La stratégie se décline en trois axes principaux : la prévention, la coordination interinstitutionnelle et la formation. À partir de maintenant, chaque système d’information des administrations publiques sera soumis à des audits réguliers pour identifier les vulnérabilités, avec des mesures correctives mises en œuvre sans délai. L’acquisition de nouveaux logiciels et équipements sera également conditionnée par le respect de normes de cybersécurité strictes. En parallèle, des pare-feux de nouvelle génération sont en cours de déploiement sur les réseaux critiques, renforçant ainsi la sécurité des infrastructures étatiques.

Mais cette réponse ne se limite pas à des mesures techniques. Le Maroc souhaite également améliorer sa gouvernance en centralisant la gestion des incidents de cybersécurité, ce qui mettra fin à la fragmentation actuelle des réponses. Des protocoles d’alerte et d’intervention normalisés sont en cours d’élaboration pour garantir des réactions rapides et coordonnées en cas d’attaque.

Conscient que le facteur humain est crucial, le gouvernement lance une vaste campagne de formation destinée aux agents publics, en collaboration avec la Direction Générale de la Sécurité des Systèmes d’Information (DGSSI). L’objectif est de diffuser les bonnes pratiques en matière de cybersécurité et de créer une culture de vigilance partagée au sein de l’administration.

Dans cette dynamique, un centre d’innovation dédié à la cybersécurité a été inauguré début juin en partenariat avec l’Université Mohammed V. Ce hub a pour mission de soutenir la recherche, de favoriser l’émergence de start-up spécialisées et de former des professionnels capables d’anticiper des cyberattaques de plus en plus complexes. Bien que le Maroc ait été classé parmi les pays les mieux notés en cybersécurité en 2024 par l’Union internationale des télécommunications, avec un score de 97,5/100, les attaques récentes rappellent que ce succès ne garantit pas une protection absolue. Face à des menaces en constante évolution, la mobilisation est plus que jamais essentielle.