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Doit-on avoir peur des hormones ?


De nos jours, toutes les femmes se posent la question sur la dangerosité des hormones.

Elles s’en méfient et expriment souvent à leur gynéco leur refus de la pilule ou du traitement hormonal substitutif de la ménopause (THM).



Doit-on avoir peur des hormones ?
Surmédiatisés à travers des faits divers, voire des études scientifiques contenant des conclusions choc, les oestrogènes font peur. Mais qu’en est il vraiment, alors que le tabac, l’alcool, la malbouffe, l’excès de sucreries entrainant surpoids et obésité sont tellement banalisés qu’ils en sont devenus presque normaux?
La pilule fait-elle grossir ?
Provoque-t-elle des nerfs?
Obstrue-t-elle les vaisseaux?

Ces effets secondaires et ces risques sont bel et bien connus mais un peu trop exagérés par les médias. Il s’agit tout simplement d’un risque que l’on court, comme celui d’un accident quand on prend la voiture. Un bon examen effectué par un médecin exige, afin de bien poser son indication, choisir la plus adaptée et surtout éliminer les contre-indications, notamment le tabac, les troubles de la coagulation, ou encore l’obésité morbide.

La pilule utilisée chaque jour par des millions de consommatrices est un excellent moyen contraceptif mais aussi, ce qui est peu connu, pour traiter les irrégularités du cycle et diminuer la perte de sang, les douleurs de règles, du sein, de l’endométriose, et améliorer l’acné. C’est une contraception intéressante notamment chez les nullipares où la pose d’un stérilet est difficile. De même, la pilule ne rend pas stérile mais retarde la découverte d’une stérilité.

Est-ce que la pilule ou le THM augmente le risque de cancer du sein?

Les études disent que oui mais ce sur-risque est vraiment minime.

C’est exactement comme si l’on roulait à 105 au lieu de 100 km/h sur l’autoroute.

Sauf qu’avec le type de vie occidental que l’on mène, incluant la pollution, la mauvaise alimentation, le surpoids, et le stress quotidien, une femme sur 8 fait un cancer du sein qu’elle prenne ou non la pilule! Mais que l’on se rassure, celui-ci a un excellent taux de survie de 98% à 10 ans quand il est diagnostiqué tôt.

Ceci-dit, ce n’est pas la non prise de pilule qui va vous en protéger mais plutôt un dépistage précoce par mammographie-échographie à partir de 45 ans. Par ailleurs, il est important de savoir que la pilule protège contre les cancers de l’ovaire, du colon et de l’endomètre. Même chose pour le THM! Les études ont bien montré que ce n’est pas lui qui initie un cancer, mais il le fait apparaître plus tôt chez des femmes qui de toutes les façons l’auront eu.

Par ailleurs, les cancers sous THM sont de meilleurs pronostics car ces femmes sont régulièrement surveillées et leur cancer dépisté plus tôt. Quant aux avantages du THM sur la qualité de vie des femmes ménopausées, surtout précocement, est indéniable. C’est le meilleur traitement contre les bouffées de chaleur, l’ostéoporose, la sécheresse vaginale, les troubles urinaires, et la trophicité du cerveau pour diminuer l’Alzheimer…


Pour conclure, il faut arrêter d’appréhender les hormones. Elles sont très utiles pour mieux vivre dans la majorité des cas, avec quelques fois des effets secondaires rarement graves. À vous le choix entre vivre dans la qualité ou dans la peur continue!

Dr HICHAM BENABBES TAARJI

Vendredi 6 Août 2021



Rédigé par La rédaction le Vendredi 6 Août 2021