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Entretien avec Moulay Ahmed Afilal, Président de l’UGEP


Rédigé par La rédaction le Dimanche 6 Décembre 2020

« la couverture médicale pour les autoentrepreneurs sur inscription a la CNSS »



Entretien avec Moulay Ahmed Afilal, Président de l’UGEP
Les 250.000 auto-entrepreneurs que compte le Maroc vont enfin bénéficier de la couverture médicale, comme déjà annoncé dans un précèdent article. Pour plus de détails à ce sujet, L’ODJ a, comme promis, entretenu Moulay Ahmed Afilal, président de l’Union Générale des Entreprises et des Professions.

L’ODJ : Pouvez-vous, Moulay Ahmed Afilal, résumer le chemin parcouru pour arracher cet acquis ?

Moulay Ahmed Afilal : La mise en place d’une couverture médicale pour les auto-entrepreneurs est une revendication de l’Union Générale des Entreprises et des Professions (UGEP) depuis plusieurs années et nous n’avons cessé, à l’occasion de la préparation de chaque loi des finances, d’alerter l’opinion publique à ce sujet.

A l’occasion des discussions que l’UGEP a mené avec le Ministère de l’Industrie, du Commerce, de l’Economie Verte et Numérique, en compagnie des autres composantes de la coordination des syndicats professionnels les plus représentatifs, sur la mise en place d’une couverture médicale au profit de la population des commerçants, dans le cadre de la Contribution Professionnelle Unique (CPU), la mise en place d’une couverture médicale pour la population des auto-entrepreneurs a été envisagée, avec avis favorable du ministère.
Il fallait que cela soit acté dans le PLF 2021, mais dans la mouture initiale présentée, nous ne l’avons pas trouvée. Sur cette base, nous avons élaboré un amendement demandant l’intégration d’une disposition relative à l’assurance maladie au bénéfice des auto-entrepreneurs et nous l’avons soumis au Groupe Istiqlalien pour l’Unité et l’Egalitarisme au sein de la Chambre des Conseillers qui l’a présenté, défendu et réussi à le faire accepter par le gouvernement. Qu’ils en soient ici remerciés.

L’ODJ : Quels sont les détails de la mise en place de cette couverture médicale ?

Moulay Ahmed Afilal : A l’instar de la CPU, la mise en place de la couverture démarrera, inchallah, dés le début de l’année 2021 par l’inscription de tous les concernés auprès de la CNSS. Dans nos propositions, nous avons préconisé que le montant des cotisations (trimestrielles ou annuelles) soit attractif et unique pour toute la population des auto-entrepreneurs.
L’éventail des prestations de services médicaux dont pourront bénéficier les auto-entrepreneurs est celui qui est déjà mis en place pour l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO) permettant ainsi à cette catégorie d’opérateurs, dont une grande partie a de faibles revenus, de bénéficier d’une réelle couverture médicale, surtout dans le contexte actuel où bénéficier d’une couverture médicale devient une nécessité absolue.

L’ODJ : Quelles sont les autres revendications de cette catégorie d’opérateurs?

Moulay Ahmed Afilal : Le relèvement des seuils de chiffres d’affaires de 500 à 1000 MDhs pour les activités commerciales et de production et de 200 à 500 MDhs pour les prestations de services est une revendication essentielle pour cette catégorie d’opérateurs.
Malheureusement, cette mesure, qui aurait certainement attiré un grand nombre de personnes du secteur informel vers ce statut d’auto-entrepreneur, n’a pas eu l’aval du gouvernement. En effet, cette revendication a été présentée en tant qu’amendement aux PLF 2020 et 2021, mais à chaque fois, elle a été rejetée par le gouvernement.
Parmi les autres revendications des auto-entrepreneurs, notons celle de permettre à leurs enfants de bénéficier des bourses sociales d’éducation. Ils ne le peuvent actuellement, pas, car la Direction Générale des Impôts les considère comme ayant un identifiant fiscal, donc exclus. Surtout quand ils ne déclarent aucun chiffre d’affaires sur deux années consécutives.
Les auto-entrepreneurs souhaitent aussi pouvoir faire travailler un ou deux apprentis avec eux, qui puissent bénéficier de l’exonération de l’impôt sur le revenu, comme ce qui a été prévu dans le PLF 2021 pour les nouvelles recrues des entreprises.
La structure au sein de l’UGEP qui anime et suit ces auto-entrepreneurs nous fait part régulièrement des attentes et revendications de cette catégorie d’opérateurs tout en les assistant pour régler leurs problèmes quotidiens.

Dans la proche perspective des élections, communales et professionnelles, quel est l’apport de l’UGEP au programme du parti de l’Istiqlal ?

Moulay Ahmed Afilal : L’UGEP, comme vous le savez, est un syndicat professionnel qui se doit de défendre ses adhérents, quelque soit leur appartenance politique.
Cela étant, nous affirmons notre fierté de la proximité avec le parti de l’Istiqlal en tant qu’entité, ce qui fait que nous présentons tous nos candidats aux élections professionnelles sous la bannière du parti de l’Istiqlal.

A ce sujet, l’UGEP a commencé depuis plusieurs jours une campagne de mobilisation de toutes ses potentialités pour qu’elles participent activement à la révision des listes électorales professionnelles qui se déroule du 1er au 31 décembre 2020.
L’UGEP a édité, à cet effet, un guide d’explication du processus d’inscription à ces listes électorales en arabe et en français.
L’UGEP compte, en son sein, divers secteurs, tels que tous les métiers gravitant autour de l’activité du tourisme (hôtels, restaurants, cafés, agences des voyages), l’artisanat, le commerce intérieur (et principalement le commerce de proximité), l’agriculture, tous les métiers liés au transport (marchandises, personnes, taxis et transports touristiques), les auto-entrepreneurs, les petits promoteurs immobiliers, les TPE et les métiers de l’informel.

L’UGEP va présenter un ensemble de propositions pour surmonter les problématiques qui se posent au niveau de ces différents secteurs.

Ces propositions seront transmises au parti de l’Istiqlal pour qu’elles soient insérées dans le programme électoral du parti, en ayant toujours à l’esprit l’intérêt suprême des citoyens.
L’UGEP va également présenter une série de propositions pour trouver des solutions à la problématique de secteur de l’informel.

Ahmed NAJI/Arrissala/L’ODJ




Dimanche 6 Décembre 2020