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Dans cet entretien exclusif, l’entreprise répond sans détour aux critiques et précise ses engagements en matière de sécurité, de fiscalité et de responsabilité sociale.
1. Comment inDrive justifie-t-elle sa présence sur le marché marocain en l'absence d'un cadre juridique clair régissant son activité, notamment sans autorisation officielle VTC comme c’est le cas pour les taxis ou les transporteurs touristiques ?
inDrive opère officiellement au Maroc dans le respect total des lois et réglementations locales. Il est vrai qu’il existe actuellement un vide réglementaire concernant les services de VTC (Véhicules de Transport avec Chauffeur) dans le secteur du transport au Maroc. Toutefois, cela s’explique naturellement : l’innovation précède souvent la législation. L’absence d’un cadre spécifique ne signifie pas une interdiction, mais reflète plutôt un processus législatif en évolution. Ce phénomène est observé à l’échelle mondiale, et le Maroc n’y échappe pas.
Nous sommes ouverts à un dialogue constructif avec les autorités marocaines, qui analysent actuellement les meilleures pratiques internationales ainsi que les approches réglementaires adoptées dans la région du Maghreb en matière de VTC.
2. Quels dispositifs inDrive a-t-elle mis en place pour garantir la sécurité des passagers et des chauffeurs dans un système où ni l’État ni les autorités locales n’exercent un contrôle direct ?
Aujourd’hui, les services de VTC à travers le monde suivent des modèles similaires pour assurer la sécurité des conducteurs comme des passagers. Seuls les chauffeurs répondant à certains critères peuvent accéder à la plateforme : ils doivent posséder un permis de conduire officiel, un véhicule à leur nom ou en leur possession légale, et ce véhicule doit avoir passé les contrôles techniques exigés par les autorités. Ces obligations sont encadrées et contrôlées par l’administration publique compétente.
La plateforme vérifie la validité de ces documents avant d’autoriser tout chauffeur à opérer. Seuls les chauffeurs qui répondent à ces normes ont accès à la plateforme.
La sécurité des utilisateurs est renforcée par un processus d’inscription strict. Tous les usagers sont identifiés, et en cas de problème, inDrive coopère avec les forces de l’ordre pour fournir les données nécessaires (identité, trajets…). De plus, un système de notation et d’avis mutuel permet aux utilisateurs comme aux conducteurs de choisir de ne voyager qu’avec des personnes bien notées et fiables.
Nous proposons également une série de fonctions de sécurité supplémentaires. Par exemple, les utilisateurs peuvent partager leur traceur en direct avec des membres de leur famille, accéder à un bouton d'urgence et à bien d'autres choses encore, et contacter notre équipe d'assistance à la clientèle 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.
Nous coopérons pleinement avec les autorités judiciaires lorsqu’une demande officielle est formulée pour accéder aux données de trajet.
3. Le modèle d’inDrive – basé sur des commissions prélevées et sans contrat d’emploi – ne transfère-t-il pas l’ensemble des risques sur les chauffeurs, les transformant en micro-entrepreneurs sans protection sociale ni cadre juridique clair ?
C’est précisément pour cela que la réglementation est nécessaire. Le fonctionnement des plateformes VTC devrait être inscrit dans un cadre légal clair, garantissant les intérêts des conducteurs comme ceux des passagers. C’est l’approche adoptée à l’échelle internationale, et nous partageons cette expérience avec les autorités marocaines.Le fait de combler les lacunes législatives actuelles contribuera à résoudre tous les problèmes connexes.
Notre modèle repose sur une plateforme ouverte : les chauffeurs choisissent librement les courses qu’ils souhaitent accepter, sans obligation. Ils bénéficient ainsi d’autonomie et de flexibilité, deux principes au cœur de notre fonctionnement.
Selon la législation de nombreux pays, cela ne constitue pas une relation d’emploi. À l’inverse, certaines entreprises imposant aux chauffeurs d’accepter toutes les courses peuvent être considérées comme employeurs selon le droit local.
Nous recevons, dans l’ensemble, des retours très positifs.
Côté passagers, le taux de satisfaction est élevé : ils disposent d’une nouvelle option de transport, apprécient la qualité des véhicules et le niveau de service.
Les conducteurs ont également réagi positivement. Nombre d'entre eux utilisent la plateforme comme source de revenu supplémentaire et se déclarent très satisfaits de l'opportunité qu'elle leur offre.
En tant qu’entreprise, nous versons l’ensemble des impôts applicables sur nos revenus au budget national, tout en investissant dans des projets sociaux et communautaires.
4. inDrive déclare-t-elle les revenus générés au Maroc ? Sous quel régime fiscal et quelle part bénéficie réellement à l’économie nationale ?
