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Chronique satirique : Le Ministre qui voulait garder les blouses blanches au pays


Rédigé par le Mardi 16 Septembre 2025



C’est l’histoire fictive* d’un ministre marocain qui avait une idée lumineuse : interdire aux médecins de quitter le Maroc.

Image IA
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Oui, interdire. Comme on ferme la porte d’un garage et qu’on jette la clé dans le puits.

Les arguments étaient d’une logique imparable : « Nous avons formé ces médecins, payé leurs études, ils doivent servir la patrie. » On aurait cru entendre un général parlant de ses conscrits. Le Maroc en blouse blanche, mobilisé, rang par rang, stéthoscope au garde-à-vous.

Les médecins, eux, écoutaient en silence, un œil sur l’horloge, l’autre sur les offres d’emploi à Paris, Toulouse ou Montréal. Car c’est bien joli de leur dire « Restez », mais avec un salaire qui fait pâlir n’importe quel interne français de première année, et des hôpitaux où le matériel manque plus que les patients, la tentation de l’exil ressemble à une prescription sans contre-indication.

Et puis vint le temps du départ. Adieu maroquin, bonjour retraite anticipée. Le ministre redevint simple citoyen, avec un CV brillant et des carnets d’adresses bien garnis. Et que fit-il, ce chantre de la « fidélité au sol natal » ? Direction… la France. Là où les blouses blanches marocaines trouvent abri, reconnaissance, et surtout rémunération.

On l’imagine, lui aussi, en blouse immaculée dans un hôpital hexagonal, expliquant à ses collègues :

— Moi ? Ancien ministre.
— Ah bon ? Ministre de quoi ?
— De la Santé.
— Vous plaisantez ?
— Non, et c’est même moi qui voulais empêcher les médecins de venir ici.


Éclats de rire dans la salle de repos, entre deux cafés et un dossier patient.

Moralité : au Maroc, on interdit aux autres ce que l’on s’empresse de faire soi-même. C’est une règle d’or, un principe de gouvernement, une gymnastique nationale. La fuite des cerveaux n’est pas seulement médicale, elle est aussi ministérielle!

Peut-être qu’un jour, dans les amphithéâtres de médecine, on enseignera un nouveau serment, inspiré d’Hippocrate mais adapté au climat Marocain :

« Je jure de soigner mes patients avec conscience et dignité, sauf si un hôpital français m’offre un meilleur salaire. »

*Toute ressemblance avec des faits et des personnages existants ou ayant existé serait purement fortuite et ne pourrait être que le fruit d’une pure coïncidence 




Mardi 16 Septembre 2025