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Education dans le rural : qu’en est – il des filles ?


le Vendredi 6 Mai 2022

Au Maroc, la pauvreté rend difficile la scolarisation des filles rurales. Les collèges et lycées sont rares et éloignés et seules quelques familles laissent leurs enfants prendre le risque de parcourir seuls à pieds des kilomètres chaque jour pour un peu d’éducation.



Quelles sont les causes de la non scolarisation des filles rurales ?

Education dans le rural : qu’en est – il des filles ?
  • Les mariages précoces :
Chaque année, 12 millions de filles sont mariées avant leurs 18 ans. Les mariages précoces ont des conséquences graves sur la santé des filles (violences, grossesses précoces, VIH/sida, etc.), mais également sur leur éducation. En effet, lorsqu'une fille scolarisée se marie tôt, elle doit généralement quitter l'école, perdant la possibilité de prendre des décisions concernant sa santé, son corps, son bien-être et celui de ses enfants. Elle ne pourra pas apprendre un métier et être indépendante financièrement.
  • La pauvreté des familles :
Pour certains foyers, scolariser une fille se traduit par une perte de revenu ou d'aide à la maison. Il arrive également que les familles n'aient pas les moyens de contribuer aux frais scolaires ou d'acheter les fournitures et les uniformes. Et souvent, lorsqu'il faut faire un choix entre la fille et le garçon, la famille consacrera ses maigres ressources à l'éducation du garçon, considérant qu'il s'agit d'un meilleur investissement à long terme.
  • Les violences en milieu scolaire :
L'insécurité que vivent les filles à l'école ou sur le chemin de l'école les empêche de suivre correctement les cours dispensés. Ce contexte encourage souvent les parents à retirer leurs filles de l'école.

Quelles conséquences pour les filles non-scolarisées ?

  • La non-scolarisation des filles ne leur permet pas de s’intégrer dans la société et les maintient dans un statut inférieur à celui des garçons. Elles ne peuvent pas voter, participer activement aux prises de décision de la société dans laquelle elles vivent et avoir un rôle en tant que citoyennes libres. Elles ne pourront pas s’exprimer ou faire entendre leur voix et prendre les décisions qui concernent leurs corps et leurs vies.
  • La non-éducation des filles ne leur permet pas de sortir de la pauvreté, car cela risque de se perpétuer vu l’ignorance de la fille, elle ne connaîtra jamais l’importance de l’éducation, et du coup elle n’offrira pas à ses enfants une éducation de qualité.
  • La non-éducation des filles est un véritable manque pour le développement des pays. Une année de scolarisation supplémentaire fait progresser le produit intérieur brut (PIB) annuel d’un pays de 0,37 %. L’accès limité des filles à l’éducation et les obstacles à l’achèvement d’une scolarité de 12 ans coûtent aux pays entre 15 000 et 30 000 milliards de dollars de perte de productivité et de revenus tout au long de la vie, selon le rapport de la Banque mondiale du 11 juillet 2018.
  • La non-éducation des filles présente un risque important pour leur santé et celle de leurs enfants. Une fille non scolarisée aura plus de difficultés à accéder et à suivre les recommandations et les conseils de prévention et de soins pour elle-même et pour ses enfants.

Comment lutter contre la déscolarisation des filles ?

Par la construction des écoles, des collèges et des lycées pour éviter le long trajet qui est souvent la cause pour laquelle les filles ne se dirigent pas à l’école, par le rapprochement des établissements des centres d’habitation, par la mise en œuvre de campagnes de sensibilisation pour faire comprendre aux parents l’importance de l’éducation et son impact positif sur la vie de leurs filles, que l’éducation va permettre aux filles de s’intégrer dans la société et avoir une voix, créer des projets, avancer dans leurs vies professionnelles etc. …,

Tous acteurs impliqués de loin ou de près doivent doubler leurs efforts pour offrir aux filles tout ce dont elles ont besoin pour étudier et parachever leur formation ; il y va de leur avenir mais également de celui de leurs pays.

Rédigé par Hiba Ayyad, La Fondation Tamkine 
#Tamkine_ensemble_noous_reussirons

 




Vendredi 6 Mai 2022