La mine urbaine cachée :
Le CESE souligne que le recyclage efficace de ces déchets pourrait transformer des éléments comme le cuivre, l'or, le lithium et le cobalt en matières premières précieuses. Cependant, seuls 16 000 tonnes, soit 13 % du total, sont actuellement recyclées, avec un objectif ambitieux d'atteindre 40 % d'ici 2030. Cette situation est d'autant plus préoccupante que le secteur informel domine, capturant environ 70 % du marché. Ces acteurs opèrent souvent sans réglementation, ce qui pose des risques sanitaires et environnementaux. En conséquence, le Maroc perd des retombées économiques importantes, car des déchets qui pourraient être valorisés sont exportés à bas prix.
Le CESE met également en lumière le manque de données fiables sur le secteur, rendant difficile l'évaluation de son impact. L'absence d'une réglementation spécifique pour les DEEE, malgré la loi n°28-00 sur la gestion des déchets, complique la mise en place d'une chaîne de valeur nationale. Le rapport appelle à une révision législative pour intégrer le principe de responsabilité élargie des producteurs, incitant ainsi les fabricants à prendre en charge la gestion de leurs produits en fin de vie.
Pour remédier à cette situation, le CESE propose une approche intégrée, englobant l’ensemble du cycle de vie des équipements, depuis leur conception jusqu'à leur valorisation. Il recommande de structurer le secteur formel, d’instaurer des mécanismes fiscaux incitatifs, et de renforcer la recherche et l’innovation autour du recyclage des DEEE. En intégrant le secteur informel et en sensibilisant le public, le Maroc pourrait transformer ses déchets électroniques en ressources précieuses, contribuant ainsi à une économie circulaire durable.