Nous souhaitons insister sur le fait que nous opérons officiellement au Maroc. Nous disposons d’un bureau enregistré dans le pays et employons du personnel local, rémunéré conformément au droit du travail marocain.
Nos déclarations fiscales sont faites en conformité avec la législation nationale, et nos employés sont connus de l’administration compétente.
Il y a quelques mois, nous avons d’ailleurs pris part officiellement à GITEX Africa, où nous avons rencontré de hauts responsables pour discuter de l’avenir d’inDrive au Maroc.
5. Le succès rapide d’inDrive ne met-il pas en lumière l’échec des politiques publiques de réforme du transport urbain ? Quelle est votre réponse aux appels à la régulation lancés par certains syndicats de taxis ou autorités locales ?
Nous constatons que le gouvernement marocain intègre progressivement les nouvelles technologies dans la vie quotidienne des citoyens. Il adopte une démarche réfléchie : il observe les plateformes VTC, évalue leur pertinence pour les usagers urbains, identifie les risques potentiels et explore les opportunités.
L’expérience internationale montre que ces plateformes permettent une meilleure collecte des taxes liées au transport – les revenus générés sont traçables – tout en réduisant la congestion urbaine et en améliorant la qualité globale du service. La plupart des pays du monde sont déjà passés par ce processus et le Maroc est maintenant en mesure d'adopter et de mettre en œuvre les meilleures pratiques.
La réaction des syndicats de taxis a été mitigée. D'une part, il y a une certaine résistance au changement, ce qui est une réaction courante et naturelle dans tous les pays. Les changements sont souvent accueillis avec hésitation. D'autre part, environ 30 % de nos chauffeurs sont d'anciens chauffeurs de taxi qui ont choisi de rejoindre la plateforme. Dès à présent, grâce à notre application, vous pouvez appeler votre taxi habituel. Nous avons un module séparé pour cela dans l'application.
Cependant, j'aimerais insister sur un point important à la fin de cette interview : Les plateformes de VTC ne remplacent pas les taxis traditionnels. Elles constituent plutôt un service complémentaire. Les taxis traditionnels resteront une option privilégiée pour les usagers qui les connaissent et les jugent pratiques et fiables.Ils peuvent donc poursuivre leur activité sans être menacés par l’émergence des plateformes.
En fin de compte, les décisions des autorités doivent être prises dans le meilleur intérêt des citoyens, en améliorant les infrastructures de transport, en élargissant les options de mobilité et en garantissant la transparence fiscale, qui à son tour soutient le réinvestissement dans les infrastructures et les services publics.
inDrive opère officiellement au Maroc dans le respect total des lois et réglementations locales. Il est vrai qu’il existe actuellement un vide réglementaire concernant les services de VTC (Véhicules de Transport avec Chauffeur) dans le secteur du transport au Maroc. Toutefois, cela s’explique naturellement : l’innovation précède souvent la législation. L’absence d’un cadre spécifique ne signifie pas une interdiction, mais reflète plutôt un processus législatif en évolution. Ce phénomène est observé à l’échelle mondiale, et le Maroc n’y échappe pas.
Nous sommes ouverts à un dialogue constructif avec les autorités marocaines, qui analysent actuellement les meilleures pratiques internationales ainsi que les approches réglementaires adoptées dans la région du Maghreb en matière de VTC.
2. Quels dispositifs inDrive a-t-elle mis en place pour garantir la sécurité des passagers et des chauffeurs dans un système où ni l’État ni les autorités locales n’exercent un contrôle direct ?
Aujourd’hui, les services de VTC à travers le monde suivent des modèles similaires pour assurer la sécurité des conducteurs comme des passagers. Seuls les chauffeurs répondant à certains critères peuvent accéder à la plateforme : ils doivent posséder un permis de conduire officiel, un véhicule à leur nom ou en leur possession légale, et ce véhicule doit avoir passé les contrôles techniques exigés par les autorités. Ces obligations sont encadrées et contrôlées par l’administration publique compétente.
La plateforme vérifie la validité de ces documents avant d’autoriser tout chauffeur à opérer. Seuls les chauffeurs qui répondent à ces normes ont accès à la plateforme.
La sécurité des utilisateurs est renforcée par un processus d’inscription strict. Tous les usagers sont identifiés, et en cas de problème, inDrive coopère avec les forces de l’ordre pour fournir les données nécessaires (identité, trajets…). De plus, un système de notation et d’avis mutuel permet aux utilisateurs comme aux conducteurs de choisir de ne voyager qu’avec des personnes bien notées et fiables.
Nous proposons également une série de fonctions de sécurité supplémentaires. Par exemple, les utilisateurs peuvent partager leur traceur en direct avec des membres de leur famille, accéder à un bouton d'urgence et à bien d'autres choses encore, et contacter notre équipe d'assistance à la clientèle 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.
