L'ODJ Média

Du langage aux échéances électorales, il n'y a qu'un pan


Le langage est le symbole d’expression par excellence. C’est par lui que nous existons en société. Les éléments du langage peuvent être des mots, des gestes ou des signes, voire une expression artistique exprimant les émotions et les sentiments ressentis.



Par Ali Bouallou

Du langage aux échéances électorales, il n'y a qu'un pan
Le langage permet à tout un chacun de construire son avenir en prenant en compte son passé.

C’est en dialoguant avec autrui que nous établissons ce que nous sommes et en dialoguant avec soi-même que nous décidons ce que nous adviendrons.

L’homme est un animal doté d’une conscience et d’une raison. Ces deux déterminants s’expriment par les actes mais aussi par la parole, une forme parmi tant d’autres formes du langage. Sauf que cette parole doit avoir un sens, une raison logique. Cela s’appelle chez Aristote le Logos.

Pour Aristote, l’homme est un animal qui réfléchit. Pour Montaigne, l’homme est humain par la parole prononcée et par la parole échangée. Il entretient les interactions avec ses semblables grâce à la parole qui reste la forme d’expression la plus adéquate au maintien de toute communauté proprement humaine avec toutes les différences et individualités que peuvent présenter ses membres.

Le langage est la façon de prononcer la langue ou de prononcer un message. C’est aussi l’ensemble des règles qui définissent le moyen de communiquer. Si la langue est orale, le langage est écrit. On pense notamment aux langages de programmation informatique qui sont à la base de tous les progrès technologiques passés, présents et futurs.

La langue est une création de l’homme. Elle correspond à un système d’expression commun à un groupe donné. Toute langue humaine se compose d’un univers et de mots traduisibles en d’autres langues.          

La parole est l’acte de transposer, de traduire voire de symboliser. C’est aussi le fait de réaliser la langue. La parole est à la fois parlée et écoutée. Elle est l’acte d’engagement par excellence de l’individu auprès de sa communauté. La bonne parole permet de prendre le pouvoir et de s’y maintenir si tant est l’intention.       

La communication est le processus par lequel une personne (ou un groupe de personnes) émet un message et le transmet via un canal de communication donné à une autre personne (ou un groupe de personnes) qui le reçoit avec les risques éventuels d’erreurs d’interprétation.

Ce quatuor langage, langue, parole et communication, participe au développement des liens et faits sociaux définis par le père de la sociologie française Emile Durkheim dans La règle de la Méthode Sociologique édité en 1895.     

Chaque société ou groupe déterminé se caractérise par des phénomènes et des évènements qui le caractérisent. Les devoirs et engagements au sein de ce groupe sont imposés aux individus mais aussi à la collectivité. Ce sont des faits sociaux qui sont extérieurs à l’individu et que celui-ci doit s’approprier, intérioriser des fois pour mieux exister.      

Un individu qui communique est un individu qui sert d’abord ses intérêts. Un homme sans appétence pour communiquer est un homme sans passé, ni présent ni futur, de ce fait sans intérêt pour sa collectivité.

Toute communication censée sert la communauté. Tout l’enjeu est dans le compromis à avoir pour servir ses intérêts sans pour autant porter atteinte à l’intégrité de la collectivité, et en prenant en compte la conscience collective.

Une bonne communication est le meilleur moyen de gérer un fait social comme les échéances électorales. Elle passe par le bon choix du langage, de la langue et de la parole. A bon entendeur !

Ali Bouallou


Mercredi 7 Avril 2021