Le coup de sifflet final n’a pas seulement clôturé une rencontre haletante. Il a déclenché une vive polémique. Moins de 48 heures après la finale, la FRMF a adressé une lettre de protestation à la CAF, mettant en cause "des erreurs d’arbitrage manifestes et injustes" qui, selon elle, ont pesé lourd dans l’issue du match.
Au cœur de la controverse : une faute évidente dans la surface nigériane, non sanctionnée, qui aurait pu offrir un penalty aux Marocaines à un moment décisif de la rencontre. Qualifiée de « tournant du match » par le staff marocain, cette action a déclenché la colère et l’incompréhension.
Dès la fin du match, la FRMF a entamé la constitution d’un dossier complet. Selon Hassan Boutabssil, interrogé par Radio Mars, la Fédération a sollicité la chaîne sportive nationale pour obtenir les images de la séquence litigieuse. Ces extraits, accompagnés d’une analyse technique, ont été joints à la réclamation adressée à l’instance dirigeante du football africain.
Si l’arbitrage est régulièrement remis en question lors des grandes compétitions africaines, cette affaire suscite une émotion particulière. Car cette finale se jouait à domicile, dans un stade olympique de Rabat acquis à la cause des Lionnes, sous les yeux d’un public en fusion et des présidents de la FIFA, Gianni Infantino, de la CAF, Patrice Motsepe, et de la FRMF, Fouzi Lekjaa.
Le match, pourtant, avait tout d’un conte de fées. Une entame parfaite, des buts splendides signés Ghizlane Chebbak et Sanaa Mssoudy, un espoir porté par tout un peuple. Mais le Nigeria, expérimenté et implacable, a renversé la vapeur avec sang-froid.
Au-delà du score, cette finale symbolise l’ascension fulgurante du football féminin marocain, désormais capable de rivaliser avec les meilleures nations africaines. Elle illustre aussi la fragilité d’un rêve suspendu à une décision arbitrale.
Et alors que les débats enflent, une question demeure : l’Afrique peut-elle espérer une compétition véritablement équitable sans une réforme profonde de son corps arbitral ?