Nous coopérons pleinement avec les autorités judiciaires lorsqu’une demande officielle est formulée pour accéder aux données de trajet.
3. Le modèle d’inDrive – basé sur des commissions prélevées et sans contrat d’emploi – ne transfère-t-il pas l’ensemble des risques sur les chauffeurs, les transformant en micro-entrepreneurs sans protection sociale ni cadre juridique clair ?
C’est précisément pour cela que la réglementation est nécessaire. Le fonctionnement des plateformes VTC devrait être inscrit dans un cadre légal clair, garantissant les intérêts des conducteurs comme ceux des passagers. C’est l’approche adoptée à l’échelle internationale, et nous partageons cette expérience avec les autorités marocaines.Le fait de combler les lacunes législatives actuelles contribuera à résoudre tous les problèmes connexes.
Notre modèle repose sur une plateforme ouverte : les chauffeurs choisissent librement les courses qu’ils souhaitent accepter, sans obligation. Ils bénéficient ainsi d’autonomie et de flexibilité, deux principes au cœur de notre fonctionnement.
Selon la législation de nombreux pays, cela ne constitue pas une relation d’emploi. À l’inverse, certaines entreprises imposant aux chauffeurs d’accepter toutes les courses peuvent être considérées comme employeurs selon le droit local.
Nous recevons, dans l’ensemble, des retours très positifs.
Côté passagers, le taux de satisfaction est élevé : ils disposent d’une nouvelle option de transport, apprécient la qualité des véhicules et le niveau de service.
Les conducteurs ont également réagi positivement. Nombre d'entre eux utilisent la plateforme comme source de revenu supplémentaire et se déclarent très satisfaits de l'opportunité qu'elle leur offre.
En tant qu’entreprise, nous versons l’ensemble des impôts applicables sur nos revenus au budget national, tout en investissant dans des projets sociaux et communautaires.
4. inDrive déclare-t-elle les revenus générés au Maroc ? Sous quel régime fiscal et quelle part bénéficie réellement à l’économie nationale ?
Nous souhaitons insister sur le fait que nous opérons officiellement au Maroc. Nous disposons d’un bureau enregistré dans le pays et employons du personnel local, rémunéré conformément au droit du travail marocain.
Nos déclarations fiscales sont faites en conformité avec la législation nationale, et nos employés sont connus de l’administration compétente.
Il y a quelques mois, nous avons d’ailleurs pris part officiellement à GITEX Africa, où nous avons rencontré de hauts responsables pour discuter de l’avenir d’inDrive au Maroc.
5. Le succès rapide d’inDrive ne met-il pas en lumière l’échec des politiques publiques de réforme du transport urbain ? Quelle est votre réponse aux appels à la régulation lancés par certains syndicats de taxis ou autorités locales ?
Nous constatons que le gouvernement marocain intègre progressivement les nouvelles technologies dans la vie quotidienne des citoyens. Il adopte une démarche réfléchie : il observe les plateformes VTC, évalue leur pertinence pour les usagers urbains, identifie les risques potentiels et explore les opportunités.
L’expérience internationale montre que ces plateformes permettent une meilleure collecte des taxes liées au transport – les revenus générés sont traçables – tout en réduisant la congestion urbaine et en améliorant la qualité globale du service. La plupart des pays du monde sont déjà passés par ce processus et le Maroc est maintenant en mesure d'adopter et de mettre en œuvre les meilleures pratiques.
La réaction des syndicats de taxis a été mitigée. D'une part, il y a une certaine résistance au changement, ce qui est une réaction courante et naturelle dans tous les pays. Les changements sont souvent accueillis avec hésitation. D'autre part, environ 30 % de nos chauffeurs sont d'anciens chauffeurs de taxi qui ont choisi de rejoindre la plateforme. Dès à présent, grâce à notre application, vous pouvez appeler votre taxi habituel. Nous avons un module séparé pour cela dans l'application.
Cependant, j'aimerais insister sur un point important à la fin de cette interview : Les plateformes de VTC ne remplacent pas les taxis traditionnels. Elles constituent plutôt un service complémentaire. Les taxis traditionnels resteront une option privilégiée pour les usagers qui les connaissent et les jugent pratiques et fiables.Ils peuvent donc poursuivre leur activité sans être menacés par l’émergence des plateformes.
En fin de compte, les décisions des autorités doivent être prises dans le meilleur intérêt des citoyens, en améliorant les infrastructures de transport, en élargissant les options de mobilité et en garantissant la transparence fiscale, qui à son tour soutient le réinvestissement dans les infrastructures et les services publics.