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Entre urnes, souveraineté et développement : la lourde équation de la prochaine majorité


Par Saïd Temsamani

À l’approche d’échéances électorales décisives, le débat politique marocain commence à quitter le terrain des promesses faciles pour investir celui des responsabilités historiques.

Les propos tenus par Nizar Baraka, secrétaire général du Parti de l’Istiqlal, s’inscrivent clairement dans cette dynamique : ils dessinent les contours d’une prochaine législature appelée à répondre à des enjeux qui dépassent largement la simple alternance gouvernementale.



Au cœur de cette vision se trouve une responsabilité à double détente.

La future majorité, issue des urnes, devra à la fois réussir le chantier stratégique de l’autonomie et porter des projets de développement d’envergure capables de transformer durablement les territoires et les conditions de vie des citoyens.

L’unité nationale, dans cette perspective, n’est pas un slogan figé : elle devient un levier politique, économique et social, indissociable d’une croissance inclusive et visible.
 
Mais cette ambition ne peut prospérer sans une base de légitimité solide. Baraka insiste ainsi sur un point devenu central dans les démocraties contemporaines : la crédibilité du processus électoral.

Dans un contexte marqué par l’essor du numérique et de l’intelligence artificielle, les risques de manipulation, de désinformation et de fraude prennent des formes nouvelles, plus subtiles et plus dangereuses.

Garantir une forte participation citoyenne et combattre toutes les dérives électorales relèvent désormais d’un impératif démocratique majeur, condition sine qua non pour doter la future الحكومة d’une autorité politique incontestable.
 
C’est dans ce cadre que le rôle des structures partisanes, et en particulier des inspecteurs du Parti de l’Istiqlal, prend tout son sens.

Leur mission ne se limite pas à l’organisation interne : elle consiste à accompagner les évolutions juridiques encadrant les prochaines élections, à encourager l’inscription sur les listes électorales et à mobiliser l’ensemble des catégories sociales.

Derrière cet appel, se dessine une conviction forte : la démocratie ne se décrète pas, elle se construit par l’engagement, la vigilance et la pédagogie politique.

Sur le dossier du Sahara marocain, le discours se veut tout aussi structurant.

La mise à jour et l’approfondissement de la proposition d’autonomie traduisent une volonté de passer d’une posture défensive à une logique de projection stratégique.

En présentant sa vision à Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le Parti de l’Istiqlal affirme sa contribution à un chantier national majeur, désormais porté par un contexte international de plus en plus favorable au Maroc.
 
L’évolution de la position des Nations unies, reconnaissant clairement l’Algérie comme partie prenante au différend, confère au projet marocain une force politique renouvelée.

Elle ouvre surtout la voie à une issue durable, fondée sur la souveraineté nationale, la stabilité régionale et la relance d’un idéal maghrébin longtemps entravé par un conflit artificiel.
 
Au final, le message est limpide : la prochaine majorité ne sera pas jugée à l’aune de sa gestion ordinaire, mais à sa capacité à transformer des choix stratégiques en politiques publiques concrètes.

Entre légitimité électorale, réussite du projet d’autonomie et développement structurant, c’est une véritable épreuve de maturité politique qui attend le Maroc. Une épreuve où la politique retrouve, peut-être, sa vocation première : servir l’intérêt général et préparer l’avenir.
 
Par Saïd Temsamani 


Lundi 15 Décembre 2025