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Coaching parental et troubles d’apprentissage


Rédigé par Salma Chaoui le Lundi 31 Octobre 2022

« Dur… très dur de découvrir que son enfant est atteint d’un trouble d’apprentissage. En une minute, j’ai vu mes rêves s’écrouler… », m’a confié une maman, en larmes. Elle a appris que son fils était dyslexique. Elle rêvait, sûrement, comme tous les parents du monde de voir son enfant grandir et croître « normalement ».



Par Najat Alabdli

Coaching parental et troubles d’apprentissage
Qu’est-ce qu’un trouble d’apprentissage ?

« Le trouble d’apprentissage est un terme médical qui désigne un trouble permanent d’origine neurologique. Il correspond à une atteinte affectant une ou plusieurs fonctions neuropsychologiques. il s’agit de l’acquisition, de la compréhension, de l’utilisation et du traitement de l’information verbale ou non verbale. Le trouble d’apprentissage n’est pas causé par une déficience intellectuelle…  »
Extrait du site internet de la Clinique d’Evaluation Neuropsychologique et des troubles d’apprentissage de Montréal.


Les troubles d’apprentissage sont des troubles invisibles et durables. Leur prise en charge permet de compenser les difficultés rencontrées; Ces troubles sont connus sous le nom  de « dys », il en existe beaucoup, on peut citer : La dyslexie, la dyspraxie, la dyscalculie, la dysorthographie…etc. Les professionnels à consulter, selon le trouble dépisté, sont : l’orthophoniste, le psychomotricien, le psychologue, l’ergothérapeute, l’orthoptiste…etc. Dans cette foule de professionnels, le coach parental a un rôle significatif dans l’encadrement des parents et de l’enfant « Dys ».

Que font les écoles?

Le système scolaire est souvent trop lourd. L’enfant est dépassé par la quantité des devoirs et des leçons à apprendre. Il est à la traîne et se sent tout le temps humilié à l’école. Malheureusement, les professeurs refusent d’adapter les devoirs surveillés  ce qui impacte les résultats.

Et si on trouvait des alternatives ?

Un enfant dysorthographique n’a pas besoin d’écrire ses leçons à la main, puisque de toutes les façons, des sons seront omis et l’écriture sera plus ou moins lisible. L’utilisation d’un ordinateur lui faciliterait la tâche puisqu’il pourrait se servir des programmes de correction automatique.

Le  professeur peut aussi proposer une photocopie de la leçon. Il pourrait également, dans un devoir surveillé de production d’écrit, évaluer le sens sans trop insister sur l’orthographe ; les alternatives sont nombreuses et les enseignants sont tenus de prendre conscience des troubles que vit l’enfant « Dys ». Ainsi, ils lui éviteront des situations susceptibles d’accentuer ses difficultés et donc de le mettre en échec.
« Contrairement aux idées reçues, les troubles d’apprentissage touchent des jeunes au quotient intellectuel élevé », rappelle le neuropsychologue Deve Ellemberg, professeur à l’Université de Montréal.

Les enfants qui ont des troubles d’apprentissage pourront bien réussir leur scolarité. C’est à l’école de s’adapter à leurs besoins et de s’ouvrir aux différentes intelligences. Chacun est doté d’une ou plusieurs intelligences qui lui permettent de réussir dans un domaine particulier.

Au-delà du diagnostic : L’apport du coach

Une écoute empathique d’abord…


Le déni est la première réaction de la part des parents. Ils n’acceptent pas cette réalité et prennent du temps pour réaliser ce qui se passe.

Un trouble « Dys » est une différence qui n’est pas acceptée par les parents et c’est tout à fait normal. Ils sont tristes et en souffrent énormément.

L’enfant porteur de ce trouble est blessé et son estime de lui même est touchée. Il sent qu’il est la cause du malheur de ses parents.

 

Coaching parental et troubles d’apprentissage
Des prises de conscience ensuite…

Le coach accompagne les parents pour qu’ils revoient une à une leurs attentes par rapport à leur enfants. Ils sont aidés aussi à prendre conscience que la différence de leur enfant n’est pour rien dans leurs émotions. Ce sont leurs espoirs et leurs rêves bouleversés qui causent leur malheur.

L’étape la plus importante, dans l’accompagnement par un coach, est que les parents fassent le deuil de l’enfant parfait auquel ils avaient tant rêvé. Le deuil de l’enfant idéal, permet aux parents de se réconcilier avec eux-mêmes et avec leur enfant. C’est aussi une façon de lui exprimer leur amour…un amour inconditionnel et éternel : Les parents continueront à aimer leur enfant quoi qu’il arrive.

Pour aider l’enfant « Dys », le coach cible l’espoir et la confiance. Il explique à  l’enfant « Dys » que son trouble est lié à un problème… un seul. Pour le reste tout va bien. A l’âge adulte, il ne va plus subir ces pressions scolaires. Ces explications redonnent à l’enfant confiance en lui.

Au fur et à mesure que l’enfant apprend à se connaître et à prendre conscience de ses difficultés, il débloque, s’adapte et trouve lui-même (selon l’âge) des solutions à ses problèmes.

Le coach guide les parents dans la gestion des moments difficiles pour le maintien de l’équilibre familial.

Boucle Enthousiasme-Motivation-Compétence

«  Aider mon fils à faire ses devoirs est le moment le plus difficile… on y passe beaucoup de temps… très souvent je lui crie dessus…et lui, il finit par refuser de terminer ses devoirs de peur de subir ma colère ».

En fait, cette phrase  témoigne de la détresse du parent (très souvent la maman) et de l’enfant « Dys » ; tous deux ont peur : le parent a peur que son enfant rate sa vie et l’enfant a peur d’échouer ses examens.

Le coach aide le parent à maîtriser sa propre colère. Il l’accompagne à développer ses aptitudes communicationnelles. Le parent apprend à intervenir sans cris et sans violence.

Désespéré, le parent de l’enfant « Dys » a tendance à s’exprimer de la sorte : « Tu me bouffes toute mon énergie » ou encore : « Tu me prends tout mon temps, tu es lent, tu traînes pour faire tes devoirs »…etc. Au lieu de ce ton accusateur, le coach aide le parent à reformuler et à s’exprimer à la première personne du singulier : « Je n’ai plus d’énergie, je te demande de m’aider pour avancer » ou « Je passe beaucoup de temps avec toi, j’ai d’autres occupations, comment pourrais-tu coopérer pour qu’on finisse ? ». Ainsi, le parent est plus conscient de ce qu’il ressent et ça lui évite de blesser son enfant.

Les parents jouent un rôle important dans la scolarité de l’enfant. Ils l’aident à surmonter ses difficultés. Si le plaisir est préservé, l’enfant va persévérer ; c’est l’éternelle boucle : Enthousiasme-Motivation-Compétence.

L’enfant « Dys » est un enfant qui apprend, mais différemment…

Entre-nous…

Avoir un enfant « Dys » n’est pas une fatalité. Les parents le guident pas à pas et l’accompagnent dans le chemin de la réussite.

La réussite est le droit de tous. Il faut juste trouver le moyen pour y accéder. L’enfant « Dys » est un enfant qui apprend, mais différemment. Si l’école arrive à mettre le focus sur les intelligences multiples, elle saurait révéler et réveiller, sans discrimination, les talents qui somnolent sur ses bancs.

Enfin, j’invite chaque parent à réfléchir sérieusement sur la qualité des moments partagés avec son enfant et sur ce qu’il peut faire de différent pour améliorer sa relation avec lui.  

Rédigé par Najat Alabdli sur Coaching news 




Lundi 31 Octobre 2022