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De ce « panier » marchand de voix…


le Mardi 27 Avril 2021



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De ce « panier » marchand de voix…
De cette matière à scandale…
 
Tout prête à croire que le mot « panier » devient le leitmotiv des politiques. Un mot-signe qui fait vite de coller au « RNI ». Une association d’esprit établie chez tout un pour renvoyer au marchandage des voix.  Hier,  le SG du PPS n’eut de cesse que de boucler nombre de ses mises-au-point eu égard de la donne politique par le diable-mot : Panier, comme un retour à l’essentiel.

Pouvait-il seulement y échapper alors que les langues populaires s’arrachent, à qui mieux mieux,  ce « panier », et sa péjoration, partout où la politique est possible. À leurs tours, les journalistes résolus de remoudre cette matière à scandale, la filèrent presque sans façon à la merci de l’invité prêt à en découdre avec ce qui fait entrave à la marche électorale.

De cette pile d’argent à vous ombrager les piètres moyens adversaires,  à vous monnayer de ces  voix citoyennes par-delà bien et mal. Depuis que ce lien-à-scandale est établi entre le « RNI » et « Joud », c’est la colombe qui bat de l’aile. Une confusion ouvra  le bal au déploiement du verdict tombé droit de la bouche d’Akhannouch. 
 
Au départ, une confusion…et des millions
 
De prime abord, la colombe, dit-on, ne sut sur quel pied danser, pour preuve, certains, de ceux du dedans, furent catégoriques jusqu’à trancher du « non » d’une appartenance.  Un « non » sitôt substitué d’un « oui » donneur  d’ordre à toutes les conjectures. «  Qui de vous deux croire !  votre discours au premier est fort contradictoire » aurait dit Molière.

Cela étant, s’en suit une couche calamiteuse qui mit le scellé à cette affaire où le doute ne fut plus à sa place. Des vidéos firent état d’un troc de données personnelles, contre les vivres d’un panier, augmenté d’une carte d’adhérent au parti. Un panier avoisinant les 200 Dhs, et des paniers… il en est un million.

Résultat des courses, ce ne sont pas moins de 200 millions de Dirhams, injectés dans cette machine électorale qui tourne à mille indiscrétions. Et comme les chiffres ne valent que par comparaison, le SG du PS,  pour donner un ordre de grandeur à cette entreprise titanesque, dit que ce budget fanfaron, est à la taille de celui alloué par l’État à l’ensemble des partis pour mener à bien leur course électorale.  

Et de rajouter, qu’à titre individuel,  la loi dit son mot, le seuil des 500000 DHS ne peut être franchi sans être dans l’illégalité.  Quant aux aides extérieures, celles-ci, sont limitées à 600000 DHS. Ici, nul besoin d’intenter des relativités, car la chose est arrêtée. 



Une citoyenneté à refaire…
 
Dans son désarroi, le SG, a porté un distinguo sur les éventuels-votants qui, selon, lui, se nichent dans trois catégories. De ceux, qualifiés de cellules dormantes, à référentiel « religieux » qui votent « PJD » animés  d’une espèce de correspondance de cœurs qui les dispensent d’assujettir leurs choix à un minimum de réflexion.

D’autres, animés par « la matière », qui ne renâclent pas à convertir leurs voix en pièces sonnantes, ou tout apport « instantané ». Puis ceux, éventuels, qui ont perdu la foi dans les partis jusqu’à garder leur voix inaudible, pour eux. Sans conteste, « la matière » fut au centre de l’embarras accusé par le SG, mis sur la table de « ce qui sape la confiance » dans la chose publique.

Qui blâmer ? le corrupteur ou le corrompu ? N’est-il pas un adage juridique chez nous qui condamne aussi bien le corrupteur que le corrompu ? Si ces pratiques nous renseignent sur une amoralité politique, ne nous dit-elle pas clairement que notre contrat social est à revoir ? Que notre modèle politique est à repenser ? Que notre citoyenneté est à refaire ? 

Hicham Aboumerrouane




Mardi 27 Avril 2021