut un éditorial, un regard devient stratégie. Bref, au royaume des interprètes, celui qui devine le plus flou est souvent un soi-disant sachant d'avenir proche.
Mais la vérité est ailleurs…
Une nomination discrète dans une commission, la création d'une association ou fondation ? Hop, tout devient matière à débat. Une rumeur vaut un éditorial, un regard devient stratégie. Bref, au royaume des interprètes, celui qui devine le plus flou est souvent un soi-disant sachant d'avenir proche.
Mais la vérité est ailleurs…
L’art délicat de tirer des conclusions de l’insignifiant
Car oui, c’est devenu un sport national. À défaut de débat politique solide dans l’espace public, certains préfèrent l’ambiance feutrée des lectures entre les lignes. Le nom d’un responsable qui change ? Une mission qui mute ? Une note confidentielle qui fuit intentionnellement ? On crie à la recomposition. Certains en font même leur spécialité. Ils sont invités dans les podcasts des youtubeurs de service ou des causes perdues d'avance, parfois même dans les dîners mondains où l’on dissèque une prise de parole comme on ouvrirait un poisson en quête d’arêtes.
Les cabinets ministériels, eux, jonglent entre deux versions : le silence radio et la fuite calculée. On appelle cela de la « com de transition », comme s’il s’agissait d’adoucir un mauvais présage. Et bien sûr, le citoyen moyen, celui qui paie ses factures, galère pour inscrire son enfant à l’école et peste contre les embouteillages, n’en voit ni le début ni la fin. Mais cela n’a pas d’importance. Car ici, on parle entre soi. Le petit monde de la chose publique est un théâtre clos où tout le monde joue à deviner qui sortira par la grande porte ou par la trappe.
Mais la vérité est ailleurs…
Les cabinets ministériels, eux, jonglent entre deux versions : le silence radio et la fuite calculée. On appelle cela de la « com de transition », comme s’il s’agissait d’adoucir un mauvais présage. Et bien sûr, le citoyen moyen, celui qui paie ses factures, galère pour inscrire son enfant à l’école et peste contre les embouteillages, n’en voit ni le début ni la fin. Mais cela n’a pas d’importance. Car ici, on parle entre soi. Le petit monde de la chose publique est un théâtre clos où tout le monde joue à deviner qui sortira par la grande porte ou par la trappe.
Mais la vérité est ailleurs…
Des signaux faibles, mais des ambitions fortes
Le plus ironique dans tout cela ? C’est que ces signaux « faibles » sont souvent émis volontairement. Oui, oui.
Une nomination en douce au cœur de l’été ? C’est comme glisser un indice dans une chasse au trésor. Les initiés savent. Les autres devinent. Et celui qui parle trop fort perd la partie. Tout le monde veut apparaître comme « proche des centres de décision », même quand il n’a pas reçu de SMS depuis six mois. Alors, on bluffe, on surjoue. Certains créent même des « faux signaux » pour brouiller les pistes. On appelle ça du « brouillard tactique ».
C’est subtil, élégant, souvent abscons. Mais cela évite de parler du fond. Comme l’état de l’école publique. La flambée des prix. Le chômage des jeunes diplômés. Pourquoi s’y attarder quand on peut gloser sur la nomination d’un conseiller dans une mission ministérielle ? Au fond, c’est rassurant : cela donne l’illusion que quelque chose se prépare, même si personne ne sait exactement quoi.
Mais la vérité est ailleurs…
Une nomination en douce au cœur de l’été ? C’est comme glisser un indice dans une chasse au trésor. Les initiés savent. Les autres devinent. Et celui qui parle trop fort perd la partie. Tout le monde veut apparaître comme « proche des centres de décision », même quand il n’a pas reçu de SMS depuis six mois. Alors, on bluffe, on surjoue. Certains créent même des « faux signaux » pour brouiller les pistes. On appelle ça du « brouillard tactique ».
C’est subtil, élégant, souvent abscons. Mais cela évite de parler du fond. Comme l’état de l’école publique. La flambée des prix. Le chômage des jeunes diplômés. Pourquoi s’y attarder quand on peut gloser sur la nomination d’un conseiller dans une mission ministérielle ? Au fond, c’est rassurant : cela donne l’illusion que quelque chose se prépare, même si personne ne sait exactement quoi.
Mais la vérité est ailleurs…
Les vacances studieuses des technocrates
Même à la plage, certains politiciens gardent leur oreillette branchée. La politique ne prend pas de RTT. Dans les ministères, certains directeurs rédigent des notes confidentielles entre deux baignades à Saïdia. Les rapports s’échangent par messagerie cryptée, et le moindre tweet devient un objet de spéculation.
Un chef de parti croise un ministre dans un salon de thé ? On y voit déjà une alliance en gestation. Une ministre est absente lors d’une tournée officielle ? L’hypothèse de son remplacement fuse. Tout est prétexte à scénario. Le Maroc politique devient un Netflix grandeur nature. On binge-watch les événements. On actualise Twitter plus souvent que le compte bancaire.
