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Entre jeûne, jeûne thérapeutique et gaspillage alimentaire


le Dimanche 9 Mai 2021

Le jeûne intermittent, le jeûne hydrique, le jeûne à visée préventive encore appelé jeûne thérapeutique, dans le cas d’un cancer ou autre maladie, jeûne complet, jeûne partiel, autant de pratiques et de modes de privation volontaire qui soulignent que le jeûne est bon pour la santé, sauf en cas de maladies.



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Entre jeûne, jeûne thérapeutique et gaspillage alimentaire
Le jeûne est depuis quelques années une sorte de mode, plutôt saine, en Occident. Il diffère quelque peu de notre jeûne, à nous musulmans, estimé comme purificateur du corps et de l’esprit, mais le principe est le même, en matière d’abstention alimentaire.

Les bienfaits du jeûne sont scientifiquement prouvés. Le plus important étant l’élimination des toxines, le renouvellement de l’organisme, la purification de la peau mais aussi la perte de poids. Si les vertus diététiques du jeûne parlent de consommation moindre, de balance énergétique et de valeur calorique, notre jeûne au mois de Ramadan n’a rien de tout cela. On assiste, autour de nous, à une abstinence alimentaire le jour, à des envies incontrôlables, à des achats hors normes et budget et à une consommation excessive à la rupture du jeûne. Un mode alimentaire au mois de ramadan qui va à contresens des bienfaits estimés et espérés du jeûne.  C’est à se demander si c’est la privation qui induit ce changement de comportement envers la nourriture.

Toute cette frénésie pousse au gaspillage alimentaire qui n’est pas le but recherché dans notre religion. Tout part dans les poubelles : pain, rghayefs, gâteaux  à base de miel, harira, salés, poissons, tajines... 

De la modération en ce mois d’abstinence et de piété, les chhiwates peuvent être concoctées  toute l’année.
                      
Une étude publiée, il y a 4 ans, par la FAO, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture en coordination avec le Centre international de hautes études agronomiques méditerranéennes (CIHEAM),  a révélé que le taux de gaspillage, pendant le mois sacré, peut atteindre 85% et que 20% des ménages estiment qu’ils gaspillent plus qu’il n’en faut. Aussi, 10,7% de familles jettent à la poubelle  entre 200 et  500 DH par mois, 42% entre 60 et 200 DH et 0,8%, plus de 500 DH.

Toujours selon la FAO, à peu près 84,8% de foyers marocains jettent de la nourriture préparée non consommée pendant le mois de Ramadan.
 
Bouteina BENNANI






Dimanche 9 Mai 2021