L'ODJ Média

Covid Maroc : deux dates fatidiques en vue


Rédigé par La rédaction le Vendredi 14 Mai 2021

L’une est sociétale : 20 juillet celle de l'Aïd el kebir.

L’autre politique : 8 septembre celle des élections.



Les injonctions contradictoires

Covid Maroc : deux dates fatidiques en vue

 

20 juillet Aïd el Kebir 2021

Tout le monde a encore en tête le cafouillage et les conséquences de l'Aïd el Kebir 2020.

Personne n’a envie de revivre un dérapage vers une autre vague.
Mais tout le monde exige ses vacances d'été et son Aïd sacré.

8 septembre les élections Communales, régionales et législatives

Tout le monde est fatigué de cette majorité incolore et inodore souhaitant passer à une autre alternance nette et ferme pour être en mesure de piloter une méga relance et la plus juste possible.
Pourtant, on parle d'un taux d'abstention historique

 

En attendant, on déconfine et on procède à un assouplissement progressif et contrôlé des mesures restrictives, cela semble possible grâce à l’amélioration de la situation épidémiologique et à l’avancement de la campagne nationale de vaccination anti-Covid-19.

 

L’État reste silencieux, laisse les experts parler sur les plateaux radio et TV et les citoyens réagir sur les réseaux sociaux, mais surveille la situation actuelle, les risques potentiels, la résilience du système de santé, le comportement des citoyens ou encore la capacité du pays à affronter le risque d’une situation épidémiologique incontrôlable et de ses conséquences.

 

L'État assume son rôle, sans trembler, mesure l'état de fatigue générale du pays, accélère la vaccination et sécurise l'approvisionnement.

 

Les Marocains, résilients, acceptent d’appliquer les règles à géométrie variable et avec beaucoup d'ingéniosité et de créativité.

 

L’État n’est pas dupe ni aveugle, mais ne sanctionne que les dérapages significatifs, c’est le prix de l’acceptabilité sociale à la spécificité marocaine.

 

Un seul mot d'ordre : maîtriser les flux (à moins de 20 %) pour éviter le Stop and Go en attendant d’atteindre l’immunité de groupe.

 

Dans le ciel de ce calendrier, un événement s’invitera dans l'équation compliquée à 19 inconnues :

 

L'Opération Marhaba 2021, en cours de préparation, dont l’enjeu est l'arrivée de 2 à 3 millions de résidents marocain à l’étranger (30 pays), probablement avec pass sanitaire ou test PCR, mais avec un risque avéré de l’importation de variant demeure un pari risqué.

 

La règle à adopter normalement serait : le pays de départ a déjà atteint l’immunité collective et un pays récepteur également.

 

On a beau calculer et recalculer, cela semble difficile à imaginer avant six mois.

 

Que faire, sinon faire confiance à l’état qui a prouvé et pratiqué le bon dosage du principe de précaution.

 

8 septembre les élections Communales, régionales et législatives

 

Peut-on écarter aussi facilement, le scénario le plus pessimiste celui d’une troisième vague après les assoupissements, les vacances d’été, l’Aid el kbir et Marhaba en mode semi-normal et une immunité collective non achevée.

 

Quid de la campagne électorale et du jour du vote.

 

Les partis politiques ont bien compris que cette date semble trop lointaine et pas assez concrète pour les électeurs citoyens. Ils font tout pour lancer la campagne électorale par anticipation, faire monter la moutarde par des accusations mutuelles afin de grignoter un peu de ce « temps de cerveau humain disponible ».

 

Malgré un léger frémissement de l’opinion publique, pendant ce mois de ramadan, la mission est digne des douze travaux d’Hercule.

 

Cela ne Print pas encore. Et personne ne crierait au scandale démocratique si le 8 septembre 2021 devait se métamorphoser au 8 septembre 2022.

 

Gouverner, c’est prévoir sauf dans le cas de cette pandémie mondiale. Il n’y a rien à prévoir au-delà de quinze jours.

 

Gouverner, c’est pleuvoir, comme disait l’autre, cette fois-ci gouverner, c’est vacciner..

Adnane Benchakroun
 

 





Vendredi 14 Mai 2021