Oui, beaucoup de programmes de business et d’entrepreneuriat proposent un module avec ce nom (“Creative Problem Solving” pour les passionnés d’anglais). Et c’est une compétence qu’on peut développer chez les jeunes (ou des enfants, carrément) avec des jeux de simulation autour de tables rondes où la discussion est la clé de chaque séance. Leur présenter un petit problème écologique où ils doivent chercher ensemble des solutions créatives peut être un premier pas. Puis, l’enseignant peut les initier à des problèmes un peu plus compliqués, comme un conflit entre deux personnes, par exemple.

En Terminale 2020, quand la pandémie avait à peine commencé, plusieurs personnes ont vu leur chance de continuer leurs études à l’étranger s’effriter comme la peinture d’un vieux mur ; les dossiers que les élèves préparaient n’avaient plus aucune valeur en raison de la fermeture des frontières ; toutes celles et ceux dans cette situation se trouvèrent forcés de choisir des écoles sur le territoire national.

Pourtant, une de mes amies trouva dans la crise sanitaire une opportunité d’apprendre l’allemand au lieu d’aller, selon elle, souffrir l’ennui sur les bancs des facultés pendant trois voire cinq années ; et puis Bingo, vous avez deviné la suite de l’histoire : dès que l’opportunité s’est présentée, une ouverture des frontières, la voilà partie étudier en Allemagne. Elle avait évidemment été facilement acceptée dans leurs programmes de management parce qu’elle maîtrisait déjà la langue allemande. Je n’ai sûrement pas besoin d’expliquer cette compétence encore plus que ça : réfléchir en dehors de la case, chercher en dehors de la norme… Saisir les opportunités. 

Soyez honnêtes : combien de fois avez-vous entendu parler de ce mot dernièrement ? Surtout pendant les travaux d’équipe. Être Boss ou Leader, à vous le choix. “Boss” sonne bien mieux, donne l’impression d’avoir du pouvoir et de l’autorité, et pourtant, être leader est beaucoup plus éthique. Considérer les sentiments, les limites et les personnalités des collaborateurs et des coéquipiers devient une obligation pour toute personne, pas seulement les chefs ou les managers.

Apprendre aux enfants le leadership revient à leur apprendre d’être tolérants et indulgents envers leurs camarades, d’expliquer et montrer comment les choses sont faites, pas de les ordonner puis disparaître. Un exercice qui peut être difficile, surtout dans le cas de différends entre les apprenants, mais qui est très important pour la création d’un environnement de travail sain et motivant.

Je vous donne un petit scénario : “Vous passerez l’examen dans deux jours.” annonce une enseignante. Les élèves, stressés d’un coup, s’indignent : “Madame, est-ce qu’on peut le reporter pour la semaine prochaine ?”, “Nous avons d’autres examens prévus pour cette fin de semaine.”, “Nous venons de terminer ce cours, laissez-nous un peu de temps pour bien le réviser, s’il vous plaît !”.

Vous avez sûrement déjà été témoin ou acteur dans de tels actes de négociation. Cette compétence est un besoin absolu dans beaucoup de situations de vie, et pourtant, tout le monde ne sait pas négocier correctement. C’est tout un art : il faut beaucoup de recherches, de théorie et énormément de pratique pour devenir un excellent négociateur.

Cependant, on peut apprendre aux élèves dès la primaire comment négocier correctement tout en restant dans ce qui est éthique. Ici encore, la simulation de situations diverses peut être un entraînement efficace et très passionnant, surtout quand cela les concerne directement.