La scène, devenue virale en quelques heures sur les réseaux sociaux, montre un médecin et un infirmier dansant joyeusement au rythme de la musique dans une salle d’opération, tandis qu’une intervention chirurgicale est en cours. Cette légèreté affichée, en présence d’un patient probablement sous anesthésie, a suscité une vague d’indignation dans l’opinion publique.

Pour beaucoup, cette attitude témoigne d’un grave manquement à la déontologie médicale, où concentration, discipline et respect du patient devraient être des valeurs fondamentales. La vidéo a été qualifiée de « honteuse », 
« irresponsable », et « dangereuse » par des milliers d’internautes.

Selon des sources bien informées, les deux professionnels de santé impliqués ont été interpellés et placés en garde à vue ce mardi, en attendant les suites de l’enquête. Mais l’affaire ne s’arrête pas là. Dans une décision sans précédent, le ministère de la Santé a annoncé l’éviction immédiate du délégué régional du département dans la zone concernée. Ce dernier a été suspendu de ses fonctions et traduit devant un conseil disciplinaire.

Une mesure qui montre la volonté des autorités sanitaires de ne pas se contenter de réactions symboliques, mais de remonter toute la chaîne de responsabilité.

Dans un communiqué officiel, le ministère de la Santé a fermement condamné les faits, affirmant que ce comportement « ne représente en rien les valeurs et l’éthique du métier médical » et « est en totale contradiction avec les principes humanistes qui encadrent la pratique des professionnels de la santé ».

Le ministère a aussi indiqué que les investigations sont toujours en cours, et que d’autres sanctions pourraient être prononcées dans les prochaines heures. Il s’est engagé à renforcer la surveillance du respect des normes professionnelles dans les établissements de santé publics.

Cette affaire intervient dans un contexte déjà tendu, où le système de santé marocain fait face à de nombreux défis : sous-effectif médical, surcharge des hôpitaux, plaintes fréquentes sur l’accueil des patients et dysfonctionnements dans la gouvernance régionale.

Pour certains observateurs, ce fait divers est révélateur d’un malaise plus profond : celui d’un certain relâchement dans l’éthique professionnelle, mais aussi d’un déficit de contrôle et de suivi sur le terrain. La question de la formation continue et du sens de la responsabilité chez certains praticiens est aujourd’hui plus que jamais posée.

Au-delà de l’indignation publique, cette affaire pourrait faire date. Les mesures prises rapidement par les autorités, telles que l’arrestation, la suspension et la convocation devant un conseil disciplinaire, traduisent une volonté politique de restaurer la crédibilité de l’institution médicale. Reste à savoir si ces décisions marqueront un tournant durable ou s’il ne s’agit que d’un coup de communication dicté par la pression médiatique.

Ce qui est certain, c’est que cette vidéo a fait voler en éclats l’image, souvent idéalisée, du bloc opératoire comme sanctuaire de rigueur et de dévouement. Elle rappelle surtout que, dans un métier où la vie d’autrui repose entre vos mains, la moindre dérive n’est jamais anodine.