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Contrôle des motos: Akhannouch gèle l’opération et ouvre un an de transition


Rédigé par le Jeudi 21 Août 2025

Le Chef du gouvernement Aziz Akhannouch est intervenu jeudi matin pour demander l’arrêt immédiat de la campagne de contrôle des motocyclettes qui enflammait, depuis plusieurs jours, les discussions en ligne et provoquait une montée d’exaspération chez de nombreux usagers. Selon des informations obtenues de source gouvernementale, cette suspension s’accompagnerait d’une orientation vers une période transitoire de 12 mois durant laquelle les conducteurs seraient invités à se mettre en conformité avec les normes techniques en vigueur.



Kayouh demande des données chiffrées

Contrôle des motos: Akhannouch gèle l’opération et ouvre un an de transition
L’initiative de contrôle – menée avec des appareils mesurant notamment la vitesse maximale (speedomètre) et visant les cyclomoteurs potentiellement modifiés – a rapidement alimenté une polémique : perception de sévérité soudaine, crainte d’amendes en chaîne, flou sur les critères techniques. Face à cette tension, l’Exécutif privilégie maintenant une séquence pédagogique : sensibilisation aux risques liés à la modification des caractéristiques moteur (cylindre, pièces sensibles) et rappel des obligations réglementaires, avant reprise éventuelle d’un dispositif réajusté.

Le ministre du Transport et de la Logistique, Abdelssamad Kayouh, a exigé ce même jour – coïncidant avec la Fête de la Jeunesse – des éléments quantitatifs précis : nombre de motos contrôlées, volume d’infractions relevées, typologie des non‑conformités. Objectif : permettre à l’Agence nationale de la sécurité routière (NARSA) de rédiger une nouvelle note intégrant à la fois le débat public et les paramètres techniques. Une version amendée serait, selon la même source, attendue dans les heures suivant cette consultation interne.

Le ministère suit aussi la question des motos importées déjà modifiées depuis l’origine – certains opérateurs évoquent au contraire des transformations réalisées après la vente locale, entretenant une zone grise. Une coordination est annoncée avec le ministère de l’Industrie, du Commerce et l’Administration des Douanes afin d’évaluer une approche plus structurée, censée éviter toute iniquité entre acteurs et réduire le risque de produits altérés en amont de leur immatriculation.

La “direction claire vers un assouplissement” évoquée par la source ne signifie pas renoncement : l’intention affichée est de conjuguer sécurité routière, équité économique (traitement homogène des importateurs) et protection des usagers. Les services techniques auraient alerté le ministre sur l’impact potentiel des modifications (puissance accrue, usure anticipée, instabilité) sur les scénarios d’accidents. D’où l’insistance sur un cadre révisé, mieux expliqué et appuyé par des données.

Enjeux sous-jacents :
 
  1. Sécurité publique : les motos modifiées sont pointées dans le débat comme un facteur aggravant des collisions (une précédente communication officielle faisait référence à une part significative des victimes impliquant des engins trafiqués).
  2. Acceptabilité sociale : sans pédagogie, la perception de “chasse ciblée” peut fragiliser l’adhésion.
  3. Crédibilité réglementaire : le calibrage de la période de grâce (12 mois projetés) servira de test de transparence et de proportionnalité.
  4. Traçabilité industrielle : distinguer modification post‑achat et altération à l’import a des implications douanières et de responsabilité.
  5. Prochaines étapes (selon les éléments disponibles)

Prochaines étapes :
 
  • Consolidation des chiffres de contrôle.
  • Rédaction et diffusion d’une nouvelle note NARSA intégrant ajustements techniques.
  • Lancement annoncé d’une campagne de sensibilisation (risques mécaniques, conformité).
  • Travail interministériel sur la chaîne d’importation.
  • Communication attendue sur le calendrier exact de la période transitoire.
La séquence illustre un déplacement tactique : passer d’une logique d’application stricte à une approche graduée, pour ne pas aliéner une population d’usagers souvent dépendants de la moto pour leurs mobilités quotidiennes (travail, livraison, liaisons interurbaines courtes). L’usage d’un délai long (un an) crée un coussin d’adaptation, tout en replaçant l’État dans un rôle de régulateur pédagogique plutôt que punitif. Le succès dépendra de la granularité des données publiées et de la clarté des critères techniques (liste des pièces critiques, niveaux de tolérance).

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Mohamed Ait Bellahcen
Un ingénieur passionné par la technique, mordu de mécanique et avide d'une liberté que seuls l'auto... En savoir plus sur cet auteur
Jeudi 21 Août 2025