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Coupe du monde 2030

Pourquoi, sur le plan sécuritaire, Salé doit entrer dans le jeu.


Par Dr Anwar CHERKAOUI - Acteur associatif.


Rabat change.
Et le changement est visible, tangible, assumé.
La capitale du Royaume s’est offerte, ces dernières années, une mue spectaculaire : infrastructures sportives modernisées, espaces publics requalifiés, offre culturelle élargie, image internationale soignée.

Rabat s’est imposée comme une vitrine urbaine, élégante et lisible, une capitale qui assume enfin son rang.

Mais capitale doit conserver ses acquis et les fortifie.



La CAN, ou l’épreuve de vérité.

La Coupe d’Afrique des Nations est un succès. Personne n’en doute.

Succès populaire, organisationnel, sportif.

Mais elle a aussi servi de test grandeur nature pour la capacité réelle d’accueil de la capitale.

- Hôtels complets.
- Maisons d’hôtes saturées.
- Locations de courte durée sous tension permanente.

Avant même l’onde de choc d’un Mondial à 48 équipes en 2030, étalé sur plusieurs semaines, Rabat montre déjà des signes de saturation.

Le constat est simple : seule, la capitale ne pourra absorber les flux humains, logistiques et économiques d’une Coupe du monde.

Changer d’échelle, changer de regard.
L’enjeu dépasse la question des lits d’hôtel.

Il est territorial, politique et stratégique.
Il est temps de passer d’une logique de ville à une logique de métropole.


La métropole Rabat-Salé et régions.

D’un centre performant à un ensemble cohérent.

Dans cette équation, Salé n’est pas un plan B.
Elle est la pièce manquante du puzzle.
Salé, la réserve stratégique oubliée.

Salé cumule des atouts rarement réunis :
 

  • Une proximité immédiate avec la capitale,
  • une population jeune et dynamique,
  • un tissu urbain dense et vivant,
  • un foncier encore mobilisable,
  • une médina chargée d’histoire,
  • une identité forte, longtemps sous-estimée.
 

Son potentiel hôtelier, touristique et résidentiel reste largement inexploité.

Et c’est précisément là que réside l’opportunité.
Développer Salé, ce n’est pas affaiblir Rabat. C’est la renforcer.

Lui offrir de l’air, de l’espace, de la résilience.


Penser ensemble, agir ensemble.

Le défi n’est pas de juxtaposer des projets, mais de construire une vision commune :

- Des transports continus et lisibles,
- une signalétique unifiée,
- une offre touristique coordonnée,
- un calendrier culturel partagé,
- une stratégie hôtelière complémentaire.

Sans cela, l’effort restera fragmenté. Avec cela, la métropole devient performante.

2030, un rendez-vous qui ne se manquera pas deux fois.


La Coupe du monde 2030 n’est pas une parenthèse sportive.

C’est un accélérateur urbain et territorial sans précédent.

Elle impose :

- Une montée en gamme rapide des infrastructures,
- une augmentation massive des capacités d’accueil,
- une gouvernance métropolitaine efficace,
- une vision qui dépasse l’événement lui-même.

Ignorer Salé dans cette dynamique serait une erreur de lecture historique.


Deux rives, une seule ambition.

Rabat a ouvert la voie. Salé doit désormais avancer à ses côtés.

L’avenir des grandes villes ne se joue plus dans la rivalité, mais dans la complémentarité intelligente.

Rabat–Salé–Régions peut devenir un modèle africain et méditerranéen de métropole intégrée, capable d’accueillir le monde sans se saturer, sans s’exclure, sans se dénaturer.

2030 approche. Le temps des diagnostics est passé.
Celui des décisions a commencé.



Mardi 23 Décembre 2025