Mais la vérité est ailleurs…
Un chef de parti croise un ministre dans un salon de thé ? On y voit déjà une alliance en gestation. Une ministre est absente lors d’une tournée officielle ? L’hypothèse de son remplacement fuse. Tout est prétexte à scénario. Le Maroc politique devient un Netflix grandeur nature. On binge-watch les événements. On actualise Twitter plus souvent que le compte bancaire.
Mais la vérité est ailleurs…
Et pendant ce temps, les électeurs…
Les Marocains, eux, regardent ce théâtre avec un mélange d’amusement et d’indifférence. La moitié ne sait même pas encore qu’il y aura des élections en 2026. Et l’autre moitié s’en moque. Ils ont vu passer les alliances, les promesses recyclées, les bilans embellis, les programmes clonés. Ce qui compte ? Avoir de l’eau au robinet. Trouver du paracétamol en pharmacie. Avoir un emploi ou un espoir d’en décrocher un.
Mais le microcosme, lui, persiste. Il fonctionne en circuit fermé, souvent hors-sol. Il parle d’orientations stratégiques, de feuille de route, de signaux faibles... alors que les signaux forts, eux, clignotent dans les rues. Les klaxons, les coupures d’eau, les cris d’enseignants et des infirmières, les doléances sociales. Tout cela ne se lit pas dans les couloirs ministériels. Mais peut-être faudrait-il parfois sortir la tête des radars.
Mais la vérité est ailleurs…
Mais le microcosme, lui, persiste. Il fonctionne en circuit fermé, souvent hors-sol. Il parle d’orientations stratégiques, de feuille de route, de signaux faibles... alors que les signaux forts, eux, clignotent dans les rues. Les klaxons, les coupures d’eau, les cris d’enseignants et des infirmières, les doléances sociales. Tout cela ne se lit pas dans les couloirs ministériels. Mais peut-être faudrait-il parfois sortir la tête des radars.
Mais la vérité est ailleurs…
Morale (politique) de l’histoire
La chasse aux signaux faibles est sans doute le symptôme d’un système politique qui préfère l’implicite au débat frontal, les murmures à la confrontation. Un jeu d’ombres dans lequel on préfère deviner plutôt que dire, suggérer plutôt que proposer.
Alors oui, c’est divertissant. Mais à trop jouer aux devinettes, on finit parfois par se perdre dans son propre labyrinthe. Et si, pour une fois, on se concentrait sur les signaux forts, ceux qui viennent du terrain, des marges, des voix qu’on n’écoute pas assez ? Peut-être qu’on y lirait mieux l’avenir.
Mais la vérité est ailleurs…
Alors oui, c’est divertissant. Mais à trop jouer aux devinettes, on finit parfois par se perdre dans son propre labyrinthe. Et si, pour une fois, on se concentrait sur les signaux forts, ceux qui viennent du terrain, des marges, des voix qu’on n’écoute pas assez ? Peut-être qu’on y lirait mieux l’avenir.
Mais la vérité est ailleurs…
Le syndrome du « tout est politique »
Au Maroc comme ailleurs, tout finit par devenir politique. Un choix vestimentaire, une absence à une cérémonie, un tweet supprimé : tout fait l’objet d’analyses dignes d’un épisode de Sherlock Holmes. Cette obsession pour les signes, les signes des signes, finit par étouffer le débat public véritable.
Car pendant qu’on interprète les silences du pouvoir, les urgences réelles attendent. Éducation, santé, justice sociale : voilà les signaux qu’il faudrait décrypter. Et pourtant, année après année, la politique marocaine semble préférer le théâtre d’ombres à la clarté du jour. Jusqu’à quand ?
Mais la vérité est ailleurs…
Car pendant qu’on interprète les silences du pouvoir, les urgences réelles attendent. Éducation, santé, justice sociale : voilà les signaux qu’il faudrait décrypter. Et pourtant, année après année, la politique marocaine semble préférer le théâtre d’ombres à la clarté du jour. Jusqu’à quand ?
Mais la vérité est ailleurs…
Les bookmakers attendent encore...
Les bookmakers de Londres, spécialistes des paris les plus insolites, n'ont pas encore ouvert les cotes sur le nom du prochain chef du gouvernement marocain après les élections législatives de septembre 2026.
Trop tôt, disent-ils. Il reste encore douze longs mois, et dans l’univers politique marocain, tout peut basculer entre une poignée de nominations, un remaniement discret ou une bourde sur les réseaux sociaux....................
Pourtant, dans leurs bureaux feutrés, les modélisateurs s’activent déjà. Ils épluchent les tendances, scrutent les alliances naissantes, et alimentent leurs algorithmes avec des données que même certains états-majors ignorent encore. Les paris ne sont pas ouverts, mais les calculs, eux, ont déjà commencé. Le jeu ne fait que commencer…
Trop tôt, disent-ils. Il reste encore douze longs mois, et dans l’univers politique marocain, tout peut basculer entre une poignée de nominations, un remaniement discret ou une bourde sur les réseaux sociaux....................
Pourtant, dans leurs bureaux feutrés, les modélisateurs s’activent déjà. Ils épluchent les tendances, scrutent les alliances naissantes, et alimentent leurs algorithmes avec des données que même certains états-majors ignorent encore. Les paris ne sont pas ouverts, mais les calculs, eux, ont déjà commencé. Le jeu ne fait que commencer…