Le Maroc mobilise ses forces contre les criquets
Les criquets pèlerins, considérés comme l’une des espèces les plus destructrices pour l’agriculture, se déplacent en nuées pouvant couvrir des centaines de kilomètres en une journée. Leur capacité à dévorer en quelques heures des champs entiers de cultures met en péril la sécurité alimentaire des régions touchées. Pour un pays comme le Maroc, où l’agriculture représente une part importante de l’économie et emploie un grand nombre de travailleurs, une telle invasion pourrait avoir des conséquences désastreuses.
Ce type d’invasion n’est pas nouveau dans la région, mais les changements climatiques, notamment l’augmentation des températures et les précipitations irrégulières, créent des conditions idéales pour la reproduction des criquets. Selon des experts, les zones sahariennes frontalières, souvent difficiles d’accès, sont devenues des foyers de reproduction incontrôlés, rendant la lutte contre ces insectes encore plus complexe.
Face à cette menace, le Maroc a activé son plan de lutte antiacridienne qui repose sur une surveillance accrue des zones à risque, l’utilisation de pesticides ciblés et la mobilisation des agriculteurs locaux. Cependant, des ONG environnementales mettent en garde contre l’utilisation excessive de produits chimiques, qui pourrait avoir des effets néfastes sur la biodiversité et la santé humaine.
L’invasion actuelle rappelle celle de 2004, qui avait touché plusieurs pays d’Afrique du Nord et causé des pertes agricoles estimées à des millions de dollars. À l’échelle internationale, des pays comme l’Éthiopie et le Kenya ont également récemment affronté des invasions de criquets, soulignant l’ampleur de ce problème dans les régions arides et semi-arides.
L’invasion de criquets pèlerins constitue une menace sérieuse pour le Maroc, tant sur le plan économique qu’environnemental. Si des mesures préventives et curatives sont mises en œuvre rapidement, elles pourraient limiter les dégâts. Toutefois, cette crise met en lumière l’urgence d’une coopération régionale et internationale pour lutter contre les effets du changement climatique, qui amplifie ce type de catastrophe.



